La situation est très tendue à la Frontière, où s’annonce le Fola : jamais la Vieille Dame n’avait aussi mal débuté depuis des lustres.
On y est : après Rosport, la Vieille Dame fait une très modeste 12e de la classe avec 13 pts, à déjà onze unités du podium et treize de la tête. Et lundi, les questions qui méritaient d’être posées n’ont pas pu l’être, personne à la Frontière ne répondant au téléphone. Pas même le nouveau directeur sportif, Jacques Muller, intronisé la semaine passée et qui préfère «se laisser le temps d’observer avant de livrer une analyse».
Pas illogique, mais puisque le seul souci d’importance consiste dans le fait de savoir si le staff a la moindre chance d’être inquiété après ce départ plus que compliqué, la réponse attendue finit par tomber par message : «Pourquoi devrait-il être inquiété? Il est là pour construire.» C’est bien ce qu’on avait cru comprendre, oui. Que Jeff Strasser avait été recruté autant pour ses qualités d’entraîneur que pour ses capacités à rebâtir un club en péril dans bien des domaines et qui récolte aujourd’hui les fruits de longues années d’immobilisme, pendant que le reste de la DN travaille fort. Cependant, l’avis éclairé d’un directeur sportif fraîchement nommé peut-il résister à l’éventuelle crainte de son président de voir son nouveau jouet dévisser? «Le président (NDLR : Manthos Poulinakis) n’est pas là, il est en Grèce. Je ne sais pas ce qu’il en pense», a consenti Jacques Muller.
Encore pire qu’en 2006
Vu d’ici, on sait pourtant ce qu’il faut commencer à en penser parce que les chiffres sont effrayants. Assommée par les blessures, les qualifications tardives de joueurs, les suspensions, la Jeunesse vient de signer un début comme elle n’en avait jamais connu ces vingt dernières années. Mais c’est finalement dans la droite ligne de ses deux derniers exercices déjà bien compliqués. Seulement Jeff Strasser et ses gars, troisième pire attaque de l’élite et visiblement en proie à un problème d’avant-centre sont parvenus à faire encore moins bien qu’en 2006. À l’époque, avec 14 points pris en 11 journées, les Bianconeri avaient signé l’une des saisons les plus effrayantes de leur histoire, finissant 9e avec cinq petits points d’avance sur le barragiste. On avait même craint, un temps, qu’ils ne basculent en PH.
Trois ans plus tard, ils remportaient cependant le titre. Comme quoi, même quand tout va mal, il y a une lumière au bout du tunnel.
Les pires débuts, après 11 journées
2021 : 13 pts
2006 : 14 pts
2010 et 2019 : 15 pts
2016 et 2020 : 16 pts
2007 et 2013 : 17 pts
2011 : 18 pts
2008 et 2017 : 19 pts
2012 et 2014 : 20 pts
2004 et 2005 : 21 pts
2009 : 22 pts
2015 : 23 pts
Julien Mollereau