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[Football] Eliminatoires de la Coupe du Monde 2018 : Allez, finie la période de deuil!


Gerson ici lors d'un déplacement en Suède, a été renvoyé du centre d'entrainement de l'équipe nationale ce lundi. (Photo : Gerry Schmit)

Après deux jours extrêmement désagréables consécutifs à la tragédie suédoise de samedi, les Roud Léiwen veulent renouer avec leurs bonnes habitudes pour finir la campagne dans la dignité. Voire dans l’allégresse.

Le sélectionneur ne veut rien changer aux habitudes tactiques de son groupe, pas même pour rassurer qui que ce soit : «La défaite en Suède n’a rien à voir ni avec le tactique ni avec
le technique», jure-t-il.

C’est plus facile à dire maintenant que ses gars ont été humiliés à Stockholm, mais beaucoup de choses tendent à indiquer que Luc Holtz voulait de toute façon privilégier la Bulgarie afin de finir la campagne en fanfare.

Tragique samedi soir, en conférence de presse d’après-match, le sélectionneur a repris ses esprits, 48 heures plus tard. La Suède, c’était juste «un jour sans» comme il en est arrivé à plein d’équipes autrement plus douées que le Grand-Duché, dit-il. «Le Brésil a pris 7-1 contre l’Allemagne au Mondial et le PSG 6-1 contre le FC Barcelone en Ligue des champions.» La Suède n’est ni la Mannschaft ni le Barça, mais va pour l’absence d’un jour.

Le supporter luxembourgeois de base n’a de toute façon pas le droit d’avoir la rancune tenace puisque sa sélection est encore en mesure de signer, d’un point de vue comptable, la meilleure campagne depuis plus de 20 ans et les dix points de 1995.

À la limite, on pourrait même spéculer sur le sérieux de Luc Holtz quand il dit que ses gars «peuvent gagner ce match». Trois jours après le pire résultat depuis 35 ans en matches internationaux, ce serait risible si cette équipe n’avait pas déjà prouvé sa capacité de réaction, ces dernières années. Au 5-0 infligé par les Pays-Bas en juin avait succédé la victoire 1-0 contre le Belarus. En 2014, la fessée 5-1 en Belgique avait fait place, quelques jours plus tard, au somptueux 1-1 à Pérouse, contre la Squadra Azzura sur le point de s’envoler pour le Mondial. Pour les Italiens, ce jour sans s’était transformé en élimination au 1er tour. Preuve que survivre à une humiliation n’est jamais facile, pas même pour les très grandes nations.

C’est pourtant ce qu’a programmé le volontariste Luc Holtz. Coupable d’avoir géré son match de Suède selon son romantisme plutôt que selon la défense des intérêts nationaux, en faisant entrer deux attaquants à la pause, à Stockholm et à 3-0, plutôt que de chercher à bétonner.

Ils visent «80 % de haute performance»

Ses détracteurs diront que c’est une faute professionnelle qui a coûté cinq buts de plus. Ses défenseurs diront qu’il reste fidèle à sa ligne de conduite dans la tempête. Allez savoir, peut-être que tout le monde a tort et qu’il aurait fallu couper la poire en deux… Toujours est-il que le sélectionneur a conscience d’être clivant. «Je ne sais pas si nous sommes soutenus ou pas, je n’ai pas regardé les réseaux sociaux ni les médias depuis notre retour. Ce que je sais, c’est que certains nous veulent du bien et que d’autres nous veulent un peu moins de bien.»

Alors autant profiter de ce dernier match contre une équipe très athlétique, mais aux performances extrêmement fluctuantes (il n’y a qu’à se souvenir du 4-3 de l’aller arraché à la dernière minute) pour frapper un autre grand coup. Holtz a jugé que sept des neuf matches joués jusqu’ici dans la campagne (exception faite des Pays-Bas à Rotterdam et du match de samedi) étaient «de très grande qualité. Alors on aimerait réussir celui-ci pour arriver à 80 % de haute performance». On n’a pas besoin de ça pour savoir que cette campagne est une réussite majeure. Mais pour oublier la Suède, si…

Julien Mollereau

Luc Holtz ne veut «punir personne»

Il ne faut pas s’attendre à de grands bouleversements ce soir contre la Bulgarie, assure le sélectionneur. Sauf peut-être un, majeur : autour de Mario Mutsch.

Qui paiera les pots cassés pour Stockholm? «Personne», a dans un premier temps assuré le sélectionneur, hier, en conférence de presse. Avant de dire aux journalistes bulgares qu’il y aura «de nouveaux joueurs» dans l’équipe. Où est très précisément la vérité? Large reconfiguration? Ou deuxième chance généralisée?

Ce ne sera ni l’un ni l’autre, même si Luc Holtz assure qu’il n’est «pas un entraîneur qui punit. Je pense que c’est négatif et je l’ai dit à mes joueurs : ce n’est pas mon genre». Son genre, c’est de reconnaître que Laurent Jans «sera sur le terrain et il nous fera le plus grand bien». À droite, là où Mario Mutsch a galéré pendant 90 minutes en Suède? Silence radio bien évidemment, hormis cette banalité qui vaut peut-être indication : «C’est son poste de prédilection.»

Si c’est là qu’on retrouve le Waeslandien, la question se déplacera alors sur un autre pilier, en difficulté : Mario Mutsch. Il est LE grand débat du moment à bien des égards. Pour son degré de forme. Pour la place qu’il peut encore occuper dans ce groupe, voire sur le terrain. La feuille de match de ce mardi 10 octobre 2017 sera hautement éclairante. On n’ira pas jusqu’à dire qu’on y lira une partie de l’avenir immédiat du joueur le plus capé du pays encore en activité, mais pas loin d’autant que la dernière mise en place avant la Bulgarie aurait démarré sans lui dans le onze de base. Puisqu’il court notamment après sa meilleure forme depuis qu’il est revenu dans le monde amateur et que la concurrence, elle, pousse fort, il faudrait y lire une première concession de l’âge, peut-être.

Mario Mutsch sur le banc de touche?

À son sujet aussi, Holtz a été sobre, surtout sur sa capacité à enchaîner un deuxième match à une telle intensité, en 72 heures : «Il n’est ni blessé ni malade. Il postule.» Ni plus ni moins. D’accord, mais sa prestation à Stockholm l’a clairement fragilisé. Et l’on en vient à se demander si son sélectionneur lui a rendu un grand service en le titularisant pour la première fois à ce poste en sélection. Le problème n’était pas le côté droit, mais plutôt le poste d’arrière latéral qui demande de la vitesse et une certaine capacité à l’enchaînement des efforts.

Pour le reste, Jänisch, malade une bonne partie de la semaine passée, aurait lui aussi une deuxième titularisation dans les jambes à en croire son staff, puisque son état ne s’est pas remarqué à Stockholm. Et aucun turn-over n’est envisagé aux buts, non pas que Joubert soit coupable de quoi que ce soit, mais que la pilule de samedi pouvait peut-être autoriser le sélectionneur à repenser un peu plus tôt à la suite. «J’avais dit qu’il ferait les deux matches et ce sera le cas.»

Reste le secteur offensif. La rentrée de Gerson Rodrigues a amené de la vivacité devant, même si Holtz a jugé son replacement défensif aussi catastrophique que le reste du groupe. Ce dont Dave Turpel s’est un peu moins rendu coupable puisqu’il s’est spécialisé, depuis peu, dans les performances qui valent uniquement par le don de soi. Il ne serait qu’à moitié surprenant de les retrouver tous les deux sur le terrain…