Cet ancien pensionnaire du centre de formation messin, a marqué hier son premier but avec Troyes… contre les Grenats, lançant son aventure en Ligue 1 de belle manière.
Beaucoup prédisaient qu’il n’allait jouer que quelques minutes en Lorraine, hier, pour ce match entre mal-classés. Mais voilà, dès l’échauffement, la blessure de son coéquipier Renaud Ripart allait contre toute attente lui offrir sa première titularisation en Ligue 1.
Une chance qu’allait saisir Gerson Rodrigues, numéro 11 dans le dos, en marquant son premier but «français» (lui qui avait touché le poteau contre les Bleus et Lloris, à Toulouse, en 2017) à la 49e minute : sur un contre éclair, côté gauche, avec Touzghar et Chavalerin à la baguette, il devançait Udol pour un plat du pied en extension d’école, crucifiant à cinq mètres, sous sa barre, le gardien messin, Alexandre Oukidja. C’est beau, c’est élégant et cela rachète largement une première mi-temps compliquée qui l’aura vu naviguer entre les lignes sur tout le front de l’attaque, offrant des solutions, mais manquant encore visiblement d’automatismes avec ses coéquipiers et perdant pas mal de ballons.
Il adore marquer pour ses premières
Mais il n’était plus question de frustration au retour des vestiaires. Dreadlocks au vent, Gerson allait fêter avec ses nouveaux coéquipiers cette réalisation qui débloquait un match poussif, finalement glané par les siens (0-2). Jusque-là, Gerson Rodrigues était à la hauteur de son équipe et des consignes : défendre pour mieux se projeter, quitte à faire des fautes et, donc, à perdre quelques ballons, isolé qu’il était parfois dans l’étau messin.
Loin du ballon, il montrait toutefois une générosité dans les déplacements qui valide l’essai et le transforme en coup de maître. Lui qui a pris l’habitude, ses quatre dernières années, de toujours réussir des débuts dans ses nouveaux clubs (il avait notamment marqué pour son premier match à Ankaragüçü, au Dynamo Kiev – contre le Shakhtar Donetsk, excusez du peu – et au Telstar) n’a pas failli à ce rituel qui facilite grandement les intégrations. On a désormais hâte de le voir défier Montpellier, la semaine prochaine.
On attendra donc ses folles embardées et ses dribbles chaloupés pour plus tard. Dès la 65e minute, il était en effet remplacé par Mama Baldé. Un invité-surprise qui devient providentiel, ça méritait bien un généreux câlin de son entraîneur Laurent Batlles, et quelques saluts à des amis placés juste derrière le banc. Une entrée en matière efficace, à défaut d’être convaincante, de surcroît contre un FC Metz qui, à l’époque, l’a renvoyé au Grand-Duché, estimant qu’il aurait du mal à s’en sortir. Il a déjà donné un début de réponse.
Grégory Cimatti (avec Julien Mollereau)