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[Football] «Les transitions rapides peuvent être l’avenir des Rout Léiwen»


Titulaire du diplôme UEFA Pro, l’ex-coach de Virton, de la Jeunesse, du F91 et du Fola nous apporte son éclairage technique sur les matches de la sélection.

Notre consultant tactique, Sébastien Grandjean, livre son regard sur les deux dernières rencontres du Luxembourg, perdues en Allemagne puis en Slovaquie.

Les matches en Allemagne et en Slovaquie étaient totalement différents. Mais autant on peut être déçu du résultat en Slovaquie (défaite 2-0 lundi), car on fait un très bon début de match et qu’on peut mener 1-0, autant on peut être très déçu du contenu en Allemagne où, avant d’être à dix, on peut déjà être mené 2-0 à onze. Le 5-4-1 était trop bas, trop en attente, manquait d’agressivité, d’une certaine «méchanceté». On a regardé jouer les Allemands, et à 2-0, les carottes étaient cuites.

À Sinheim, l’équipe a défendu en reculant, pas en allant chercher l’adversaire. Moreira, à droite, et Barreiro, à gauche, ont été utilisés contre-nature. Surtout, à la récupération du ballon, on fait quoi avec Dardari seul en pointe? Dos au jeu, il ne sert à rien. Pour jouer à un seul attaquant, il fallait mettre Muratovic. Dardari ou Curci ne savent pas jouer seuls devant, c’est d’ailleurs pour ça que je prônais une association des deux, plus percutante, avant le match.

En Slovaquie, c’était beaucoup plus cohérent, surtout avec Barreiro qui pouvait se projeter dans le camp adverse et a démarré le match à très haut régime physique. Maintenant, il va falloir trouver un système qui reste un peu, car on n’a souvent que deux ou trois jours pour travailler.

Là, le changement de système a créé la surprise, mais il fallait concrétiser celle-ci, ce qu’on aurait pu faire et au fil du match, avec la fatigue du match en Allemagne, ça a moins marché.

«Curci est le seul qui peut faire mal dans la profondeur»

À la décharge de Jeff Strasser, Barreiro et Christopher Martins manquent de rythme, et quand ces deux moteurs-là ne sont pas à 100 % physiquement, c’est tout le Luxembourg qui tousse. Ils s’entraînent à haut niveau dans leur club (Benfica et le Spartak Moscou) mais jouent peu ces derniers temps. Lundi, en Slovaquie, Barreiro a mis un rythme énorme au début et après, il a explosé.

Ce n’était pas simple, ce mois-ci, mais il faut tirer des conclusions de ces deux matches-là. Je veux bien qu’on parle du contenu, mais en équipe nationale, c’est le résultat qui compte. Et puis, une sélection comme le Cap-Vert est qualifiée pour la Coupe du monde. Même s’ils ne jouent pas contre les mêmes adversaires. Ne mélangeons pas tout.

Faute de numéro 9 référencé, tout doit être fait dans la technique et la vitesse d’exécution. On a beau retourner le problème dans tous les sens, on n’a pas de target man qui peut tenir la boutique à lui tout seul en pointe.

Alors il va falloir travailler sur les transitions rapides. J’ai revu Pays de Galles – Belgique (2-4 lundi), et je peux vous dire que les Belges n’ont pas voulu faire la musique ! Ils ont préféré attendre les Gallois. Mais c’est vrai, c’est plus facile avec Kevin De Bruyne, l’un des meilleurs contre-attaquants du monde.

Je reste toutefois persuadé que les transitions rapides peuvent être l’avenir des Rout Léiwen. On peut être très surprenants sur la vitesse. Dès lors, je ne comprends pas pourquoi on ne mise pas plus sur Alessio Curci, car c’est le seul attaquant de profondeur qu’on a, le seul capable de demander le ballon dans le dos des défenseurs, bref le seul qui peut faire mal dans ce domaine. Et je ne dis pas ça parce qu’il a été mon joueur au Francs Borains! Avant qu’il soit bon, je me suis pris la tête avec lui pendant un an.

«Il est temps de donner les clés à Sinani»

En Slovaquie, j’aurais aimé voir Avdusinovic à l’œuvre, clairement, car c’est un peu «le fou du roi». Il n’a rien à perdre. Tactiquement, il n’est pas top, mais il est capable de faire des choses avec le ballon. Je l’imaginerais plutôt dans l’axe en sélection plutôt que dans un couloir, pour ne pas trop l’exposer sur le plan tactique.

Enfin, je crois qu’il est temps de donner pour de bon les clés à Danel Sinani, mais dans un rôle libre, où ce sont les autres qui compensent ses mouvements à la perte de balle. En Slovaquie, il était cantonné au côté droit, alors qu’il avait un sacré client en face de lui (David Hancko, le latéral gauche de l’Atlético Madrid), et il est resté là car il devait fermer le couloir en phase défensive. C’est avec un Sinani dans l’axe, dans un 4-3-1-2, que le Luxembourg a réalisé sa prestation la plus aboutie cette année, contre la Suède (victoire 1-0 le 22 mars). J’avais beaucoup aimé ce système.

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