Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Un mois après Toulouse, les Roud Léiwen sont repartis pour de nouvelles aventures, jeudi. Direction la Suède et sa capitale Stockholm.
La Friends Arena devrait battre son record de fréquentation. Le match nul des hommes de Luc Holtz contre la France a créé un enthousiasme fou autour des chances de qualification directe, dans toute la Suède. Ils seront demain près de 50 000, mais à qui ce genre de choses fait-il encore peur en sélection nationale?
Les membres du comité, chemises blanches. Ceux du staff médical, chemises blanches. Le staff technique, chemises blanches. Luc Holtz… chemise bleue. «J’étais en bleu en France », sourit le sélectionneur, laissant deviner qu’il est devenu superstitieux un mois après ce qui pourrait être le plus grand exploit de l’histoire du football luxembourgeois, à Toulouse (0-0). En attendant de savoir si la liquette qu’il porte dans l’avion qui le conduit en Scandinavie avec son équipe a une petite sœur bien pliée au fond de la valise et qui n’attend que d’être sortie pour honorer la Friends Arena, on constate : tout le monde a l’air heureux.
Et détendu. Ce que confirme l’ultra cool Gerson Rodrigues («On est tranquilles») avant d’esquisser quelques pas de danse au beau milieu du terminal d’embarquement du Findel. Tout va mieux, depuis un mois et il y a de quoi être joyeux. Après le match nul contre la France, lui, Gerson, a vu des offres arriver d’équipes de D1 néerlandaise (lire notre édition de mercredi). Chris Philipps est devenu titulaire à Metz, où Vincent Thill a été reconvoqué avec le groupe pro. Christopher Martins a joué ses premières minutes en Ligue 1 avec Lyon, Eric Veiga a hérité du brassard de capitaine à Braunschweig, Aurélien Joachim a enfin remarqué au Lierse où Tim Hall a disputé ses premiers matches pros, sans compter Aldin Skenderovic qui a reçu des propositions de l’étranger. Ou encore les frères Thill, qui négocient avec certains clubs belges. L’euphorie d’un jour a eu des répercussions tangibles en club. En sélection aussi…
Ils vont faire mieux que Messi et Ronaldo!
La preuve, c’est que lors de la conférence de presse qu’il a donnée jeudi dernier, pour annoncer sa liste, Luc Holtz a accueilli avec un grand éclat de rire les propos de Paul Philipp, qui faisait remarquer, il y a peu, que cette génération peut encore battre les dix points de 1995. «Ah ça, il en parle souvent des dix points!» Pour les nuls en maths, à condition de battre la Suède et la Bulgarie et donc de récolter six points, les Roud Léiwen effaceront cette marque historique. L’hypothèse n’est pas farfelue, elle est presque risible. Mais Holtz s’est laissé piquer au jeu, la semaine passée, par compassion envers les plus optimistes des supporters de la sélection : «Je vous promets que si on en est encore à 0-0 à la 80e minute, samedi, je ferai tout pour aller chercher la victoire.»
Les joueurs ont posé leurs valises jeudi au Radisson Blu de Solna, à deux kilomètres seulement à vol d’oiseau de la Friends Arena. Elle s’annonce pleine comme jamais : les journaux suédois ont indiqué mercredi que la fédération en était à 49 560 billets vendus et qu’elle cherchait encore à optimiser la configuration du stade pour battre le record de 49 967, établi contre l’Angleterre (victoire 4-2 avec un quadruplé de Zlatan Ibrahimovic dont un fabuleux retourné de 25 mètres), le 14 novembre 2012, jour de l’inauguration du stade.
Le Grand-Duché n’est pas étranger à ce taux de remplissage extraordinaire au regard de la taille de l’adversaire : tout un pays a repris espoir en la première place du groupe et donc en une qualification directe pour la Russie après le match nul des Luxembourgeois en France. Ils auront donc droit à ce gigantesque remerciement : ils attireront très probablement plus de monde que l’Argentine de Messi ou le Portugal de Cristiano Ronaldo.
Cela ne serait pas arrivé s’ils avaient perdu à Toulouse. On en revient toujours là…
De notre envoyé spécial Julien Mollereau
C’était trop beau pour être vrai : une sélection amputée de moins de cinq éléments et qui venait de passer un stage sans encombre? Le sort est repassé par là hier soir, au stade olympique de Stockholm, sur une pelouse pourtant parfaite. Enes Mahmutovic a senti sa cheville tourner toute seule.
Puis on a craint pour son genou. Et finalement c’est avec la seule cheville gauche qu’il est revenu strappé de l’entraînement. Une sacrée tuile pour le secteur défensif, qui doit déjà se passer de Laurent Jans, suspendu, Mahmutovic constituant une solution de remplacement toute désignée au poste, qu’il a longtemps occupé avec le Fola.
Et puis il y a Mathias Jänisch, malade depuis deux jours (grippe, gastro…?) ne sait toujours pas s’il en sera, samedi. «On saura d’ici 24 heures» a dit Holtz, qui veut maintenir tout le monde sous pression, notamment à cause du match de la Bulgarie, mardi. «Performer deux fois 90 minutes en trois jours, c’est difficile», explique Holtz. Clairement, les deux matches ont la même importance pour le sélectionneur, qui composera son onze de Stockholm aussi en fonction de la semaine prochaine.
