Dames (éliminatoires du Mondial-2023) Asphyxiées par l’Angleterre, le mois dernier, les Lionnes jouent ce vendredi en Autriche, contre qui ce ne sera a priori pas moins dur.
C’est un exercice mental de haute volée que Dan Santos va exiger de ses joueuses, cette semaine. Ce soir, à Vienne, il faudra considérer que l’Autriche est quasiment aussi forte que l’Angleterre, qui a passé dix buts aux Lionnes le mois dernier. Mardi, à Ohrid, il sera par contre déjà temps de penser à frapper un grand coup contre la Macédoine. En somme, il faudra passer en 96 heures de la nécessité de ne pas prendre un nouveau carton à celle de jouer au football pour arracher quelque chose.
Entre ces deux impératifs, le sélectionneur refuse de choisir car tous deux, dans la construction de sa jeune équipe, ont leur importance. Mais en annonçant un groupe plus étoffé en joueuses offensives, il indique quand même le cap et met l’accent sur la Macédoine : «C’est une sélection qui fait partie de celles qu’on aimerait rattraper assez vite. Là, on verra si on peut le faire à moyen terme ou à court terme.»
«Peut-être 3 % moins dur»
Le court terme, pour éviter de prendre une énorme gifle, ce doit de toute façon être l’Autriche. On y trouve huit joueuses qui disputent la Ligue des champions, dont certaines du Bayern Munich, d’Arsenal, de Chelsea ou encore la très convoitée Nicole Billa (Hoffenheim), c’est-à-dire un effectif pas moins impressionnant que celui des Anglaises.
«Ce sera peut-être… 3 % moins dur?!», sourit Santos, qui aimerait ne pas, de nouveau, encaisser trois buts dans les arrêts de jeu. Ce n’est pourtant pas sur le danger que les Autrichiennes représentent que le coach a appuyé dans ses séances vidéo, mais sur celui que les Luxembourgeoises courent à ne pas prendre conscience du leur, de potentiel : «Je suis curieux de voir à quel niveau émotionnel et mental elles seront cette fois. Parce que face aux Anglaises, on n’a pas du tout joué au foot. On n’a même pas eu le courage de tenter. Les filles ont vu elles-mêmes, sur la vidéo, que parfois, il y avait moyen de faire beaucoup mieux, mais que par peur de mal faire, elles préféraient taper au loin devant plutôt que de jouer simple.»
Pour cette sélection qui naît au grand monde, une semaine réussie, ce sera donc réussir à jouer un peu au ballon. D’abord par brefs épisodes à Vienne, puisqu’il ne faut pas espérer mieux. Mais pendant tout un match à Ohrid. Avec ce handicap que les Macédoniennes, elles, auront disputé en préambule une rencontre plus abordable face à la Lettonie, mais cet avantage qu’elle aura eu lieu 24 heures plus tard, samedi.
Un but face à la Macédoine?
«Il n’empêche, on risque de souffrir physiquement lors de la dernière demi-heure, mardi», craint Dan Santos. Son espoir? Que ses filles se récompensent dès le mois d’octobre de leurs gros efforts estivaux pour se mettre à niveau à coups de séances lourdes au CFN. Avec un but, par exemple.
S’il faut mettre une petite pièce sur l’identité de celle qui entrera dans l’histoire, Santos ne se mouille qu’à moitié : «22? Elle a eu deux occasions en Irlande… Ou Marta Estevez. Ou Jill De Bruyn. Peut-être Kate Thill aussi.»
Bref, n’importe qui fera l’affaire. Mais avant d’y penser, il y a une purge autrichienne à faire passer le moins douloureusement possible…
Julien Mollereau
Groupe D
Jeudi Lettonie – Macédoine x-x
Aujourd’hui Autriche – Luxembourg
Demain Angleterre – Irlande du Nord
Classement
1. Angleterre 6 (2;+18)
2. Autriche 6 (2;+13)
3. Irlande du Nord 6 (2;+8)
4. Lettonie 0 (2;-11)
5. Luxembourg 0 (2;-14)
6. Macédoine 0 (2;-14)