Accueil | Sport national | [Football] Droits streaming : RTL grâce au poids de l’histoire ?

[Football] Droits streaming : RTL grâce au poids de l’histoire ?


Dans un mail expédié aux clubs vendredi, la FLF les invite à mandater RTL tout simplement parce qu'il s'agit d'un «partenaire historique». (Photo : DR)

Ce lundi soir, les clubs de DN et PH votent pour déterminer qui, de RTL ou de Fuchs Sports, sera investi de la mission d’assurer des streamings dans les stades.

Si on se laisse gagner par un enthousiasme débordant, on pourrait imaginer que se joue, ce soir au stade Achille-Hammerel, une partie de la création identitaire de la BGL Ligue pour ces prochaines années. Après tout, c’était un peu l’idée poursuivie par les clubs de DN quand ils ont lancé le projet : créer de l’image et donc de la visibilité, du contenu donc du clic, de l’intérêt donc un marché. Même si, à l’échelle du pays, cela peut prêter à sourire, ce besoin de modernité est nécessaire.

Dans les locaux du RFCU, où la nouvelle présidente de la LFL, Karine Reuter, accueillera 32 clubs (DN et PH) et des représentants de la fédération, RTL et Fuchs Sports se retrouveront une dernière fois sur le gril pour détailler leurs projets respectifs et répondre aux interrogations. Dans la foulée, on votera. Comment ? La force d’inertie du football luxembourgeois semble être derrière lui puisqu’il a lancé ce projet ambitieux. Mais les arguments développés par la fédération dans un mail expédié aux clubs vendredi et les invitant à mandater RTL tout simplement parce qu’il s’agit d’un «partenaire historique» en ont irrité certains. Dire sa préférence est le droit le plus absolu du conseil d’administration de la fédération (détentrice des droits, donc théorique seule décideuse), mais la manière (arguments a minima et injonction lancée à 72 heures du vote alors que les deux postulants doivent encore être entendus) laisse un peu à désirer.

« Chez RTL, ils ont pris conscience qu’il faut bouger »

«On ne se laissera pas influencer», ont indiqué quelques dirigeants, dimanche. Parmi eux d’ailleurs, certains voteront… RTL et le disent. Quand bien même le sponsor de la fédération assure un revenu fixe moins important que celui promis par Fuchs. Quand bien même il ne maîtrise pas aussi bien que Fuchs (déjà engagé en Turquie, en France et en Belgique sur ce genre de projet) les tenants et aboutissants de la mission que voudrait lui confier la Ligue. Quand bien même nombre de clubs ont un passé récent assez tendu avec RTL. Quand bien même Fuchs pourrait, a priori, être prêt plus vite. Car ces clubs misent, justement, sur ce que la FLF veut mettre en avant de son côté : la sécurité d’un partenaire que tout le monde connaît mais aussi curieusement identifié comme plus «luxembourgeois» que Fuchs. «Chez RTL, ils ont pris conscience qu’il faut bouger. On pense qu’ils peuvent y arriver, qu’ils peuvent s’adapter», lâche un autre dirigeant. Une façon de concevoir les choses légèrement différente de l’entre-soi qui semble être cultivé dans le mail de la fédération, qui n’est pas forcément gage de modernité.

Cependant, un rapide tour du propriétaire laisse entrevoir que cette histoire n’est pas encore tout à fait pliée et que les débats au Verlorenkost, ce lundi soir, seront enrichissants pour tout le monde. Espérons qu’ils feront avancer le football luxembourgeois. C’est une occasion à ne pas rater.

J. M.