BGL LIGUE (11e JOURNÉE) Le F91 n’a laissé aucune chance au Fola, champion en titre, jouant à la perfection de l’arme du contre. Cela ressemblait à une passation.
C’est pas grave.» Curieusement, le directeur sportif du Fola, Pascal Welter, et son entraîneur, Sébastien Grandjean, ont expédié la claque reçue face au F91, samedi, de la même façon et avec les mêmes mots. Comme s’il n’était finalement pas illogique pour un champion en titre de se faire plumer de la sorte à la maison, par une équipe du calibre de l’actuel leader. C’est pourtant un petit exploit, puisque le club doyen n’avait perdu qu’un seul de ses 27 derniers matches de championnat au Galgenberg mais comme l’avait indiqué Grandjean en préambule de ce choc : «On ne joue pas dans la même cour.»
Samedi, le Fola a tout fait pour sortir du match Dejvid Sinani, son ancien joueur (lire ci-contre) et y est relativement bien parvenu. Mais il a pris de plein fouet les transitions rapides de joueurs au sommet de leur art et à qui il n’a manqué qu’un peu de réalisme pour transformer cette lourde défaite eschoise en déroute complète. «On sait qu’ils sont très forts en projection offensive et que nous, on brille plus en conservation de balle, synthétise Grandjean. Mais ils nous ont mis en difficulté à chaque fois qu’on a perdu le ballon et on a encore eu énormément de déchet technique. Cela commence à devenir récurrent et inquiétant.»
«Ce n’était pas un match parfait». Ah bon?
Le bilan de ce match est en effet implacable. Perte de balle de Grisez dès la 2e minute de jeu qui permet à Hassan de servir Bettaieb (0-1). Jaillissement de Morren au milieu de trois Eschois sur un ballon mal dégagé pour servir Sinani dans le dos de trois autres Eschois pour le 0-2 (32e). Avec deux buts de retard, un manque de réalisme devant (deux têtes de Delgado au ras du montant voire sur le poteau, sur des phases arrêtées), le Fola doit courir toute la deuxième mi-temps après le score et se découvre. Et s’il y a bien une équipe à qui il ne faut pas offrir ce genre de scénario, c’est bien au F91. Sans un Cabral énormissime (qui a remporté quasiment tous ses duels en tête-à-tête), Dudelange serait reparti du Galgenberg avec un 0-6 bien tassé. Il a dû se «contenter» d’une chevauchée fantastique de Van den Kerkhof servi par une immense ouverture de 50 m de Cools dans le dos de Grisez (0-3, 59e).
Dans ce duel au sommet, les hommes de Fangueiro ont laissé une sensation qui ne trompe pas. On y a vu tout ce qui fabrique un champion. Une belle organisation défensive, un entrejeu qui verrouille, des attaquants qui mettent un souk pas possible et semblent s’entendre comme larrons en foire alors même qu’Hadji et Muratovic étaient blessés. «Ça fait plaisir, c’est une belle victoire. Dommage pour Hassan de n’avoir pas pu inscrire une de ses nombreuses occasions pour accroître encore un peu plus la confiance. Mais ce n’était d’ailleurs pas un match parfait. On peut faire beaucoup mieux, mais cette victoire, ici, est importante pour le chemin que l’on veut construire», s’est réjoui Carlos Fangueiro. Avec ce genre de performance, il n’y a plus aucune ambiguïté sur la direction que le leader veut et peut prendre : le titre et rien d’autre.
Julien Mollereau