ÉLIMINATOIRES EURO U21 Les espoirs lancent demain une série de deux matches dans le Grand Nord, face à l’Estonie puis l’Islande. Portés par un gamin biberonné à la formation du PSG ?
C’était il y a seulement une semaine, à Montjuic : le FC Barcelone, en manque de forces vives, mais tout de même avec Koundé, Rashford, Olmo, Lewandowski et Yamal, prend une petite leçon par un PSG totalement décimé et qui a commencé son match avec le plein de «Titis» dans son onze de départ. Il y a là Senny Mayulu, 19 ans et buteur quelques mois plus tôt en finale de la Ligue des champions contre l’Inter, mais aussi Ibrahim Mbaye, 17 ans et Warren Zaïre-Emery, 19 ans. Sur le banc de touche, on trouve encore Mathis Jangéal, 17 ans, et Quentin Ndjantou, 18 ans.
Ces deux derniers sont des coéquipiers habituels de Fabio Domingos en U23, en mode cracks surclassés et déjà trop doués pour les U17 ou les U19 du club. C’est bien pour ça que Luis Enrique passe son temps à aller regarder cette caste des baby-stars en devenir : Paris est enfin en train de rentabiliser sur le vivier exceptionnel que constitue la capitale française, le plus riche du monde en termes de talent pur. Et si tant de jeunes parviennent à forcer les portes d’une équipe championne d’Europe en titre, la question, pour naïve qu’elle soit, mérite d’être posée : pourquoi pas, un de ces jours, Fabio Domingos ?
Nulle part à Metz, en Youth League au PSG
L’ancien joueur du FC Metz (où il ne brillait pas particulièrement dans un jeu pas fait pour lui) était aussi présent en Catalogne, la semaine dernière. Mais avec les espoirs. Il s’est incliné 2-1 face au Barça, dans la cadre de la 2e journée de Youth League, et il est entré en jeu. Comme deux semaines plus tôt contre l’Atalanta (succès 5-1), d’ailleurs. Bref, l’ailier dribbleur, qui n’adore rien tant que de se retrouver dans un un-contre-un, serait-il déjà à l’heure de tous les possibles ?
C’est ce que Mario Mutsch et ses U21 vont commencer à guetter, demain, en Estonie. «Je l’ai connu il y a un an, raconte le coach. À Metz, il n’était nulle part, jouait peu parce que leur plan, c’était jeu long et aller au deuxième ballon. Alors on l’a pris pour une campagne alors qu’il jouait peu, voire pas, et on l’a mis, nous, en position de jouer sur ses qualités. Et il nous a planté trois buts dans le tournoi de qualification. C’est là que le PSG l’a remarqué.»
Être un joueur d’élimination dans un club où sévissent, dans l’équipe pro, des Désiré Doué, Bradley Barcola et autres Kvicha Kvaratskhelia, c’est une gageure. René Peters, qui a eu Domingos sous ses ordres dans les catégories inférieures, croit en lui : «Il va vite, il percute et niveau mentalité, c’est un bijou. Quand je vais voir nos jeunes à Thionville, dans le championnat National, je vois quelle intensité il y a sur le terrain. C’est la grande différence avec ce qu’on connaît ici! C’est cela que Fabio doit montrer maintenant.» En U21 et seulement en U21 ? Puisque les staffs, à Mondercange, commencent déjà à entendre que, sur la base de la formation qu’il reçoit dans la capitale française, il pourrait peut-être aller frapper très bientôt à la porte des A.
Cela ferait encore un ailier, un de plus, alors que le pays a tant besoin de numéros 9. Mais là n’est pas la raison. «S’il est surclassé, c’est qu’il a quelque chose de plus. Mais il a aussi besoin de temps parce que ce n’est pas le plus grand de tous les gabarits», argumente ainsi Peters. PSG ou pas, «il doit faire ses preuves», lâche, péremptoire, Mario Mutsch. «S’il joue, c’est qu’il l’aura mérité.» En faisant souffrir l’Estonie à la hauteur de ce qu’il est désormais : un gamin qui joue souvent sous les yeux de Luis Enrique.
Groupe 3
Demain
18 h : Estonie – Luxembourg
Féroé – France
18 h 30 : Suisse – Islande
Classement : 1. Îles Féroé 9 (3;+3); 2. Suisse 3 (1;+2); 3. Islande 1 (2;-1); 4. Estonie 1 (3;-3); 5. France 0 (0;0); 6. Luxembourg 0 (1;-1)