CONFERENCE LEAGUE (BARRAGES) Le Fola peut devenir, la semaine prochaine, le deuxième club à jouer une phase de groupes après le F91 en 2018 et 2019. Il lui faut pour ça écarter le Kairat Almaty.
Quand on est à 180 minutes des poules d’une grande compétition internationale de clubs, un exploit que seul le F91, au pays, a réalisé dans l’histoire, d’un automne rempli de six rencontres, d’un pactole de trois millions d’euros minimum, quand on est à deux matches d’écrire une belle petite page de l’histoire récente de son sport, on ne s’embarrasse plus des convenances : «Celui qui chie dans le pantalon, on le remplacera», annonce tout de go Sébastien Grandjean, qui en appelle à plein de vertus essentielles à la veille du match aller contre le Kairat Almaty : «On s’est fait secouer contre Linfield. On n’était pas bon dans la possession, or c’est notre ADN. Cela nous a replacés dans une certaine humilité et dans la nécessité d’être dans la concentration. Si on ne joue pas, on va subir, or les gars en face ont un gros impact dans la surface de réparation et un peu partout. Dans l’engagement, ils sont souvent à l’extrême limite. On le voit au nombre de cartons extrêmement élevé qu’ils prennent.»
Linfield était annoncé comme un combat? Ce n’est rien, finalement, au regard de ce qui attend le champion du Luxembourg à partir de ce soir contre le Kairat Almaty. Et les périples à succession de l’adversaire du jour, qui débarquera fourbu après plus de 10 000 kilomètres au compteur sur la dernière semaine, pèsent de bien peu de poids dans toute cette affaire qui se jouera, à en croire Grandjean, à un tout autre niveau. «Ce sont des professionnels à 100 %, ce qui n’est pas notre cas. Pour la récupération, je leur fais confiance. Non, ce qui compte, dans ces matches, c’est une concentration totale. Il faut qu’on soit dans le détail, réglés comme des pendules et déterminés.»
«Soligorsk, un exploit. Linfield, un miracle»
La détermination, l’esprit de corps ont, l’air de rien, conduit le club eschois à enchaîner quatre victoires consécutives sur la scène continentale, puisque le Shakhtyor Soligorsk autant que Linfield ont bu la tasse à deux reprises, aux deuxième et troisième tour. Ce parcours ne doit rien au hasard. On ne réussit pas à battre deux fois deux clubs pros différents sans être sur une dynamique de groupe porteuse. C’est bien pour ça que le staff eschois risque bien de ne rien changer, de s’appuyer sur ce nouveau style plus bas, moins flamboyant, mais diablement efficace. Comme le lui conseille le Dudelangeois Charles Morren, qualifié pour les poules de l’Europa League en 2019 avec le F91, dans l’interview ci-contre. Le Fola, à ce stade de la compétition, ne se laissera pas gagner par l’hystérie du moment. Il veut même, bien au contraire, en tirer la quintessence de ce dont il est capable en matière de sang-froid et de cynisme. Comme celui qui l’a fait sortir vainqueur d’un match-calvaire il y a une semaine contre Linfield. Il y a quelques jours, Pascal Wagner, son directeur sportif, en riait encore : «Soligorsk, c’était un exploit. Linfield, c’est un miracle». Almaty, ce pourrait bien être l’Histoire.
Le début d’une épopée au moment où se clôturera celle du stade Josy-Barthel, qui vivre sa toute dernière rencontre internationale après 90 ans de service. C’est là, à 14 h 15, que les Folamen se rejoindront. Départ en bus pour un repas, une sieste et une séance tactique. Le reste s’écrira sur la pelouse.
Julien Mollereau