Santander, cela a beau être la troisième division, Lars Gerson est content de changer d’air.
Lars Gerson, installé à Santander depuis deux jours après y avoir signé son premier contrat hors Scandinavie à 31 ans passés, est revenu pour nous sur ce tournant de carrière mais aussi ce changement radical de vie. Un saut dans l’inconnu qui le motive follement.
À quoi ressemble votre vie cette semaine ?
Lars Gerson : Mon hôtel est juste à côté du stade. J’ai même vue sur le stade, je le vois, là. Je suis aussi pas très loin de la plage et j’y suis d’ailleurs allé me balader avant-hier. Mais le soleil tarde un peu à se montrer depuis que je suis arrivé. Mais il fait 15 °C, alors qu’à Norrköping, quand je suis parti, il devait faire -8 °C. J’ai gagné vingt degrés, c’est déjà ça (il rit).
On doute que cela suffise à votre bonheur.
Le reste de la famille arrive d’ici deux semaines. C’est important, on y tenait, car notre fille est encore très petite et on a besoin d’être deux pour gérer. Même si pour l’instant, c’est un contrat de six mois, c’était important pour moi aussi.
Mais cela fait un bout de temps que vous parliez de vivre une nouvelle expérience à l’étranger et celle que vous vous offrez tombe un peu au bout d’une aventure qui se finit en queue de poisson à Norrköping, où l’offre de prolongation de contrat vous a agacé.
Ah oui, ça, je voulais essayer quelque chose. Et pour une fois que des opportunités s’ouvraient à l’étranger, je voulais en saisir une. Il n’y avait pas énormément de choses sur le marché non plus. C’est une année difficile pour tout le monde et je viens de passer toute une saison à jouer arrière gauche. Même si j’ai beaucoup joué, ce n’était pas l’idéal pour me montrer. Pour revenir à Norrköping, oui, il y avait un peu un manque de respect dans leur offre, qui portait sur deux ans, mais était non négociable (NDLR : sur le salaire). Et je n’étais pas très content. Ils sont revenus avec une deuxième offre le jour même des contacts avec Santander. Mais mes dirigeants exigeaient une réponse dans les deux jours. S’ils étaient arrivés directement avec cette offre, je serais peut-être toujours là-bas à l’heure qu’il est. Mais 48 heures pour étudier ça… On a préféré aller en Espagne, parce que le projet était vraiment très cool.
Le projet est de remonter en Segunda Division, on imagine ?
C’est ça et ils ont tout ce qu’il faut. C’est évident que leur place est au niveau supérieur. Si on parvient à monter, alors mon contrat sera prolongé d’une saison. Moi et le club, on tenait à cette clause, parce que nous avons des objectifs tous les deux.
El Duro ? Peut-être que ça reviendra si je blesse quelqu’un après cinq minutes dès mon premier match !
Mais le calendrier est serré : pour entrer dans le groupe des équipes qui joueront la montée, il ne reste que six matches et Santander, pourtant, n’y est pas.
Oui, on va essayer d’être prêt le plus vite possible. Après deux séances, j’ai bien senti que je n’avais plus joué au foot depuis deux mois. On reprend la compétition dans deux semaines, on verra bien si je serai prêt, mais si je ne le suis pas, alors j’espère l’être pour le deuxième match.
Avez-vous l’impression de changer de culture foot ?
J’aime bien le foot espagnol. Avec Norrköping, quand on venait en stage en Espagne, on rencontrait toujours de bonnes équipes, même quand il s’agissait seulement des réserves de clubs de Primeira Liga. Moi je trouve ça cool qu’une équipe comme Santander s’intéresse à un joueur norvégo-luxembourgeois (il rit). D’ailleurs, je ne sais même pas comment ils m’ont trouvé. J’ai essayé de poser la question à quelqu’un du club qui parle juste espagnol et je crois qu’il n’a pas compris ma phrase. Je vais me faire un petit cours pour apprendre le nécessaire.
Depuis votre arrivée, quelqu’un vous a-t-il reparlé du surnom dont vous aviez hérité à l’issue du match contre la Roja en octobre 2015 ?
(Il rit) El Duro ? Non, je crois qu’ils ne savent pas encore. Peut-être que ça reviendra si je blesse quelqu’un après cinq minutes dès mon premier match ! À l’époque, c’était David Silva qui était sorti après quatre minutes (NDLR : après dix minutes en fait), mais bon, sa blessure n’était pas super grave non plus. En tout cas, je suis super motivé par cette nouvelle aventure.
Entretien avec Julien Mollereau