Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Ultra-réaliste, le Racing s’est adjugé la finale de la Coupe de Luxembourg aux dépens du F91 (2-3), privé du doublé.
Il aurait pu y avoir trois vainqueurs : le F91 et les deux bénéficiaires d’un doublé dudelangeois, Differdange et le Swift. Mais le Racing en a décidément autrement, les dieux du football aussi, quelque part : hyper réaliste, le club de la capitale s’est, grâce notamment à un doublé de Yann Mabella et un grand Romain Ruffier dans les buts, adjugé ce vendredi la deuxième Coupe de Luxembourg de son histoire, au terme de la toute première finale disputée au Stade de Luxembourg.
Son issue est pour ainsi dire frustrante pour Dudelange, qui a fait le jeu, mais fait punir presque à chaque fois que le Racing est entré dans sa surface, c’est-à-dire pas beaucoup plus de trois fois. Maîtres du ballon d’entrée, les hommes de Carlos Fangueiro ont eux rapidement fait planer le danger sur le but de Ruffier, contraint notamment de s’employer au sol sur ce centre tendu de Van den Kerkhof (11e). Des intentions douchées par le RFCU sur son tout premier corner, repris de la tête au second poteau par Pit Simon et poussé dans ses propres filets par Cools, sous la pression de Françoise (0-1, 12e).
Deux occasions, deux buts
Pas abattus pour autant, les Dudelangeois ont immédiatement repris leur domination et précisé leur menace via Hadji, dont la volée a été repoussée par Ruffier (14e). Ce dernier n’a en revanche rien pu faire sur ce coup de canon du gauche de Van den Kerkhof, consécutif à une perte de balle très évitable de Mabella à l’entrée de la surface (1-1, 22e).
S’il y avait quelque chose de frustrant, pour le Racing, à se faire reprendre comme ça, le club de la capitale s’est assez vite consolé, et Mabella aussi : sur un corner dudelangeois, qui suivait une tête de Bettaieb détournée par Ruffier, un long dégagement de Nakache dans ses six mètres s’est transformé en ouverture pour l’attaquant congolais, qui a déposé tout le monde pour aller battre Fox au duel (1-2, 27e).
Le coup aurait pu être encore plus parfait, si l’on peut dire, si Nakache avait réussi à convertir un ballon qui traînait dans les six mètres, sur corner (42e). À défaut, le F91 est resté en vie, et a recollé dès le retour des vestiaires sur une action similaire : sur corner, Cools a été contré, mais Diouf était là pour armer un retourné et égaliser à bout portant (2-2, 47e).
Mabella opportuniste
On imaginait alors ce Dudelange, relancé au meilleur des moments, sur une voie assez royale. Ce d’autant que le Racing, dangereux uniquement sur un centre de Tinelli écarté de sa lucarne par Fox (68e), ne se montrait pas vraiment menaçant dans le jeu. Mais il était dans un de ces jours où presque tout lui réussit, devant.
Témoin, cette mésentente entre Delgado et Fox, sorti un peu tard devant Tinelli puis percuté par son défenseur, ce dont ce diable de Mabella a profité pour marquer dans le but vide (2-3, 70e). Rageant, terriblement rageant pour le F91, qui venait de manquer une balle de 3-2 par Hadji, qui a perdu son face à face avec un Ruffier des grands jours (68e).
Carlos Fangueiro a eu beau dégainer Hassan, incapable de conclure en bout de course, ou passer à quatre derrière, rien n’y a fait : solide et solidaire jusqu’au bout, le Racing a tenu bon pour reprendre à son adversaire un trophée qu’il avait remporté en 2018. Et s’adjuger, par ailleurs, le dernier ticket européen, que convoitait encore le Swift.
Simon Butel
