Et si le Fola, qui retrouve un rythme offensif aussi dingue qu’en fin de saison dernière, était le dernier à pouvoir perturber le top 3?
Dans l’interview qu’il nous accorde ce samedi, Jeff Strasser, l’entraîneur de la Jeunesse en est persuadé : plus personne ne délogera le F91, le Progrès et le Swift, quel que soit l’ordre d’arrivée, des trois places officiellement européennes. Pour l’heure, c’est encore une vision de l’esprit car ils sont encore nombreux, les clubs à avoir le droit de rêver au moins de la troisième place mais les dynamiques commencent effectivement à s’installer. Sa Jeunesse et Strassen restent loin. Le RFCU cale très largement et aurait toutes les raisons de miser désormais presque exclusivement sur la Coupe, dont il disputera les quarts de finale contre Schifflange. Differdange n’a pas encore laissé passer sa chance et reste très solide mais aujourd’hui, l’équipe qui renvoie le plus de gages, le dernier rempart potentiel, c’est le Fola.
Le champion en titre a retrouvé un rythme inquiétant pour ses adversaires. Il vient d’en passer huit à Rodange et sept à Hamm, en BGL Ligue. Puis quatre en Coupe à Mondercange. Une vraie mitraillette, cette attaque. Facile? Logique? Dites ça à Strassen, qui vient d’être battu à Rodange (1-0) ou au RFCU et Differdange, vainqueurs mis en difficulté au Cents (2-4 et 0-1). En tout cas, ces 15 buts en deux journées de BGL Ligue ont impressionné David Vandenbroeck, le coach wiltzois : «Ils ont des gars qui se projettent, des gars qui suivent, des gars qui frappent. Ils sont opportunistes mais aussi techniquement très à l’aise, avec beaucoup de vitesse.»
«C’est déjà beau d’être encore là»
On n’ira pas jusqu’à dire que le club doyen a retrouvé ses ailes de la saison passée, qui l’avait vu inscrire, avec Hadji et Sinani, 89 buts, soit presque trois en moyenne, en 30 journées. On n’en est qu’à 2,21 aujourd’hui (troisième attaque derrière le Progrès et le F91, 58 et 57 réalisations) mais clairement, les jeunes de Grandjean retrouvent un peu le genre de rythme offensif qui les a portés au sacre il y a un peu plus d’un an. Pour mémoire, le Fola avait terminé, en mai 2021, en en passant cinq à Hostert, Differdange et… Wiltz sur les cinq dernières journées. Retrouver un tel rendement est-il crédible? «On a retrouvé une sérénité depuis notre deuxième mi-temps au Swift (NDLR : 1-1), synthétise Grandjean. On y avait été secoués de tous les côtés mais en deuxième période, on s’est rendus compte que malgré tous nos absents, on pouvait les battre. Ça a remis de la confiance.» Un signe qui ne trompe pas : Grégory Grisez, latéral à la patte gauche magique, n’est plus le meilleur buteur du club puisqu’avec sept réalisations, Boutrif l’a rejoint et avec 9, Mustafic l’a dépassé. Ses attaquants font le job.
Et en parallèle, les absents reviennent. Cabral dans les buts. Delgado derrière. Bensi devant. Que des expérimentés. Ce Fola remplumé s’est fixé un objectif, battre les trois derniers du championnat – ce qui signifie effacer les Nordistes ce dimanche – avant d’aborder deux chocs décisifs : un déplacement à Dudelange et un derby eschois, entrecoupé par un quart de finale de Coupe à Bascharage, contre le leader de PH, Käerjeng. C’est le genre d’enchaînement que Differdange est, lui, en train de rater alors qu’il était lui aussi porté par une grosse dynamique. «Mais c’est déjà beau d’être encore en mesure d’accrocher l’Europe alors qu’on ne devrait plus en être capable», assure Grandjean.