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[Football] Fangueiro : «Moi aussi, à Pétange, j’ai un peu connu ce qu’a connu Caza»


Auparavant coach du F91, Carlos Fangueiro a repris le Swift depuis deux semaines. (Photo Luis Mangorrinha)

Carlos Fangueiro a repris le Swift depuis deux semaines. Et il s’échine à améliorer encore un peu plus cette machine de guerre de la saison passée qui a pourtant décidé de changer de coach.

Après deux semaines de travail et alors que vous serez (NDLR : en compagnie du F91, dont le match aller a été avancé par l’UEFA) le premier club luxembourgeois à remettre le collier, le 12 juillet, où en êtes-vous de votre travail de reprise en main du Swift Hesperange?

Carlos Fangueiro : On essaye lentement d’augmenter la charge de travail. J’en attends plus de certains, mais on voit qu’ils ont envie, qu’il sont tous exigeants et intelligents. C’est un très très bon groupe au niveau footballistique et individuel. Difficile de dire si c’est plus fort que ce que j’avais au F91 la saison passée, mais vu que le nombre de joueurs est énorme et qu’il y a des profils qui sont si différents, disons que oui, j’aurai bien plus de solutions et d’options. Le cadre est plus de deux fois plus grand ici qu’à Dudelange, mais je préfère me casser la tête avec ce genre de choix.

Combien avez-vous de joueurs à l’entraînement, actuellement?

J’ai 32 joueurs de champ, 35 avec les gardiens, donc. Quand je pense qu’en fin de saison dernière, je n’avais que 15 garçons aux séances… J’ai quand même fini la saison avec Dudelange avec, sur certains matches, six juniors dans le groupe, qui n’étaient pas prêts à jouer des matches visant à lutter pour le titre! Mais sur ces 32 joueurs de champ, quelques-uns devront peut-être partir. Oui, j’aimerais bien réduire un peu le groupe, ce serait plus simple pour travailler. Mais je sais aussi que c’est le mode de fonctionnement, ici. Ils aiment mettre un maximum de profils différents à disposition. Il va falloir faire attention à tout le monde. Je n’oublie pas que la saison passée, c’est un Joao Teixeira – qui d’ailleurs est en train de se chercher un nouveau club –  qui a mis par exemple le but victorieux du Swift contre le Fola alors qu’il ne jouait presque jamais.

Joao Magno était une option, mais…

Il vous manque malgré tout encore des joueurs?

Il me manque un monstre devant, un garçon capable de garder le ballon, de jouer dans la surface, fort de la tête. Débusquer un buteur, c’est très dur et je n’ai pas encore trouvé le bon. On ne va pas acheter pour acheter.

Cela pourrait-il encore être Samir Hadji ou Joao Magno, vos anciens protégés du F91?

Ce ne sera pas Samir Hadji. Joao Magno était une option, mais il a reçu des offres de Corée, de Chine, du Japon, du Brésil, du Portugal… Je suis content qu’il reparte du Luxembourg à ce point valorisé.

Ce numéro 9, c’est une urgence absolue? Après tout, vous aviez lancé Joao Magno contre Malmö 48 heures après son arrivée au pays, l’été dernier…

Il y a une vraie urgence, oui. Ce qu’ont fait Rayan Philippe et Dominik Stolz la saison passée, c’était énorme mais ce ne sont pas des neufs. Est-ce que je vais l’obtenir, ce neuf? Nos chances ne seront pas moins grandes sans lui, contre le Slovan Bratislava. Il faudra juste jouer différemment, travailler d’autres automatismes.

D’autres vous ont suivi au Swift : Aldin Skenderovic, Charles Morren, Dejvid Sinani… Souvent, un coach laisse pourtant un peu ses recrues de côté au moment de composer son groupe pour l’Europe, arguant que ces matches, au moins au début, appartiennent un peu à ceux qui ont conquis ces opportunités la saison d’avant. Et vous?

Ah, il est normal que je donne cette opportunité à tous ces joueurs qui ont effectué cette dernière saison incroyable. Mais je leur ai dit, pas plus tard que jeudi à l’entraînement : « C’est ma tête que je joue! » Si on n’est pas bons et qu’on ne gagne pas de matches, je me ferai sortir! Alors tout tournera vite autour de la compétitivité. Ceux qui m’accompagnent du F91 ne partent pas plus titulaires que les autres : le meilleur jouera!

