Carlson, Jans, Barreiro… tous remplaçants. Alors que le monde entier avait les yeux fixés sur la Bundesliga, le milieu de Mayence a sauvé l’honneur, dimanche mais voir trois titulaires en puissance se retrouver sur le banc, quel gros couac.
Ces neuf semaines sans football ont laissé des traces. Toute la planète a pu s’en rendre compte en se délectant du retour du ballon rond du côté de l’Allemagne. Le niveau affiché n’avait rien d’infamant au regard des conditions dans lesquelles les joueurs ont dû s’entraîner depuis que le coronavirus a fait son apparition, mais les envolées lyriques, hormis peut-être du côté de Dortmund, ont quand même manqué. Le rythme s’en est ressenti.
Mais vu du côté du Grand-Duché, on s’en serait bien moqué si les Roud Léiwen du championnat allemand avaient été de la partie. Or non et la surprise est totale : trois titulaires en puissance de l’avant-Covid se sont retrouvés, deux mois plus tard, curieusement renvoyés sur le banc de touche.
Ils avaient tous au moins six titularisations de rang derrière eux avant le Covid
Dirk Carlson? Il sortait de six titularisations en sept rencontres de 2e Bundesliga avec Karlsruhe avant d’être renvoyé à la maison par l’arrêt des compétitions. Laurent Jans? Il avait lui enchaîné 14 titularisations de rang en Bundesliga avec Paderborn, ne sortant jamais de l’équipe type depuis le 2 novembre 2019. Leandro Barreiro? Du haut de ses 20 ans, il venait de s’imposer comme une valeur sûre de l’entrejeu de Mayence, s’attirant même ses premiers bons papiers dans les médias allemands avec six titularisations de suite et huit points pris dans l’intervalle.
Autant dire que Luc Holtz, qui a passé le week-end sur son canapé pour voir évoluer ses garçons a dû tomber de haut. Non seulement aucun des trois n’a commencé une seule des trois parties, mais en plus, seul Barreiro a eu droit à un temps de jeu minimal.
C’est d’autant plus décevant que la FIFA d’abord, puis l’UEFA ensuite, ont autorisé les clubs à opérer la bagatelle de cinq changements afin de préserver la santé de joueurs qui n’ont pas eu des conditions de travail optimales ces dernières semaines.
Et comme Kunde malong a marqué un superbe but…
Après une première déception samedi, Carlson n’entrant pas en jeu pour défendre le but d’avance d’un KSC qui a doublé la mise dans les arrêts de jeu et Jans ne pénétrant pas sur la pelouse pour tenter de forcer la décision dans son couloir droit alors que son Paderborn avait pourtant tout intérêt à ne pas se contenter du match nul contre le barragiste, Düsseldorf, on a frôlé le zéro pointé.
Heureusement pour le moral des Roud Léiwen dans leur intégralité, Leandro Barreiro est lui monté sur le terrain pour dix minutes avec Mayence. On était à 2-2 et cela relevait un peu du miracle puisqu’à l’heure de jeu sur la pelouse de Cologne, son équipe était encore menée 2-0. Le voir entrer était toutefois d’autant plus anecdotique que l’un de ses principaux concurrents au poste, le Camerounais Kunde Malong, venait d’égaliser dix minutes plus tôt d’une percée balle au pied de toute beauté. Autant dire que cela va rester dans les esprits pour les futures compositions d’équipe.
Barreiro en a quand même fait fi, mettant son style virevoltant et harceleur au service de l’équipe. Cinq ballons grattés, dont un qui a offert un contre qui aurait pu faire 2-3, plus deux récupérations juste devant sa surface qui ont soulagé tout le monde. Cela met un peu de baume au cœur. Mais seulement un peu.
Julien Mollereau