CONFERENCE LEAGUE (BARRAGE RETOUR) Corrigé à domicile à l’aller, le Fola s’est de nouveau fait mater ce jeudi en Arménie par le Kaïrat Almaty (3-1), qualifié pour la C4.
Il n’y avait plus grand suspense depuis l’aller jeudi dernier à Josy-Barthel (1-4), théâtre d’un récital du vieillissant mais toujours déroutant Brésilien Vagner Love (37 ans). Et pour le coup, le peu de chances qu’avait le Fola de se qualifier en posant le pied en Arménie s’est évaporé en à peine douze minutes, hier, au Stade central d’Almaty. Le temps pour Shushenachev d’échapper à l’arrière-garde eschoise, de feinter la passe pour Vagner Love qui l’avait accompagné, puis d’ajuster Cabral pour sanctionner la fébrilité défensive initiale du Fola.
Celle-ci n’a pas été qu’initiale, à vrai dire. Punis trois fois en première période et menés de deux buts à la pause, les hommes de Sébastien Grandjean ont pris l’eau à Almaty, d’où ils sont toutefois repartis avec une défaite moins lourde qu’à l’aller (3-1) mais avec une élimination (7-2 sur l’ensemble des deux matches) aussi ample, au tableau d’affichage, que celle essuyée en juillet en Ligue des champions (au premier tour préliminaire face aux Lincoln Red Imps, champions de Gibraltar, 2-2 puis 5-0)
Signe qu’il y croyait encore au moins un peu – ou peut-être voulait-il peaufiner les automatismes en vue du championnat? – au coup d’envoi, l’entraîneur eschois avait aligné sa défense habituelle et un onze non pas type, puisque amputé de Freire (suspendu), Diallo (remplaçant au coup d’envoi) et Bensi (gravement blessé), mais très cohérent. Sauf que celui-ci a d’entrée laissé des boulevards aux attaquants arméniens, dans lesquels s’est rapidement engouffré Shushenachev, parti à la limite du hors-jeu et buteur plein de sang-froid en solitaire (1-0, 12e).
«Oublié» par son compère d’attaque, qui aurait dans la foulée pu faire le break s’il s’était montré plus spontané alors qu’il avait une nouvelle fois un temps d’avance (17e), Vagner Love n’a pas tardé à se signaler à son tour. Mis en échec par Cabral alors qu’il avait enrhumé Klein sur son contrôle (22e), puis incapable d’accrocher le cadre après avoir pris le meilleur sur la charnière (25e), le Brésilien a fini par trouver la faille sur un service de Ricardo Alves (2-0, 28e). Avant d’exploiter encore les largesses défensives eschoise et d’offrir, d’une passe claquée en première intention, le doublé à Shushenachev (3-0, 36e).
Cabral limite la casse
On pouvait alors craindre une dérouillée historique pour les Folamen, en danger systématique à chaque perte de balle, comme sur cette situation chaude heureusement conclue par un tir trop écrasé et trop croisé de Vagner Love (39e). Mais c’est à ce moment-là que Mustafic, Luxembourgeois le plus en vue de la première période – et sans doute de la partie – malgré son replacement côté gauche, est sorti de sa boîte. Auteur de la première frappe cadrée du Fola en début de match (8e), en rentrant sur son pied droit, le numéro 98 a récidivé avant la pause sur une remise de Bruno Correia. À ceci près que sa frappe, superbe, a cette fois fini dans la lucarne droite et non dans la niche de Pokatilov (3-1, 43e).
«Le but de Mirza est extraordinaire, commentait à l’issue du match Sébastien Grandjean. C’est très bien pour lui et pour nous, ça nous a fait du bien de marquer un but ici, dans ces circonstances, avec le voyage et face à une équipe qui était presque complète, qui est ultrapro.» Cela s’est vu en deuxième période, où les Arméniens ont continué d’appuyer malgré une qualification quasi scellée et auraient pu aggraver à plusieurs reprises la marque. Mais Shushenachev a trop croisé d’un chouïa (51e), Cabral ne s’est pas laissé berner par la louche de Vagner Love (52e), la tête de Dugalic a fui le cadre (63e), puis Cabral a parfaitement joué le coup face à Love, qui a tenté en vain de l’effacer après être parti à la limite du hors-jeu (69e).
Seidakhmet y est lui parvenu, mais sa tentative a heurté l’extérieur du poteau (90e+4), au bout d’une deuxième période où le Fola aura mal exploité plusieurs bonnes situations de contre. «N’ayons pas de regret, vivons avec le parcours qu’on a fait, les quatre matches gagnés d’affilée avec beaucoup de mental et de qualités, concluait Grandjean. C’est intéressant pour le championnat, on va maintenant pouvoir se concentrer dessus à 100 %.» Mais pas tout de suite : la rencontre prévue ce week-end face à Rosport (4e journée) ayant été reportée, il faudra attendre le 12 septembre et la réception du Progrès pour revoir le Fola à l’œuvre.
Simon Butel