Eupen, Union Berlin et Portugal : le portier des Roud Léiwen a repoussé les trois derniers penalties que ses équipes ont concédés.
Qu’ont en commun le Bosnien Smail Prevljak, l’Allemand Robin Knoche et le Portugais Rafael Leão ? Tous les trois se sont retrouvés, ces trois dernières semaines, en face d’Anthony Moris, à 11 mètres, plein axe. Le premier lors d’Union Saint-Gilloise – Eupen en Jupiler Pro League, le second à l’occasion d’Union Berlin – Union Saint-Gilloise en Europa League et le dernier, dimanche soir, lors de la venue de la Seleção pour le compte des éliminatoires de l’Euro-2024. Pour un seul et même résultat : tous se sont fracassés sur une parade du gardien de but, qui a tout de même vu Knoche pousser au fond, car la défense saint-gilloise n’a pas pu l’empêcher de conclure en deux temps.
Mais le fait est, quand même, qu’Anthony Moris est peut-être devenu, par la grâce d’un enchaînement magique à trois penalties repoussés sur les trois dernières tentatives («c’est pas mal comme stat, en effet»), un spécialiste de l’exercice. «C’est valorisant parce que je venais justement d’entamer un travail pour être plus performant dans ce domaine, sourit le portier. Je mène un gros travail d’analyse et sur la façon de m’y prendre pour optimiser mes chances. Avant, je disais que c’était une loterie. Mais non, pas du tout : on trouve toujours des récurrences et on peut réduire cette part de hasard au maximum. Il suffit parfois de regarder la position du corps du tireur.»
J’ai même envisagé une panenka
Mais il faut aussi avoir un petit quelque chose, au niveau psychologique, qui permet de gagner ces batailles du bluff qui se jouent sur quelques pas de course d’élan. Et contre la star lusitanienne du Milan AC, un gardien qualifié pour les quarts de finale de la C3 a fait échec à un attaquant qualifié pour les quarts de finale de la C1. Non sans avoir énormément gambergé, à 0-5 : «Par rapport à son buste, il ne pouvait pas croiser, mais je me suis dit qu’il pouvait bluffer. Et vu que le match était déjà fini depuis longtemps, j’ai même envisagé une panenka, que c’était une option envisageable.»
Derrière, Leão frappe fort et en direction du petit filet. Mais à mi-hauteur, «la hauteur facile», comme l’appelle Moris. Trois sur trois. Suivant !
Peut-être dans deux semaines ? Contre Leverkusen. Voire dans trois si d’aventure les deux clubs devaient jouer la demi-finale sur une séance de tirs au but? Le club allemand doit déjà s’en faire… «Oh ! je ne pense pas qu’ils en soient à ce point-là. Et puis en demi-finale de Coupe de Belgique, contre l’Antwerp, j’arrête le tir au but de leur meilleur frappeur, Janssen, et on se fait quand même éliminer. On va donc plutôt essayer de l’éviter, cette séance. D’autant qu’avant cette série de réussites, je restais plutôt sur une série négative…» L’humilité du gardien de but au moment du penalty…