Gerson Rodrigues a fait la paix avec son club. Tenu à l’écart depuis le 28 novembre et un déplacement à Marseille, il a été retitularisé contre Lyon. Pour le même résultat.
La bonne nouvelle? Gerson Rodrigues rejoue à Troyes. La mauvaise? Ça ne change rien pour son équipe. Mais vu de Luxembourg, la position de l’Estac au classement de la Ligue 1, ce matin (17e et premier non-relégable avec 17 pts, soit autant que le barragiste, Lorient et le premier descendant, Bordeaux), pèse de bien peu de poids en comparaison du retour de flamme autour de son attaquant star. Gerson avait été mis au placard par Laurent Battles pour une suite d’attitudes incompatibles avec l’intransigeance du technicien et de son groupe? Bruno Irles l’en a sorti hier après que ses dirigeants ont aplani la situation avec le joueur et son entourage. Troyes s’est également rendu compte qu’il n’avait aucun intérêt à se séparer de son attaquant grand-ducal au vu de sa situation et cela tombe bien : l’ancien Folaman n’avait aucune envie de partir.
Gerson aura ainsi opéré un grand écart olympique d’un gros mois et demi au-dessus de la fin d’année. On l’avait quitté auteur d’un geste d’humeur qui l’avait vu se mettre à dos une partie du vestiaire, le 28 novembre 2021, contre l’Olympique de Marseille, dans un match qui s’était fini sur une courte défaite (1-0) très logique au Vélodrome. On l’a retrouvé ce 16 janvier 2022, contre l’Olympique lyonnais pour une défaite du même acabit (0-1) lors de laquelle il a été aligné en pointe mais n’a pas pu exister, trop seul face à Jérôme Boateng et ses deux acolytes de la défense à trois des Rhodaniens.
C’est lui la seule demi-occasion
Au moins a-t-on été rassuré sur un point : malgré quelques sifflets d’un stade qu’il doit reconquérir, Gerson a donné de sa personne, revenant défendre très bas quand cela s’imposait. Irles ayant la réputation d’être intransigeant sur le sujet depuis qu’il s’est mis à dos la famille du tout jeune Mbappé à qui il reprochait, lors de sa formation monégasque, de ne pas assez défendre, cela ne peut pas faire de mal à la cote du divin rasta.
Cela a toutefois un goût de trop peu. Mais même si qualitativement, l’ancien ailier du Dynamo Kiev a ce qu’il faut pour sortir ponctuellement Troyes de l’ornière, il ne peut pas le révolutionner non plus. À son actif, hier, une tête compliquée, prise au-dessus d’un défenseur et sur un centre trop court. Cela ne peut même pas compter comme un tir. Mais il n’y aura pas d’autre «occasion» troyenne dans le temps réglementaire (dans les arrêts de jeu, l’OL dégagera un ballon sur sa ligne après un cafouillage consécutif à un corner) et Lyon, qui a touché le poteau, obtenu deux énormes occasions de but et marqué sur un penalty un tantinet ridicule pour l’une de ces fautes demain risibles que la VAR et le règlement savent inventer, aurait pu ou dû l’emporter 3 ou 4-0, estime son coach, Peter Bosz. C’est dans ce contexte de galère annoncée que Gerson a donc repris pied dans le groupe aubois après 49 jours de mise à l’écart et cinq rencontres suivies depuis les tribunes. Il va lui falloir vite, très vite, reprendre le rythme. Troyes va devoir lutter pour survivre et aura besoin de lui. À commencer par un match à Montpellier, mercredi.