[Football] Il y a un nouveau Chérif au pays !

L’agent du Portugais Leão tente de mettre le pied en DN en passant par un revenant, Chérif Abdlekadous. Qui veut investir le marché.

Le Luxembourg est devenu un marché comme un autre depuis belle lurette. Et voir les joueurs commencer à n’y faire que de courtes étapes avant de partir (ou repartir) vers le monde pro, lentement, attire des agents d’une envergure un peu plus inhabituelle. Ainsi, en cette fin d’année 2022, la large base de petites et moins petites mains qui alimentent le «réseau» des clubs de BGL Ligue est en passe de s’enrichir d’un nouvel acteur, qui pourrait vite devenir un gros poisson dans la mare : Ted Dimvula, avocat parisien actuellement occupé à négocier le transfert de son client star, l’international portugais du Milan AC Rafael Leão.

Associé à Kevin Constant, ex-Milan AC, Chievo Vérone, Genoa, Trabzonspor…, lui-même désormais à la tête d’une académie à Draguignan, dans le sud de la France, l’avocat s’est mis en tête de creuser le filon des jeunes déçus des centres de formation français, de 18 à 22 ans. Nice, Marseille, Troyes, Auxerre, Rennes… Les deux associés brassent large et cherchent des débouchés.

C’est Chérif Abdelkadous qui leur en sert un sur un plateau d’argent : la BGL Ligue. L’ancien joueur du Swift, de Mondercange, Canach, Rodange, Pétange a aussi en effet été le formateur de Constant, mais aussi du champion du monde Adil Rami lors de ses débuts à Fréjus.

Voilà comment le contact s’est noué et comment Dimvula s’est intéressé de près à ce championnat de DN et à ses clubs qui passent des tours de Coupe d’Europe. «Je pense avoir un petit réseau ici», sourit Abdelkadous, qui a vu sa génération, de 2005 à 2013, accéder à des postes à responsabilité dans les clubs et à la fédération. Une invitation à ratisser le terrain.

Il conduit sous la neige italienne

Chérif avait commencé sa vie de footballeur sur une déception marquante : accompagné par un agent, tout jeune, en Serie C italienne, il avait séduit le club qui l’avait mis à l’essai. «Mais l’agent avait vu que j’avais le niveau et avait refusé de signer pour m’emmener faire un test, en voiture, quasiment de l’autre côté de l’Italie. En voiture. À mi-chemin, il se met à neiger. Il est tard. Mon agent me dit qu’il n’a jamais conduit sous la neige. Vu la situation, je prends le volant. Je roule longtemps, c’est fatigant et bien entendu, le lendemain, je rate mon essai. Mon agent rappelle le club de Serie C, mais il est déjà trop tard. Lui voulait juste se faire plus d’argent sur mon dos.»

C’est à cause de moments comme ça que ces dernières années, il a beaucoup œuvré auprès des jeunes, dans les clubs en Lorraine. Puis, désormais décidé d’assister ceux qui risquent de se retrouver comme lui victimes d’agents peu scrupuleux, à rebondir. Au Luxembourg.

Ça tombe bien, l’hiver footballistique arrive. Et comme chaque hiver, c’est la guerre. Un dirigeant de club nous confiait récemment sa lassitude de cette foire d’empoigne : «Un jour normal, on reçoit 15 à 20 SMS, messages WhatsApp ou coups de fil pour placer un joueur. Par semaine, on monte facilement à 100. On ouvre la porte à tout le monde de peur de laisser passer le gros coup, mais de plus en plus, on filtre.»

Le trio Dimvula-Constant-Abdelkadous a trop conscience de l’explosion des profils pour ne pas sélectionner les leurs sur le bout des doigts, formation garantie. «On aimerait placer deux à trois joueurs durant le mercato», lâche Abdelkadous, dont le neveu sévit actuellement à Mondorf et qui pourrait être l’un des premiers clubs à mettre à l’essai des joueurs du trio. Voilà de la concurrence sur le déjà très concurrentiel marché de la DN.