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[Coupe du Luxembourg] Metin Karayer : «Je pensais à toutes ces années de travail»


Cela fait plaisir de rendre ça au club, surtout parce que les gens ne se rendent pas compte de tout le travail fait en amont d’un tel succès, explique Metin Karayer. (Photo Luis Mangorrinha)

Après près de 200 matches avec le Progrès, Metin Karayer, le capitaine niederkornois, a enfin soulevé un trophée, jeudi soir.

Quel est le sentiment, quand on soulève le premier trophée d’un club depuis 43 ans et le titre de champion de 1981 ?

Metin Karayer : Ce sont des émotions fortes. Cela fait plaisir de rendre ça au club, surtout parce que les gens ne se rendent pas compte de tout le travail fait en amont d’un tel succès. Quand j’ai soulevé le trophée, je regardais droit devant moi et personne en particulier. Mais je pensais à toutes ces années de travail au quotidien… Ça, ça restera au palmarès. Plus personne ne pourra plus jamais nous l’enlever.

Comment avez-vous vécu la séance de tirs au but, vous qui n’étiez plus en capacité d’aller frapper puisque vous aviez été remplacé ?

C’est plus stressant vu de l’extérieur. Même s’il y a de meilleurs tireurs que moi dans notre équipe et que j’aurais de toute façon laissé ma place, j’aurais aussi été prêt à assumer mes responsabilités s’il avait fallu. Avant la séance, j’ai glissé à mes coéquipiers qu’il faudrait être concentré et déterminé. J’ai regardé ça avec Sébastien Flauss et notre kiné. Et comme ils ont raté directement leur premier tir, les Hesperangeois, on a exulté et on est un peu dispersés sur le terrain, mais on s’est dit qu’il ne fallait pas changer l’agencement de notre trio, que ça nous portait chance. Alors on s’est remis exactement dans la même position! Et ça a marché!

On a quand même joué un peu au foot, non?

Niveau émotions, c’est aussi fort qu’un match de Coupe d’Europe à l’extérieur devant des milliers de personnes, comme face aux Rangers, à l’AEL Limassol, à Midtjylland… ?

Ah mais émotionnellement, soulever un trophée que le club attendait depuis tant d’années, il n’y a pas mieux! L’Europe, O. K., oui, ce sont de grands matches, contre de vrais pros. Mais hier soir (NDLR : jeudi), l’émotion était plus grande. Parce que c’est sur un match et qu’à la fin, soit tu es très, très content, soit complètement dégoûté. Pour moi, la fête s’est terminée à 2 h 30 du matin mais je n’étais pas le dernier à partir. J’avais boulot le lendemain, je n’avais pas pris le pont.

Après Differdange, votre président, Thomas Gilgemann, disait que le Progrès assumerait d’être un peu moins flamboyant tant que ça gagnait à la fin. Vous assumez ce mode « chiant » ?

Je ne dirais pas « chiant« . On a quand même joué au foot un peu, non? De toute façon, qu’est-ce qu’on dit toujours? « Un match de Coupe, ça ne se joue pas, ça se gagne« , non? Eh bien voilà, depuis Differdange, on s’est dit qu’on pouvait jouer en bloc médian ou bas, alors on l’a fait. Parce qu’il y a certains matches lors desquels il faut savoir s’adapter. Et ça a payé.

Differdange arrive, lundi. Il pourrait être sacré sur votre pelouse. Depuis jeudi soir, vous vous en foutez un peu ou cela reste une question d’orgueil ?

(Il rit) Moi, je ne m’en fous pas. Cela reste un derby et on le joue à la maison, où on n’a plus perdu depuis longtemps, et c’est quelque chose d’important pour nous. On a envie de continuer à faire plaisir à nos fans. Physiquement, je pense qu’il n’y aura pas de souci même si on sort de trois semaines anglaises et que quand je vois la pause qu’on a en hiver, je me dis qu’on ne pense pas assez aux joueurs.

Si Differdange devient champion chez vous…

Les Differdangeois nous ont félicités après notre victoire en quarts de finale de la Coupe contre eux donc j’irai féliciter Geoffrey Franzoni. S’ils en sont là, c’est qu’ils le méritent alors soyons fair-play.