[Football] Europa League : le FCD03 doit tout réapprendre

Differdange a perdu son match à l’inexpérience et sur des erreurs qui ont coûté trop cher. C’est comme ça : malgré son passé, il doit tout réapprendre.

Leurs chances ? Au coup d’envoi, à la louche, on dirait… 28 %. Parce que l’Europa League, en 2020, a beau se jouer sur une seule rencontre, ce qui équilibre théoriquement un peu les débats, jouer à l’extérieur reste une circonstance défavorable majeure qui, justement, est une discrimination majeure. Au moment où le Grec, M. Diamantopoulos, siffle pour lancer ce Zrinjski – Differdange, 14 rencontres du 1er tour de l’Europa League se sont déjà terminées et les statistiques ont rattrapé les hommes de Paolo Amodio : seules quatre équipes ayant évolué à l’extérieur se sont qualifiées.

Le Fola ? Meilleur que le Sheriff Tiraspol mais passé à la trappe. Pétange ? Meilleur (intrinsèquement) que les Lincoln Red Imps mais éliminé. Alors le FCD03, qui n’a plus joué ce genre de duel international depuis deux saisons, n’a plus remporté de match européen à l’extérieur depuis 2013 à Laçi, en Albanie (0-1), et débute avec seulement trois éléments (Joachim, Almeida, Franzoni) ayant déjà vécu ce genre d’expérience, ne peut pas partir avec les faveurs des pronostics.

C’est au pied de cette grosse et unique tribune côté catholique de la ville de Mostar, que le F91 était venu chercher une qualification historique en 2005. À l’époque, il y avait 5 000 spectateurs et pas mal de pression. Aujourd’hui, les hommes d’Amodio sont bien seuls et peinards face à leur destin. Et ils gèrent tranquilles. Un peu de pression en début de match mais bien maîtrisée, une reprise en main de la possession entre le quart d’heure et la demi-heure avant que tout ne déraille en trois minutes.

C’est d’abord un manque de réussite criant avec deux contres qui retombent à chaque fois dans les pieds bosniens sur un centre venu de la gauche et malgré un bon tacle de De Taddeo. Servi en retrait, Bilbija crucifie Straus, finalement choisi pour remplacer Amodio (1-0, 37e). On n’a pas rejoué trois minutes que Franzoni ne voit pas Filipovic, qui arrive sur sa droite au moment où il adresse une tête en retrait un peu molle pour son gardien. Cela se termine en lob sur le portier differdangeois, alors à 15 mètres de son but (2-0, 40e).

Differdange est déçu

C’est cruel car jamais le FCD03 n’a perdu la main sur ce match. Il en a même carrément pris les rênes en seconde période, par nécessité d’y croire encore un tout petit peu. Passé d’un 4-1-4-1 à un 4-4-2 après l’entrée de Komano dans le couloir et le retour de Joachim en pointe, il s’est enfin créé des occasions concrètes. Suffisamment en tout cas pour accroître encore un peu plus la sensation de regrets alors que Differdange, pourtant, ne partait pas favori.

À l’heure de jeu, Joachim s’est retrouvé dans la même position que Mbappé en finale de la Ligue des champions, il y a cinq jours. Et comme l’international français, il ne s’est pas assez couché et n’a pas assez croisé, visant directement Brkic. Comme quoi, cela arrive aux meilleurs.

Dans la foulée, l’accrocheur Buch a arraché de la tête un ballon aérien au portier bosnien, concluant même d’une audacieuse talonnade à angle fermé (68e), mais M. Diamantopoulos a estimé qu’il avait commis une faute. Si c’est le cas, elle devait être extrêmement légère.

À ce moment de la soirée, le pourcentage d’équipes qualifiées à l’extérieur est tombé à 24 % sur un échantillon de 25 matches.

Straus aura à se battre, un peu, pour retarder l’applicabilité de cette stat’ à cette soirée bosnienne. Un arrêt réflexe devant la tête de Bilbija, sur sa ligne (46e), une autre à angle fermé (79e) et un score qui se clôture de traviole sur un dernier jaillissement d’Ivancic (3-0, 79e). C’est trop, ne serait-ce que parce que les hommes ont eu la volonté de pousser jusqu’au bout pour sauver un honneur qu’ils n’ont même pas perdu l’espace d’une minute.

Si Pétange a déçu, Differdange, lui, est déçu. La nuance est fondamentale en Coupe d’Europe. Mais on peut construire de la même manière sur les deux sentiments. Suffit de se qualifier la saison prochaine…

De notre envoyé spécial à Mostar, Julien Mollereau