Differdange peut-il faire l’exploit contre Maribor?
Pedro Resende l’a promis, il ne prononcera pas une seule fois le nom de Fenerbahçe dans sa causerie d’avant-match, ce soir. C’est pourtant ce sommet du football européen qui attendrait le FCD03 s’il se qualifiait contre un Maribor extrêmement décevant à l’aller (1-1). En tribunes, ses dirigeants continueront eux de s’écharper sur la terminologie qu’il convient d’utiliser avant cette rencontre. Certains disent qu’il faudrait un «miracle», d’autres penchent pour un simple «exploit». Plus rares, ceux qui sont restés accrochés au rapport de force du nul d’il y a une semaine et à un ballottage légèrement favorable. Pour eux, le «match parfait» suffit. Tous ne sont pas d’accord, donc, sur l’ampleur du rêve qui les anime.
Mais tous sont unanimes sur l’intérêt de ce qui les attend derrière. Eux qui ont déjà joué le Paris SG (2011) et Trabzonspor (2015) sont conscients de ce que représente ce genre de parenthèse dans la vie d’un club luxembourgeois : une épiphanie qui sert de passeport pour plusieurs années envers les sponsors et les joueurs à recruter.
Le problème ? «Maintenant, ils savent»
La mission de Pedro Resende avance vers un objectif précis, mais sur un fil d’équilibriste. Après l’égalisation à la dernière seconde de Maribor sur un coup franc douteux à l’aller, le technicien a analysé. Grosse possession de balle de son équipe, bloc un peu trop bas par moments (une chose à laquelle il compte remédier), médiocrité de l’adversaire («Je pense qu’ils vont faire mieux au retour, mais j’espère que non»). Il y a surtout que Maribor semblait ne rien savoir de son adversaire, qui n’avait testé son plan de jeu que sur un tout petit bout de match amical contre Käerjeng et encore, seulement les parties sans ballon. «Maintenant, ils savent et ce sera un handicap», sourit Resende.
Mercredi, au pied des hautes collines de la deuxième ville de Slovénie, le technicien a cogité sa stratégie pendant que son président, Fabrizio Bei, apprenait qu’il s’était vu infliger un match de suspension par l’UEFA pour son comportement en fin de partie et ses griefs envers cet arbitrage douteux. Cela n’a pas gâché son plaisir d’être là, au pied de la montagne, avec la certitude que c’est possible.
Le F91 était venu se fracasser deux années consécutives dans ce stade avec ses bruyants supporters. Un 2-0 en 2011 devant 5 000 fans. Un 4-1 en 2012 devant 12 000 personnes. Il paraît que l’on part sur une jauge à 7 000 ce soir, qu’il faudra peut-être affronter sans Ulisses, touché lors du dernier entraînement avant le départ. Ce FCD03 solide de 2023 peut-il réussir là où l’ancien ogre de la DN a échoué et un an après avoir été injustement éliminé par Ljubljana, un autre club slovène ?