Auteur d’un joli 7 sur 9 en BGL Ligue malgré son large remaniement estival, le Fola peut notamment compter en ce début de saison sur un Bruno Correia revenu à son niveau hammois.
Pas facile, qui plus est quand on est une recrue débarquant chez le champion sortant, de faire son trou dans un secteur offensif comptant pas moins de dix joueurs pour trois places. Pas facile non plus de prendre les rênes d’un Fola totalement démantelé et amputé de huit titulaires.
Ces difficultés, Bruno et Miguel Correia les ont rencontrées à un an d’intervalle : le premier à l’été 2021 à son arrivée en provenance du RM Hamm Benfica, le second cet été, quand est venue pour lui l’heure de succéder sur le banc du club doyen à Sébastien Grandjean, dont il était jusqu’alors le bras droit. Et dans son casse-tête, l’ex-adjoint a sans doute pu se féliciter de compter sur l’ancien Hammois
Contraint de recomposer une attaque totalement renouvelée et dépeuplée sur les côtés, le nouvel entraîneur du Fola s’est d’abord distingué par son inventivité : auparavant arrière droit, milieu défensif et ailier gauche, Lenny Almada, Tiago Semedo et Stefano Bensi sont tous montés d’un cran pour devenir respectivement ailier, meneur de jeu et avant-centre dans son 4-2-3-1.
Quatre fois titu, presque inédit pour lui
Pour le dernier poste, il n’a en revanche pas innové, faisant de Bruno Correia l’un de ses hommes de base. Absent lors de la réception de Tre Fiori (0-1) en ouverture de la saison car blessé, l’attaquant polyvalent n’est plus sorti du onze depuis la manche retour à Saint-Marin. Dimanche, contre Etzella, il a ainsi enchaîné une quatrième titularisation d’affilée, ce qui ne lui était plus arrivé depuis août 2021.
On l’appelle « le fou », car il est capable, à partir d’un rien, de trouver une solution!
Celui que l’on appelle parfois «Ramirez» le lui a bien rendu, avec deux buts qui ont chacun contribué à gratter les trois points contre Strassen (2-1, 1re journée) et à Pétange (2-3, 2e j.), un total qui aurait pu être un poil plus élevé s’il s’était chargé du penalty de la gagne sur la pelouse du Titus. Au lieu de quoi, il a laissé le ballon à Omosanya, un geste qui, aux yeux de son coach, «prouve l’état d’esprit de l’équipe» en ce début de saison quasi parfait (7 points sur 9).
Mais aussi de «l’humilité» de son numéro 77, aujourd’hui «étincelant» après un premier exercice mitigé du côté d’Émile-Mayrisch, quand bien même il l’a achevé avec 7 réalisations et 2 passes décisives en 25 apparitions, et donc incontournable dans l’esprit de Miguel Correia. Comment expliquer ce retour au premier plan?
Mieux dans sa vie, mieux dans son jeu
«L’an passé, tu avais des joueurs qui étaient en forme devant, et on avait besoin de sept premières licences (NDLR : ce que n’est pas Bruno Correia) sur la feuille de match, rappelle le technicien eschois. « Rami », lui, avait des soucis dans sa vie personnelle. Mais désormais, sa vie est rééquilibrée, il est plus tranquille, plus à l’aise.»
Résultat : l’attaquant, pas du genre à se prendre au sérieux, «a pris des responsabilités dans le vestiaire», auquel il «apporte de la bonne humeur», où il est «juste à son niveau. À Benfica, c’était déjà un crack». Un crack tel que Miguel Correia n’hésite pas à le comparer à un certain Zizou, car «on ne peut pas le calculer, savoir de quel côté il va aller».
Une « dextérité de pied » incroyable
«On l’appelle « le fou », car il est capable, à partir d’un rien, de trouver une solution, et capable de mettre un but qu’on n’attendait pas. C’est quelqu’un qui a une réactivité folle, une « dextérité de pied » incroyable (sic), une coordination et une façon d’éliminer ses adversaires un peu comme l’avait Zidane», développe le coach du Fola, qui s’est montré tout aussi prolixe auprès de son joueur pour «lui redonner confiance» quand une blessure contractée en amical contre Virton a mis à mal tous ses efforts durant la prépa et acté son forfait contre Tre Fiori.
Et pour lui donner confiance initialement, comment Miguel Correia s’y était-il pris? En lui parlant, là encore. «Je lui ai dit que je croyais en lui, qu’il serait important dans notre système, qu’il fallait juste qu’il redevienne le Bruno de Hamm, qu’il fournisse un minimum d’efforts défensifs, mais surtout, qu’il se fasse plaisir.» Le message est visiblement passé.