Le F91, très loin de ses objectifs en championnat, aura intérêt à faire le plein de points d’ici à la fin d’année chez lui. En attendant, il va faire 4 000 km jeudi (21h) pour jouer en Andalousie.
Le 6 octobre 2019 était un petit évènement en soi. Après cinq semaines à arpenter l’Europe et le Luxembourg, le F91 a disputé contre Rodange son seul match au stade Jos-Nosbaum en… 56 jours de compétition(s). Depuis la venue du RFCU et un match nul 3-3, le 1er septembre et en attendant la venue de Mondorf le 27 octobre, le champion en titre a joué : 4 rencontres de championnat à l’extérieur (Hostert, Pétange, Fola et le match en retard contre Rosport), 1 match de Coupe à Echternach, assumé un déplacement en Europa League à Nicosie mais aussi joué contre Qarabag… au Barthel, sans compter un amical programmé… à Kaiserslautern. Heureusement que Rodange est passé par là.
Pour le coup, les hommes de Bertrand Crasson ont fait beaucoup d’avion (5 500 kilomètres), pas mal de bus et de voiture (700 kilomètres) mais finalement très peu joué à la maison. D’ailleurs, depuis leur début de saison officielle, le chiffre est assez éloquent : ils ont disputé 21 rencontres en compétition(s) dont… 4 seulement au stade Jos-Nosbaum puisque l’intégralité de leurs matches européens s’est déroulée au stade Josy-Barthel. Moins de 20%.
Certains ne connaissent pas encore leur stade !
Comment trouve-t-on ses repères dans ces conditions ? La question vaut la peine d’être posée. D’autant qu’elle mérite une attention toute particulière, l’année où la quasi-intégralité de l’effectif dudelangeois a été renouvelée, que certains cherchent des repères en même temps que leurs automatismes. Au lieu de se chercher tranquillement à domicile, d’y construire quelque chose de durable à l’ombre des mêmes tribunes, ces garçons ont visité Malte, la Macédoine, l’Estonie, l’Arménie, Chypre et maintenant l’Espagne. Dudelange n’est pour l’heure qu’une base arrière, un endroit où régénérer au fil des semaines anglaises.
Cela donne des situations individuelles ubuesques. Parmi les joueurs très utilisés, Antoine Bernier (14 apparitions sous le maillot dudelangeois) et Charles Morren (13 apparitions) n’ont foulé qu’une seule fois la pelouse du stade Jos-Nosbaum depuis leur arrivée. Mohamed Bouchouari, 14 apparitions dont 4 en DN… n’y a lui pas encore évolué une seule seconde. C’est pourtant là que Dudelange, sérieusement secoué à l’extérieur, va devoir construire sa reconquête alors qu’il y est accroché ces derniers mois comme rarement dans son histoire (seulement 50% de victoires en dix matches de DN en 2019).
Ses prochains adversaires ne sont d’ailleurs pas des perdreaux. Mondorf, c’est une seule défaite en cinq matches à l’extérieur à 8 points pris sur 15 possibles à l’extérieur cette saison. Strassen, c’est une défaite en quatre rencontres loin de ses bases et un honnête 5 sur 12. Disposer de ces deux équipes solides qu’il n’a d’ailleurs pas réussi à battre au Nosbaum la saison passée sera un défi de taille pour un F91 dans le doute.
De toute façon, ces deux bulles d’oxygène d’ici à la mi-décembre 2020 restent coincées au milieu de sept autres rencontres à disputer hors sol. Mais à la limite, vu que l’état des vestiaires est assez suspect depuis que la commune y a orchestré des rénovations mal ficelées, ce n’est peut-être pas plus mal.
Julien Mollereau