Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
ÉLIMINATOIRES DE L’EURO-2024 Contre le Liechtenstein, samedi, l’attaque luxembourgeoise doit se remettre enfin en ordre de bataille. Parce que son inefficacité commence à durer.
Cela fait bizarre comme constat mais c’est seulement parce qu’en fait, on n’était tout simplement plus habitués : la sélection luxembourgeoise n’a plus marqué le moindre but depuis novembre 2022 contre la Hongrie (2-2) et une frappe déviée de Curci, à la 77e minute d’un amical très abouti.
S’en sont suivies quatre rencontres sans la moindre réalisation et une telle série négative n’était plus survenue depuis très, très longtemps. Puisqu’il faut remonter il y a plus de dix ans pour en trouver trace. C’était en 2011 et les Roud Léiwen de l’époque n’avaient pas trouvé le chemin du but contre la Hongrie, le Bélarus, le Portugal et la Roumanie. Pour un total, tout confondu, de 455 minutes de frustration qui avaient pris fin contre l’Albanie (victoire 2-1). Ce qui prouve au moins que la réaction avait été à la hauteur des attentes…
C’est tellement loin l’Afghanistan
Aujourd’hui, la génération actuelle en est à 373 minutes d’une lancinante incapacité à marquer et la venue du Liechtenstein, qui en a pris sept contre l’Islande en mars (mais seulement quatre contre le Portugal, c’est-à-dire un but de moins que le Grand-Duché) et a pris au moins deux pions sur ses sept dernières rencontres internationales, sonne comme une formidable invitation à se dire que la période de vaches maigres va finir. Il ne peut pas en être autrement. Il ne doit pas en être autrement. Contre une équipe qui a pris trois buts en moyenne sur ses trente derniers matches, on en vient, malgré cette série négative qui frappe Gerson Rodrigues et ses coéquipiers, à se dire qu’il y a une obligation de résultats.
Une large, très large, même. En se rappelant que le plus gros succès de l’histoire récente de cette équipe est un 4-0 contre la Moldavie, en septembre 2018, elle qui n’était pas parvenue à faire mieux que 3-0 contre Saint-Marin. On n’ose quand même à peine rappeler que le plus impressionnant résultat de cette sélection est un 6-0 contre l’Afghanistan qui remonte à 1948. Il y a 65 ans.
Il y a quand même quelque chose de malsain à constater que les Roud Léiwen n’ont plus marqué depuis quatre matches. Parce que c’était gênant contre Malte la semaine passée (0-1), mais ce n’est pas infamant contre la Bulgarie (0-0, le 20 novembre dernier en amical), la Slovaquie (0-0, le 23 mars en éliminatoires de l’Euro) et surtout le Portugal (0-5, le 26 mars). Face à ce Liechtenstein venu s’imposer 1-2 au stade de Luxembourg en octobre 2020 et 0-4 au Josy-Barthel en octobre 2004, il faut frapper un grand coup pour qu’on n’en parle plus et que l’on se rende en Bosnie, en début de semaine prochaine, avec le retour de quelques certitudes.
Ils sont à sec depuis si longtemps…
Pour ça, il va falloir que certains garçons s’y remettent. Souci : les meilleurs buteurs du moment sont pour certains en panne de temps de jeu. La dernière rencontre de Gerson Rodrigues, en Coupe d’Arabie saoudite, date… du 14 mars et vu qu’il est lui bloqué depuis 355 minutes, il va lui falloir un sacré coup de fouet pour retrouver le chemin des filets. Lui qui n’a plus marqué un seul but depuis le 21 janvier 2023. Or l’on parle du meilleur buteur de l’histoire du pays… Danel Sinani et ses neuf pions avec les Roud Léiwen, ne va pas beaucoup mieux : la dernière fois qu’il a été décisif date du 22 septembre 2022. Quant à Vincent Thill, il faut remonter à juin 2019 pour le trouver décisif avec la sélection.
Il faudra quand même, pour aider ces garçons à redevenir créatifs, apporter un peu plus le danger dans les seize mètres. Voire redevenir efficace. Le Luxembourg, sur ces quatre rencontres sans but, n’aura pas trouvé les filets malgré 25 tentatives, dont seulement 9 cadrées. C’est peu et encore pas assez pour marquer. Il faut s’y remettre. Absolument.