C’est ma tête que je joue!

Qu’avez-vous finalement décidé quant à l’utilisation d’un Sinani qui n’a presque pas coupé entre les deux saisons?

Il a effectué sa première séance avec nous hier (NDLR : jeudi)! Il avait eu une semaine de vacances avant de partir en sélection. Ce n’est pas énorme, non, mais c’est déjà pas mal. Et il aura encore deux jours libres en cette fin de semaine. On a récupéré ses données par la FLF et ils ont très bien travaillé avec lui, là-bas. Il est bien physiquement et mentalement!

Et vous? Comment êtes-vous, physiquement et mentalement?

Au Swift, c’est la première fois que j’ai l’impression d’être pro depuis mon arrivée au Luxembourg. Tout est organisé, structuré, tout le monde a une tâche bien précise et personne n’empiète sur le territoire de personne. C’est simple, comparé au F91 où je devais me mêler de plein de choses, ici, il suffit que j’aie besoin de quelque chose et cinq minutes après, je l’ai. J’ai pu me consacrer dès le début à faire en sorte que tout le monde se comprenne sportivement.

Vous parliez tactique, tout à l’heure, en fonction de la présence ou non d’un numéro 9. Pensez-vous utiliser votre système fétiche du 3-5-2 au Swift?

En fait, vu le nombre de joueurs et de profils dont je dispose, ma seule certitude, c’est que je peux jouer n’importe quel système. Le 3-4-1-2 ou le 3-4-2-1 m’offrent une sécurité défensive et la possibilité d’attaquer avec beaucoup d’éléments. Mais là, l’avantage, c’est que je pourrai changer. Et il faut respecter ce que le Swift a fait la saison passée, dans un autre système, à quatre défenseurs.

Avez-vous pu, ou même voulu, discuter avec Pascal Carzaniga, votre prédécesseur, depuis votre nomination?

Non. Mais je m’entends bien avec lui, je l’apprécie et on trouvera un moment pour se parler. Par rapport au groupe, je les connais suffisamment bien pour ne pas avoir besoin de cette communication.

C’était davantage à l’éviction d’un coach qui reste sur un titre de champion qu’on faisait référence…

Il est logique que ça le touche : tu atteins les objectifs du club et on se sépare de toi… Mais il n’est pas le seul à s’être trouvé dans ce cas. Partout où je suis passé, j’en ai vu des entraîneurs champions qui voient leur club changer d’organisation… Cela fait partie du foot… Moi-même, j’avais repris Pétange alors que ce petit club n’avait jamais connu l’Europe. Je les reprends en douzième place, on finit septièmes. Et la saison d’après, on est européens. Et je suis remercié alors qu’on est 4es à deux points du podium. Moi aussi, j’ai un peu connu ce qu’a connu Caza. Les coaches, on se doit d’être forts.

En parlant d’homme fort, avez-vous déjà choisi votre capitaine, puisque Mehdi Terki, l’homme au brassard de la saison passée, a quitté le club?

Pas encore. J’observe les comportements pour l’instant. Et je dois encore décider si on fait un vote, comme la saison passée à Dudelange, ou si je le désigne. C’est le bras droit du staff, c’est un rôle très important.

En savez-vous un peu plus sur le Slovan Bratislava, 72 h après le tirage au sort du 1er tour de Ligue des champions?

Ils ont conservé leur coach et évoluaient la saison passée en 4-3-3 avec des caractéristiques très intéressantes au niveau offensif. On va chercher la stratégie pour passer ce tour. J’y crois. La saison passée, avec de la réussite et malgré un budget 7 à 8 fois moins important, on aurait pu passer, avec Dudelange, contre Malmö ou Lech Poznan. Alors pourquoi pas là?

Et ce que fait votre ancien club du F91 en ce moment, qu’est-ce que cela vous inspire?

Je ne connais pas tous leurs nouveaux joueurs, mais ils conservent une ossature, une base. Ils construisent une belle équipe. Ils joueront encore le top 5. Largement!