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[Football] Dudelange : d’où vient le malaise ?


Bettaieb doit porter la charge de la succession de Dave Turpel. Et la succession est lourde à assumer (Photo : Luis Mangorrinha).

Entre Hostert et Pétange, le F91 a confirmé que son encéphalogramme était plat. En DN, en tout cas. Mais qu’est-ce qui ne va pas ? Analyse succincte de la défaite face au Titus.

L’équipe dudelangeoise en version européenne s’est montrée incapable de dicter son jeu à Pétange, mercredi, en match en retard. «Ce F91 est une médiocre équipe de DN», indiquait il y a un mois et demi notre consultant, Sébastien Grandjean, après une première défaite contre la Jeunesse. Six semaines après, avec ses titulaires du grand monde, rien n’a changé : ce ne sont pas seulement les résultats mais aussi le jeu qui échappent au champion. Qui va devoir aborder son cinquième match en quinze jours, à Rosport, en laissant certains cadres en tribunes ou sur le banc en vue du choc de jeudi prochain contre Qarabag. Pourtant, même dans sa version la plus aboutie, rien ou presque ne va…

La défense : un apport offensif trop limité ?

Dudelange n’est actuellement que la septième défense de l’élite, mais à la limite, c’est un détail. Aujourd’hui, ce qui est le plus préoccupant, c’est de savoir ce qu’elle peut apporter en termes de jeu. Contre Pétange, on a surtout noté que ses couloirs montaient trop peu pour apporter des dédoublements en phase de possession. Et aussi que Tom Schnell, devant le manque de solutions, a dû recommencer à faire ce qu’il faisait peu, finalement, ces deux dernières saisons : allonger. Beaucoup. Trop. Avec les pertes de balle que cela sous-tend (voir dans la catégorie «attaque»). Mickaël Garos, rapatrié pour son sérieux dans l’axe, n’est lui plus là où il pourrait peut-être aider un peu plus à tenir le ballon : dans l’entre jeu.

Le milieu : pas assez d’impact physique ?

On dirait que le F91 ne sait plus tenir un ballon. Ou plutôt faire main basse sur lui et le faire tourner dans l’attente des solutions, des erreurs éventuelles de l’adversaire. Pressé, pas toujours précis, il s’est aussi énormément fait secouer dans l’impact physique à Pétange. Morren possède d’admirables qualités de projection mais n’a pas non plus, question de style ou de gabarit, la puissance de ses prédécesseurs, tels Stelvio ou Dikaba. Associé à l’«artiste» Pokar, cela fait des étincelles (surtout en Coupe d’Europe, de manière très curieuse), mais cela fait aussi peser la menace pas rassurante de pertes de balle en phase de construction. Il y en a encore eu plusieurs, à Pétange, qui ont permis au Titus de partir en contre.

L’attaque :  Il manque une vraie pointe ?

Sorti des dézonages constants d’un Sinani difficile à arrêter quel que soit l’endroit où il se trouve sur le terrain, le F91 rencontre énormément de galères ne serait-ce qu’à être dangereux. Deux tirs cadrés contre Pétange, c’est trop peu. Bettaieb (photo), en pointe, n’a pas le profil d’un joueur de pivot et ce serait moins grave s’il avait l’expérience d’un Turpel (ce qu’il n’a pas). De retour après des semaines de pépins multiples qui semblaient témoigner de difficultés à s’acclimater au rythme pro, l’attaquant a eu une occasion de but, il l’a ratée. Bernier et Stolz, diaboliques au niveau européen avec des espaces, ne s’en sortent pas face à des défenses basses à l’heure actuelle. Et comment changer de fusil d’épaule et allonger un peu le jeu sans véritable joueur de pivot? Bref, une somme de blocages…

Julien Mollereau