Le F91 a offert lundi 8 300 euros à Pétange (et Käerjeng), juste avant de l’affronter en championnat, mercredi. L’idée : aider les clubs victimes de la tornade à se reconstruire.
Le timing est rigolo, mais on ne leur en tiendra pas rigueur. Lundi soir, le F91 accueillait non pas un mais deux clubs au stade Aloyse-Meyer. Et pas pour tenter de leur arracher trois points mais plutôt pour leur offrir quelque chose : un chèque de 8 300 euros chacun. L’un est l’UN Käerjeng, l’autre est le Titus Pétange. Point commun : victimes de la tornade ayant touché le sud-ouest du pays le 9 août dernier. Mais seul l’un d’eux recevra en match officiel le club dudelangeois, demain, en match en retard de la 2e journée de BGL Ligue et c’est là que ça devient drôle : Pétange.
L’idée inspire même un petit sourire à Pascal Wagner, le vice-président du Titus : «Nous, mercredi soir, on ne pourra pas trop leur faire de cadeau. Je sais qu’ils ne le prendront pas mal que je le dise. Notez, on aimerait bien, mais ce ne serait pas très correct…»
Dans moins de 48 heures, Carlos Fangueiro et ses hommes tenteront en effet de prendre au moins le petit point qui leur permettrait de remonter sur le podium grâce au match en retard contre le champion en titre, qui attend d’être rejoué depuis plus de cinq semaines.
«Un but, ça doit faire 1 500 euros»
La rencontre avait à l’époque été repoussée parce que Dudelange était entre deux matches contre les Estoniens de Nõmme Kalju et que l’agencement du calendrier ne permettait pas au F91 de se dédoubler. Dudelange est, heureusement pour le Titus, passé au tour d’après. Car le lendemain de la qualification, le ciel s’abattait sur les Trois Frontières. Trois semaines plus tard, c’est Ararat-Armenia qui pointait son nez au stade Josy-Barthel et en marge de l’exploit qui se dessinait, Dudelange promettait la moitié de sa recette billets du jour aux sinistrés. Un très beau geste validé par communiqué de presse : «Comme toute la population luxembourgeoise, nous avons été fortement touchés par les nouvelles et les vidéos suite à la tornade ayant eu lieu début août au sud de notre pays (…) Puisque la solidarité est une des valeurs clefs, nous avons pris cette décision (…) espérant que ce montant permette aux clubs de retourner au plus vite à la normalité.»
«Agréablement surpris»
«On a été très agréablement surpris, admet Pascal Wagner. C’est assez exceptionnel ce qu’ils font là.» Et surtout, c’est au-dessus de tout soupçon. Interdiction d’y voir malice, surtout pas avec les nécessités qui sont celles du club du président Duarte. Il a déjà remercié les personnes venues bénévolement aider au déblayage de son site de Lamadelaine (où les douches doivent encore être réinstallées et la toiture fixées) en les invitant au derby contre Rodange. Il aimerait faire un geste envers les spécialistes allemands venus dans le cadre de la collaboration transfrontalière pour contrôler la structure du bâtiment. Cela devrait se faire dans le restaurant d’un partenaire.
Mais l’urgence véritable, c’est au rachat du matériel envolé dans la tornade et aux buts littéralement pliés par la tempête. «Je crois qu’un but, c’est aux alentours de 1 200 euros. Et c’est un peu moins de 400 euros pour un filet, détaille Pascal Wagner. Donc cela doit faire à peu près 1 500 euros pour un but.» Bref, les jeunes du club attendent. Et ça, ça n’a pas de prix. Merci Dudelange, mais demain, ce sera chacun pour soi.
Julien Mollereau