À force de trop jouer au ballon, le F91 commence tout doucement à se mettre en danger. Alors que le Fola se présente, le retour de Stelvio dans l’axe est-il impératif?
Dudelange accueille un Fola qui vient de passer six buts à une défense differdangeoise totalement passée à côté de sa rencontre. Il ne pourra pas se permettre les mêmes approximations coupables que lors des deux derniers matches contre le Progrès et le RFCU.
Plus les journées passent, plus on se demande si le F91 sait vraiment quoi faire de sa théorique (et aussi, il fait bien le reconnaître, un peu avérée) supériorité technique sur l’ensemble de la DN.
La saison passée, Dino Toppmöller avait marqué son territoire de technicien moderne en demandant aux latéraux de monter très haut pour ne laisser à la construction que les deux défenseurs centraux, épaulés par l’un des milieux de terrain. Cela avait été un des marqueurs forts de neuf mois de compétition, l’une des innovations (au niveau local) dont on pourra se souvenir.
Depuis août, on court encore derrière quelque chose d’aussi fort. Et l’on se dit de plus en plus que Dudelange s’est laissé griser par les possibilités que cette façon de relancer lui a données.
«Ils se sont mis en danger tout seul contre nous, en première période, assène un joueur du RFCU qui préfère rester anonyme. Ils ont voulu jouer à la barcelonaise dans des zones du terrain où ils n’auraient pas dû et ont commis de grosses erreurs.»
Ce serait moins gênant si ce n’était pas déjà arrivé contre le Progrès (3-2), avant la trêve internationale. Le 30 septembre dernier, il mène 1-0 contre les Niederkornois. Et commence à perdre pas mal de ballons dans l’entrejeu, offrant à son hôte l’occasion de revenir à 1-1.
Puis il mène 3-1 et se fait remonter… sur un contre de 70 mètres avec une défense pas en place. Et enfin à 3-2, en supériorité numérique, il offre encore aux hommes d’Amodio l’occasion d’égaliser dans les dix dernières minutes en jouant vite (et très mal) un coup franc sur lequel Prempeh se retrouve dans la surface de réparation… adverse. Autant d’approximations, ça ne ressemble pas au double champion en titre. C’est un peu comme si le F91 avait perdu tout instinct de survie…
Le flanc gauche est-il à repenser?
Faut-il y voir un hasard, dès lors, si Toppmöller a désavoué ses choix en ce qui concerne l’entrejeu, au stade Achille-Hammerel, dimanche dernier? Il a commencé avec la paire Garos-Stolz, option très joueuse, qui a un peu flanché. L’Allemand a finalement terminé son match avec le duo Pokar-Stelvio, soit la combinaison de la créativité et de l’impact physique qui avait offert tant de garanties la saison passée.
Est-ce à ça qu’il va falloir revenir et tout spécialement contre le Fola, qui a exploité dimanche chaque erreur (et elles ont été nombreuses) de Differdange? À la solidité d’un Stelvio devant la défense?
À un côté gauche qui fonctionne aussi, ce serait bien. Contre le Progrès, c’est de là que sont partis tous les contres de la deuxième période qui ont fait (ou ont failli faire) mal. Face au RFCU, bis repetita : le couple Laurienté-Mélisse, pourtant réputé pour la polyvalence des garçons qui le compose, n’a pas fonctionné. Le but du Racing vient de là, justement. Or c’est aussi là que le Folaman Moussa Seydi, trois buts et trois passes décisives contre le FCD03 a mis Mathias Jänisch à l’agonie. Bref, il va y avoir quelques menus ajustements à opérer. Sous peine de relancer un adversaire dans la course au titre, qu’on croyait pourtant déjà bien distancé au début du mois de septembre…
On en oublierait presque de signaler que les vrais ratés, ceux qui ont été les plus patents, ont eu lieu contre des «petits» de cette BGL Ligue. Un Hostert tout juste promu parmi l’élite (défaite 2-1). Un RFCU actuellement relégable (nul 1-1).
De là à penser que les fautes de goût dudelangeoises dans la construction ont lieu par pur relâchement, il n’y a qu’un pas qu’on franchirait allègrement si, justement, le Progrès n’avait pas profité lui aussi, de ces largesses. La Jeunesse, en août, n’y avait, elle pas eu droit. Et le Fola ? Il ne demande que ça.
Julien Mollereau