(Nations League, Luxembourg – Azerbaïdjan [0-0]) Plombés par les absences mais quand même très au-dessus de l’Azerbaïdjan, les Roud Léiwen n’ont jamais pu croire à l’exploit : le Monténégro avait verrouillé sa première place avant 21 h 15.
Il n’y aura pas de barrages pour le Mondial. Il n’y aura pas de quatrième pot lors du tirage au sort pour la prochaine phase qualificative. Il n’y aura pas de Ligue B lors de l’édition suivante de Nations League. Évaporés les rêves de grandeur au sens propre, pas récompensée la supériorité évidente du Grand-Duché sur le Monténégro sur les deux oppositions. Tout (et particulièrement l’arbitrage) s’est ligué contre Luc Holtz et ses gars depuis le mois de septembre.
Cela ne les a pas empêchés de livrer des prestations de premier plan, de glaner 10 points, de sortir de cette courte aventure sous Covid avec le même genre de déception qu’en 2018 : une deuxième place. Mais cette fois conquise malgré le manque de chance et pas subie par le manque de maturité. Même résultat donc, mais il y a du mieux, c’est clair et net.
Avec une dizaine de joueurs absents, les valeurs qu’a invoquées Luc Holtz pour finir cette campagne, à savoir «le cœur, l’envie, le courage, l’agressivité», ne suffisent plus forcément pour espérer un exploit, après l’annonce de la positivité au coronavirus d’Anthony Moris et Gerson Rodrigues dans la journée. Pour aller décrocher le succès qu’il faut pour encore croire à la première place – qui ne peut survenir que si le Monténégro se troue –, on y ajouterait bien une autre nécessité absolue… un peu de chance.
Ce qui inclut un arbitrage décent puisqu’en trois mois, les Roud Léiwen ont cumulé deux expulsions un peu scandaleuses qui ont littéralement fait basculer la physionomie de ce groupe 1. Mais ce serait faire injure aux progrès réalisés par l’ensemble de ce groupe qui a encore fière allure au coup d’envoi. Il lance même ce match qui doit permettre de rendre plausible un petit exploit de dernière minute avec le souvenir de Bakou (1-2) et l’humiliation cuisante dans le jeu infligé aux Azerbaïdjanais.
Un Luxembourg au-dessus
En 2018, le Bélarus avait Hleb. En 2020, le Monténégro a Jovetic. C’est ce qu’il nous manque encore ? Ce sont ces deux ascendants technique et psychologique qu’on retrouve d’entrée au Barthel. Malgré un nouveau gardien, une défense rebâtie à 50 %, la présence plus vue depuis un bout de temps de trois joueurs de BGL Ligue au coup d’envoi. Ce Grand-Duché B sur le papier, mais A’ sur le terrain, est largement au-dessus de son adversaire. C’est réjouissant. Mais à 20 h 59, à Podgorica, les Monténégrins ouvrent le score contre Chypre. À 21 h 13, ils doublent la mise. À 21 h 15, ils la triplent. La montée en Ligue B, une récompense qui serait plus que méritée, s’éloigne. En fait non, elle est déjà partie et c’est un peu injuste.
Reste à se consoler avec la liste longue comme le bras. Une défense qui fonctionne aussi sans Maxime Chanot. Un milieu qui fonctionne aussi sans Christopher Martins. Une attaque qui s’est trouvée de nouveaux patrons. Une nouvelle profondeur de banc. Il lui faudra peut-être encore patienter quelques mois de plus, histoire de faire monter encore un peu plus en puissance ses tauliers. Le Monténégro, lui, a par exemple un Stevan Jovetic, seule star définitivement avérée de ce groupe 1 et qui s’est fendu hier de deux buts et deux passes décisives au moment de conclure. Il y a deux ans, c’est Hleb qui avait porté le Belarus au-dessus du Luxembourg. C’est peut-être ça, désormais, qu’il manque à Holtz : un géant au milieu de tous ses grands garçons.
Julien Mollereau
un nouveau entraîneur ferait du bien à l’équipe