Après une année 2019 pourrie sur le plan sportif, Aurélien Joachim reprend goût aux terrains de la D2 belge avec Virton depuis début novembre. Reste à voir ce que l’avenir lui réserve…
Longuement blessé en début d’année 2019 puis relégué en équipe réserve à Virton cet été, Aurélien Joachim a mangé son pain noir en 2019. Avant de réussir un beau retour aux affaires.
Si on vous avait dit en juillet quand vous avez été relégué en équipe B que vous seriez début janvier titulaire avec Virton, vous l’auriez cru ?
Sincèrement, je ne sais pas… Mais en tout cas, j’avais déjà dans la tête de tout faire pour y arriver. En restant pro, sérieux. Il ne faut jamais oublier que lorsque vous êtes footballeur, vous êtes payé pour faire ce que vous aimez. Et pour ça, on fait le plus beau métier du monde ! Même si certains ne s’en rendent pas toujours compte…
Et évoluer avec la réserve de Virton, cela restait du foot. Et j’étais donc payé pour le faire. Après, évidemment, être relégué ainsi, c’est difficile à encaisser. Même si comme je l’ai déjà dit, j’ai eu de la chance que Samuel Petit, l’entraîneur de ces espoirs, m’ait parfois repris pour les matches, alors qu’il n’avait droit qu’à un joueur de plus de 23 ans. Il m’a sans doute remercié d’avoir filé des conseils de temps en temps aux jeunes.
Et à 33 ans, vous n’avez jamais pensé durant cette période à arrêter ?
Non. Tant que je prends du plaisir, je continue. Et puis, je me sentais bien physiquement et mentalement. Je m’entraînais bien, même si cela a été difficile de revenir de ma blessure à la cheville (NDLR : une fissure au niveau de la malléole) qui m’avait écarté à partir de mars durant quelques mois des terrains…
Vous aviez un plan en tête ? De bosser dur pour tenter une autre aventure ailleurs lors de ce mercato de janvier si rien ne changeait à Virton ?
Je vous avoue que je ne pensais pas aussi loin. Il y a eu cet essai à Den Bosch, aux Pays-Bas, l’été dernier. Le club était intéressé, mais cela ne s’est pas arrangé au niveau financier pour le prêt qui était envisagé. J’ai donc continué à travailler afin de saisir l’opportunité qui pouvait se présenter. Et ça a donc payé.
Vous avez retrouvé les terrains de la D2 belge début novembre. Qu’est-ce qui vous a fait le plus plaisir : vos premières minutes face à Louvain dans le match décisif (et perdu) pour le gain de la première tranche du championnat ou votre premier but une semaine plus tard face à Westerlo ?
En tant qu’attaquant : marquer bien évidemment ! Surtout que cela ne m’était pas arrivé depuis longtemps (NDLR : pratiquement un an). En même temps, il faut avouer que j’ai peu joué sur toute cette période, compte tenu de la blessure dont je vous parlais et de mon séjour au sein de la deuxième équipe cette saison.
Depuis mon retour, j’en suis à deux buts et autant de passes décisives. Ce n’est pas mal compte tenu de mon temps de jeu (NDLR : 249 minutes cumulées, donc moins de trois matches complets). Après, je dois encore retrouver le rythme. Cela n’arrivera qu’en enchaînant les matches. À ce niveau-là, les 90 minutes que j’ai jouées à Roulers le week-end dernier ont forcément fait du bien.
Lorsque vous étiez au Lierse, il vous est arrivé une fois de terminer en étant l’équipe qui avait remporté le plus de points sur la saison sans pouvoir disputer la finale d’accession à la D1 qui oppose les vainqueurs des deux tranches du championnat. Or, à l’heure actuelle, Virton est dans la même situation : en tête du classement cumulé des deux périodes tout en n’ayant pas remporté la première et en n’étant pas en tête de la seconde…
Oui, mais ce qu’on a vécu au Lierse ne se reproduira pas cette année (il sourit). L’objectif de départ était le maintien et il est atteint (NDLR : officiellement depuis le week-end dernier). Le reste n’est que du bonus pour nous. Mais l’appétit vient forcément en mangeant et nous sommes des compétiteurs qui voulons tout gagner.
Il ne reste que six matches de championnat et tout est très serré puisque vous êtes quatrièmes à un point des trois leaders. Avec un match peut-être déjà décisif contre un de ceux-ci ce samedi…
Sincèrement, quand on voit à quel point tout se joue dans un mouchoir de poche, il n’y a pas un match plus important qu’un autre. D’ailleurs, si vous prenez notre calendrier, vous voyez que le week-end suivant on s’en ira à Lommel, une des deux autres équipes qui nous devancent d’un point… Le sprint final est lancé et on peut remporter ce second mini-championnat. On connaît nos qualités et on se sent en confiance. Il suffit de regarder nos matches pour en être convaincu.
Le cas échéant, Virton est prêt pour la D1 belge ?
Pour la province, ce serait beau (NDLR : jamais un club de la province de Luxembourg n’a évolué en D1 belge). Après, on ne va pas mettre la charrue avant les bœufs. Il faut être réaliste : Virton n’a encore jamais connu ce niveau. Il serait donc normal qu’il y ait beaucoup de choses à préparer pour monter à cet échelon.
De votre côté, vous arrivez en fin de contrat. Que ferez-vous en fin de saison ?
Je ne le sais pas encore. Je ne pense pas aussi loin. D’abord, il y a ces six matches qui s’annoncent. Ensuite, il y aura les « play-offs 2 » à disputer face à des équipes de D1. Cela fait encore beaucoup de choses…
Là, vous êtes revenu près du Luxembourg, pas loin de la maison familiale. Vous seriez prêt à retenter une aventure loin ?
Nos deux enfants sont encore petits, ils n’ont pas encore d’obligations scolaires. Alors pourquoi pas ?! Je ne suis pas contre de nouvelles choses.
Entretien avec Julien Carette