VESTIAIRES Jeff Strasser est, tout naturellement, ressorti particulièrement heureux de la prestation de ses joueurs.
Il y a des jours où même lui, qui ne vit que pour les résultats, parvient à se réjouir d’une défaite. Celle-là, il pourra l’accrocher à son palmarès de jeune sélectionneur : elle restera dans les têtes. La sienne aussi : «Je pense qu’on peut être fier de la prestation de l’équipe. Pas besoin d’être frustrés. On a mis le bloc haut, on a pressé et cela nous a réussi. On aurait dû être devant avec deux buts d’avance avec les occasions de Sinani et Dardari. Par après, on se fait punir par une équipe d’Allemagne avec qui ça ne pardonne pas.»
Mais fatalement, lui qui dit qu’il n’y a pas matière à avoir de frustration sur ces 90 minutes, se laisse gagner par une forme d’agacement au niveau de l’arbitrage : «Il y a peut-être une main que l’arbitre n’a pas signalée». À ce moment, Dardari vient de rater l’égalisation et la Mannschaft est encore à portée de tir. Et à ce moment, Olivier Thill, auteur d’un bon retour, est sur le point de sortir après une bonne partie : «On a décidé de le mettre sur un côté parce que plus jeune, il a joué ce poste et à cause de sa qualité de pied magnifique, notamment sur centres et sur coups francs. Et il pouvait garder les ballons».
Le sélectionneur nous a sermonnés à la mi-temps
Mais tout a beaucoup tourné autour de la première période, à l’issue du coup de sifflet final, et Oliver Baumann, le portier de l’Allemagne, l’a avoué en zone mixte : «Le sélectionneur nous a sermonnés à la mi-temps». Fatalement.
Mais restons sur le Grand-Duché et Strasser. Notamment cette étonnante position de Christopher Martins : «On avait décidé de jouer un 4-3-3 dans lequel « Kiki« et « Leo« faisaient le pressing à tour de rôle». Le sélectionneur a pourtant été titillé sur cette spécificité de son option tactique : «Au final, « Kiki« s’est presque toujours retrouvé dans cette situation au niveau de l’animation. Ce qui change, c’est qu’avant, il était souvent sentinelle et moi, je pense que son rôle, un cran plus haut, peut apporter quelque chose d’autre. À Moscou, ils ont souvent ce triangle avec une pointe basse et lui a souvent ce rôle de… pas pointe basse».
Le point final de cette soirée est quand même venu d’un adversaire, Jonathan Tah, qui ne s’est pas privé de faire un joli compliment : «On savait que cette équipe avait le courage de jouer au foot. On est parvenus à gagner le match même en ayant perdu beaucoup de ballons».