Mondorf veut empêcher le champion dudelangeois de basculer au tiers du championnat avec 10 victoires en 10 matches (10e journée).
Le football européen n’est jamais avare en équipes qui frôlent la perfection, mais ce que propose le F91, en ce début de saison, reste une petite rareté.
Les équipes qui ont remporté tous leurs matches de championnat depuis le début de saison? On n’en compte que deux sur le continent : Qarabag en Azerbaïdjan, qui a signé 10 victoires en 10 matches, inscrit 31 buts et encaissé seulement 7. Il y a aussi, en Grèce, l’ogre Olympiakos, qui n’en est lui qu’à 8 victoires en 8 matches (+14 et -2).
Des invaincus, il y en a à la pelle (9 victoires et 1 nul pour le Real Madrid en Espagne, 11 victoires et 1 nul pour le Dynamo Zagreb en Croatie, 9 victoires et 2 nuls en République tchèque pour le Viktoria Plzen, 24 victoires et 2 nuls pour KI aux Îles Féroé…), mais des débuts de saison absolument parfaits, c’est une rareté.
Une étrangeté presque qui mérite d’être appréhendée avec poigne : «Au-delà de la différence de qualité entre eux et le reste des équipes, je crois qu’il y a beaucoup trop de respect pour cette équipe dudelangeoise», assure Manuel Correia, le technicien de Mondorf. «Pour battre ce F91 – même si un nul, ce serait déjà pas trop mal –, il faut un état d’esprit, l’envie de le bousculer.»
Est-il un meilleur endroit que le stade John-Grün et 650 spectateurs réguliers et bruyants, pour ça?
L’USM, une bête noire? En fait, pas du tout
Pour une mystérieuse raison, une croyance populaire voudrait que l’USM ait plus que beaucoup d’autres clubs la «chance» de faire douter régulièrement l’ogre dudelangeois. Elle est sans doute née de quelques rares rencontres qui ont imprégné les mémoires.
Cette étonnante victoire au Nosbaum (1-4) en août 2018, alors que le club local et Dino Toppmöller étaient en pleine frénésie européenne et n’avaient donc pas la tête au championnat, ce 0-0 du 13 mai 2016 qui avait failli coûter le titre à l’équipe alors dirigée par Michel Leflochmoan…
La vérité, c’est qu’en 19 oppositions, le F91 l’a emporté 15 fois contre une seule à Mondorf. Et qu’en six ans, les Mondorfois se sont fait éliminer quatre fois de la Coupe par cet agaçant adversaire.
Et rarement Dudelange n’a semblé sur une telle dynamique. Manuel Correia le concède même très facilement : «Ils sont dans une telle spirale positive… Ils arriveraient même à marquer des buts avec les fesses! Ils ont l’euphorie et la confiance. Ils sont peut-être prévisibles, mais le danger vient de toutes parts. Des phases arrêtées, de Sinani, des joueurs de tête… Pour gagner contre eux, il ne faut pas commettre une seule erreur et marquer un but de plus…».
C’est déjà énorme, autant de conditions à réunir en un même jour, sur 90 minutes…
Même combat pour Mondercange : «On veut être les premiers!»
L’autre invaincu, Hesperange, se déplace chez un promu aux dents longues.
Hesperange en a un peu plus bavé que le F91 depuis le retour de la trêve internationale. Victoire douloureuse à Differdange (1-2), à l’arraché contre Mondorf (4-2), mais les gars de Pascal Carzaniga, toujours privés de leur patron défensif, Jerry Prempeh, suivent le rythme avec une moyenne de buts inscrits toujours aussi vertigineuse de 3,88 buts marqués par match.
Le Swift a marqué sept fois plus de but que le Fola, Hostert ou la Jeunesse. Et plus que tous les barragistes et relégables réunis.
C’est cela qu’affronte Mondercange, qui commence lentement à rentrer dans le rang (3 points sur 15 sur les cinq dernières rencontres), mais a légitimement le droit de considérer que son début de saison est réussi.
Dinis de Sousa, dont l’équipe a encore accroché la Jeunesse (1-1) et Differdange (0-0) en septembre, est d’ailleurs emballé à l’idée de jouer Pascal Carzaniga et ses cracks : «Que ce soit le F91 ou le Swift, ils devront bien perdre des points à un moment. Et même perdre tout court. Alors pourquoi pas nous?! On veut être les premiers à les battre.»