Le FC Metz a marqué le premier but à Saint-Etienne et son gardien a détourné un penalty, mais ces deux prouesses n’ont servi à rien. Les Grenats ont encore perdu (3-1) et s’enfoncent dans le doute.
C’est un sabordage en règle. Un effondrement soudain. En dix minutes, le FC Metz a torpillé une opération juteuse, ce samedi, pour repartir du Forez avec la mine penaude des braqueurs bredouilles, qui auraient vu la porte du coffre se refermer sur eux avant d’être cueillis par la patrouille. Et dérouillés en bonne et due forme.
Loin du polar et plus près du football, les Grenats ont vécu un scénario démoniaque dans le Chaudron. Le match était loin d’être emballant pourtant, mais il a été gagné par une fièvre incroyable dans ses derniers instants.
Posons le décor : Metz menait au score depuis la 21e et une reprise de Diagne sur un corner de Dossevi (0-1). Un peu plus de cinquante minutes plus tard, après un déferlement de vagues devant les buts mosellans, Pajot profitait d’une partie de billard dans la surface pour égaliser en pure logique (1-1, 74e ). Déjà, les Grenats s’étaient trop exposés pour échapper à la sanction. Et ce n’était pas fini…
Udol blessé
L’alerte suivante a été lancée par Söderlund qui inscrivait un but de la tête, refusé pour hors-jeu (82e ). Simple contretemps en l’occurrence, puisque les Verts obtenaient un penalty dans la foulée, pour une faute de Philipps sur Gabriel Silva. Là encore, Metz a obtenu un sursis, grâce à une parade de Kawashima sur la tentative de Dabo (85e ), mais Cafu a annihilé la performance de son gardien en marquant contre son camp, sur le corner consécutif à l’exploit (2-1, 86e ). Insensé, vraiment.
La suite a fini de consacrer la descente aux enfers. Udol s’est blessé après les trois changements de son entraîneur, laissant son équipe à dix contre onze. Tout à son euphorie, au milieu d’un champ de ruines et d’une armée zombifiée, Maïga a alors fini le travail et fusillé Kawashima une dernière fois (3-1, 90e +4). Rideau.
Bilan de l’opération : aucun point, un arrière gauche sur le flanc, un moral en berne et un entraîneur toujours aussi fragilisé. Lorsque Philippe Hinschberger se présentera devant le président Serin, pour évoquer son avenir après le match face à Dijon, il ne pourra mettre que trois points dans la balance, si jamais la prochaine journée veut bien sourire. Pour l’heure, la gueule de bois est généralisée. Le FC Metz, toujours dernier, a enregistré une huitième défaite en neuf rencontres et entretenu la morosité ambiante.
Le passage en 4-3-3 semblait pourtant esquisser une embellie, avec ce but et une résistance collective engageante, mais la gestion de cette fin de rencontre a tout hypothéqué. La survie en Ligue 1 bien sûr, la foi naissante en ce changement d’organisation et la présence de Philippe Hinschberger sur le banc cet hiver. Dans son malheur, le technicien appréciera sans doute les résultats de la concurrence, qui laissent les Grenats à distance raisonnable de la zone de respiration, mais il faudra bien commencer à gagner un jour. Le prochain match, contre Dijon, avec toute la dimension dramatique qui l’entoure, sera étouffant.
Christian Jougleux (Le Républicain Lorrain)