Le Swift file en finale, alors que sa dernière apparition à ce stade de la compétition date de 1990 : il a battu avec une parfaite maîtrise de son sujet une UNA qui arrivait avec une série de six matches consécutifs sans défaite.
L’arrivée des feuilles de match a levé l’une des interrogations les plus importantes de cette demi-finale : Holzhauser ne jouera pas un match de plus les jokers de luxe. Et son premier coup-franc, après 2 minutes et 10 secondes montre à quel point l’info est importante : il est tellement bien frappé que deux de ses coéquipiers se retrouvent en situation de marquer mais légèrement hors-jeu.
C’est de ce pied gauche-là que la différence va venir, encore une fois. Alors que Strassen tient bien son match, s’offre quelques demi-occasions qui montrent qu’il peut faire mal à Hesperange (il faut notamment une intervention de dernière seconde de Delgado sur un centre en retrait de Correia, à la 31e), le Swift sera lui d’une précision quasi-chirurgicale.
Trois tirs au but, trois fois d’Holzhauser, pour 66% de réussite
Holzhauser va d’abord buter sur un Özcan phénoménal sur une tête piquée à bout portant (16e), mais l’Autrichien est avant tout un homme de pied. Et au bout d’un contre d’école, avec un Sinani magistral pour changer le jeu sur Stolz, poursuivre son action et se retrouver là pour recevoir une transversale de l’Allemand et offrir un caviar à Holzhauser, seul plein axe (0-1, 37e). Ce dernier sera encore au coup-franc pour aller chercher très précisément ce qu’il veut, c’est-à-dire Delgado, positionné au deuxième poteau. Le ballon est déposé, mais la remise de la tête plein axe n’est pas très dangereuse. Pourtant, ça cafouille plein axe et Pimentel se retrouve à mettre une main involontaire. Un cadeau pour Holzhauser, qui bat Özcan, qui pousse pourtant fort afin de se donner une chance de faire un nouveau miracle (0-2, 42e). Le match a basculé totalement en cinq minutes et juste avant la pause.
Forcément, l’UNA, pour y croire encore un peu, change tout à la pause. Sort de son 3-4-3 pour le transformer en 3-5-2 en faisant rentrer ses deux cadors restés sur le banc, Nico Perez (pourtant annoncé absent pour un souci aux adducteurs) et Conrad Azong. Le Swift va se retrouver face au feu mais ces derniers temps, c’est dans la difficulté qu’il a grandi, se forgeant une identité qu’on ne l’attendait pas endosser.
Zeghdane devrait rater la finale mais Sacras assure le coup
Dans ce scénario écrit d’avance, l’UNA ne va pourtant pas exploiter sa première grande opportunité de relancer la partie. Sur un contre consécutif à une action mal joué de Stolz dans la surface adverse, Azong trouve Perez à l’entrée de la surface, qui va avoir tout le temps de trouver le côté opposé et de réduire le score mais Sacras a lu l’action et se sacrifie en se jetant juste devant Dupire pour l’assister (61e). Le latéral n’aurait pas dû être là : il s’est engouffré dans la brèche après qu’un Zeghdane (plutôt très bon) est sorti en pleurs pour un souci manifeste à la cuisse.
Strassen ne reviendra plus. Sur un corner, Azong a une position intéressante au deuxième poteau mais la volée est compliquée et elle s’envole de peu au-dessus (74e). Et sur un ballon mystérieusement relâché par Dupire, Vova va aller au contact mais pas assez pour pousser au fond ni même obtenir le pénalty qu’il réclamera. Ce manque de réalisme est trop pénalisant pour aller chercher une finale.
Julien Mollereau