Alors que Jeff Strasser est courtisé par Flavio Becca pour prendre le club hesperangeois en main, l’attaquant du Progrès Niederkorn aurait déjà un pied au stade Alphonse-Theis.
Emmanuel Françoise – Progrès Niederkorn, fin de l’aventure ? Après trois saisons, soixante matches de championnat et 24 buts, mais également onze rencontres de Coupe d’Europe et deux buts, dont un contre les Glasgow Rangers lors de l’historique match retour (2-0) qui a valu qualification, l’attaquant français arrive en fin de contrat.
Niederkorn, lancé dans une vaste opération de réduction nécessaire de la masse salariale à laquelle a souscrit jusqu’alors environ 80 % de l’effectif, lui a bien évidemment formulé une proposition pour un nouveau bail de deux saisons. Mais à bientôt 33 ans (il les aura dans un mois et demi), le joueur formé au FC Metz devrait opter, selon toute vraisemblance, pour un dernier contrat plus rémunérateur.
Recentré cette saison après le départ de Karapetian, qui lui bloquait l’axe auquel il aspirait, Françoise était parti pour battre assez facilement sa saison la plus prolifique (sans cet arrêt à la 17e journée, il ne lui manquait plus que deux buts à inscrire pour faire aussi bien que ses 13 buts de 2017 avec le Fola). Il reste donc plus que «bankable» dans ce championnat qu’il connaît par cœur et où il a peu d’équivalents. Pas mal de clubs étaient sur le coup. Aux dernières nouvelles, en restaient deux au Grand-Duché : le RFCU mais surtout le Swift Hesperange de Flavio Becca, qui a formulé une offre sur laquelle, dixit les dirigeants niederkornois, il est «impossible de s’aligner». Françoise, qui songe lentement à la suite et va commencer des formations, aura du mal à dire non.
Le Progrès imagine déjà son remplacement
Le Progrès ne peut pas et ne veut pas casser sa tirelire dans le contexte actuel : l’épidémie de coronavirus a créé un appel d’air rarement vu autour des trois frontières, et devant les incertitudes économiques qui commencent à s’accumuler, le marché se retrouve déjà saturé en joueurs qui étaient encore inabordables il y a peu et que les clubs luxembourgeois peuvent désormais rêver s’offrir à un salaire pas forcément rédhibitoire.
En bref : Niederkorn pourrait trouver de quoi remplacer son avant-centre sans avoir à se mettre dans le rouge. Et puis, il y a également le cas Shala, qui vient de prolonger et que Roland Vrabec ne serait pas contre pousser un peu sur le devant de la scène. Titularisé à seulement deux reprises, cet avant-centre pur sucre a participé à seize rencontres sur dix-sept mais marqué en moyenne un but toutes les 88 minutes passées sur le terrain. À 22 ans, cela devrait suffire à en faire une alternative plus régulière en pointe.
Parti pour retrouver Jeff Strasser ?
En route pour le Swift Hesperange, alors, Françoise ? Il se murmure que le Racing reste dans les starting-blocks et que son offre, à lui, n’est pas beaucoup moins intéressante.
Reste que le Swift aura peut-être un argument de poids supplémentaire à faire valoir s’il parvient à emporter le morceau avec Jeff Strasser, qui a dirigé Françoise trois saisons durant, entre 2014 et 2017, avec un titre de champion à la clef.
Le coach du Fola, qui vient de conduire son club en Ligue des champions à défaut de l’avoir fait couronner, a lui aussi deux projets en main. Celui, européen, du club eschois mais qui présente sans doute moins de garanties sur le long terme, hormis la certitude qu’il faudra continuer à fonctionner de plus en plus avec des jeunes issus du club. Celui de conquête du Swift, appelé à jouer les premiers rôles dès son retour parmi l’élite et qui lui mettra entre les mains des ressources autrement plus certaines pour le transformer en ce que le F91 ne sera peut-être plus capable d’être à très brève échéance, c’est-à-dire une machine à gagner. Strasser sait faire. Françoise aussi.
Julien Mollereau