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[Football] Edvin Muratovic intéresse le Standard Liège et pas que…


Edvin Muratovic a le sourire : son profil commence à faire parler toute l'Europe. (Photo Julien Garroy)

Le club liégeois, qui est tombé par hasard sur Edvin Muratovic en venant suivre (et filmer) son futur adversaire en Coupe, Heist, l’a revu dans un match où il a crevé l’écran : avec les espoirs luxembourgeois contre la France, une rencontre qui l’a vu planter un doublé.

Le 9 octobre dernier, au matin, Manou Cardoni coince Edvin Muratovic un petit moment, entre quat’z’yeux. Il a aimé ses trois dernières prestations avec les espoirs et justement parce que son avant-centre n’a pas marqué et se désespère, il tient à lui dire tout le bien qu’il pense de son travail : «Je lui ai dit que le football était toujours juste et qu’il finirait par lui renvoyer l’ascenseur, que ça va venir, que c’est mathématique, confie le coach des U21. Et le soir, il me claque un doublé contre des gars qui jouent en Ligue 1 !»

Dans les tribunes, il y a énormément de scouts. Bien plus même que pour la plupart des matches de la sélection A. Logique : l’adversaire français est un magnifique produit d’appel. Ce jour-là, nombre d’observateurs repartent avec son nom inscrit dans leurs calepins. Dont Hanovre, qui se serait déjà positionné, mais aussi plusieurs clubs belges, français et italiens. Parmi tous ceux-là, l’un était venu en connaissance de cause : le Standard.

Le club rouche a eu un joli petit coup de chance (et Muratovic aussi) : il est venu filmer la rencontre de D3 belge Knokke-Heist – Virton, le 9 septembre dernier. Dix jours plus tard, Liège affronte Heist en Coupe. Mais la vidéo, finalement, lui servira de support pour se rendre compte que ce jeune de 20 ans, en pointe de l’équipe de Franck Defays, auteur d’un but, a un joli petit potentiel. Sa prestation, un mois plus tard, contre les Bleuets, ne démentira pas. Elle renforcera même le constat.

C’est peut-être la solution idéale

Au point que samedi, indiquaient hier nos confrères de La Meuse, Olivier Renard, le directeur sportif du club, a rencontré Muratovic pour lui signifier l’intérêt qu’il lui porte. Le joueur n’y a pas été insensible, d’autant que la perspective de rester en Belgique le travaille.

La solution de cette D1 trop petite pour retenir ses grands talents, mais pas assez grande pour empêcher les jeunes d’y prendre leur chance en toute sérénité, est idéale. Manou Cardoni en convient à l’annonce de la nouvelle : «Il connaît déjà l’entourage là-bas. Des championnats comme la Bundesliga, c’est un saut trop important alors qu’un club comme le Standard, qui reste une très belle adresse, ce pourrait être une étape tout à fait logique pour continuer sa progression.»

L’autre aspect à prendre en compte : son contrat. Qui court jusqu’en 2019 et qu’il faudra bien racheter. Combien ? Les caisses du club gaumais auraient a priori bien besoin de liquidités. Trop pour imaginer que Muratovic, 20 ans, soit lâché facilement ? Virton n’a jamais freiné les envies d’ailleurs de ses jeunes. Depuis le début du siècle, il a même constitué un véritable tremplin vers la D1 puisque 13 joueurs ont déjà franchi le cap, dont les anciens Dudelangeois Mickaël Wiggers (parti à Zulte Waregem) et Emmanuel Coquelet (Roulers) et surtout l’international belge et joueur du PSG Thomas Meunier.

Muratovic a donc quelques mois pour en rêver. Car on parle plus de l’été que de l’hiver. Pour le moment. Mais s’il commence à marquer autant en club qu’en sélection…

Julien Mollereau