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[Football] Chris Philipps : Lommel « est le cadre idéal pour me relancer »


Chris Philipps et ses coéquipiers joueront leur place dans cette D2 belge, vendredi, face à Roulers. (Photo archives Tageblatt/Gerry Schmit)

Dimanche, Chris Philipps a retrouvé le chemin des terrains en foulant celui du Beerschot avec son nouveau club, Lommel (D1B). L’occasion de prendre de ses nouvelles avant un match très important…

Cela a dû vous faire un bien fou de pouvoir rejouer….

Oui ! Quand je suis arrivé au début du mercato, j’avais forcément envie de m’y mettre directement. Et puis, j’ai été freiné par cette blessure dès mon troisième jour à Lommel. Au début, on pensait que ce n’était pas si grave, et puis il s’est avéré que c’était une déchirure dans les environs des ischios.

Cela faisait un certain moment que vous n’aviez pas joué un match d’un tel niveau…

J’ai quand même pas mal évolué durant la première moitié de saison avec la réserve du Legia Varsovie, en D4 polonaise. Mais mon dernier match à enjeu datait de la mi-novembre et de la rencontre disputée en Serbie avec la sélection. Là, cela faisait deux ou trois mois que je n’avais pas livré un match de bon niveau. L’entraîneur a poussé pour que je joue avec la réserve lundi dernier, histoire d’avoir quand même 90 minutes dans les jambes avant ce week-end. Et au final, si tout n’a pas été parfait, on va dire que c’était correct. Même si je n’ai pas eu l’opportunité d’aider un peu plus encore mon équipe…

Vous avez été battu dans les installations d’un des coleaders, le Beerschot…

En cas de victoire, on aurait été sauvés avant la dernière journée programmée vendredi. C’est décevant. Aller jouer au Beerschot, on sait que ce n’est jamais simple. D’ailleurs, à mes yeux, c’est le favori n° 1 pour remporter cette deuxième tranche et retrouver Louvain en finale. Mais quand tu mènes 0-1 là-bas à moins de 20 minutes de la fin, il y a forcément de la déception. Le stade était plein (NDLR : soit près de 10 000 personnes), avec un public chaud qui les a poussés. On a senti l’euphorie qui entoure cette équipe en ce moment. Malgré ça, on a obtenu les occasions de mener 0-2, sans être assez tueurs pour concrétiser. C’est surtout à ce niveau-là qu’il existe une différence entre eux et nous. Car dans le jeu, cela se vaut.

Vous allez donc devoir jouer un match couperet vendredi soir (20 h 30) face à Roulers pour assurer le maintien de votre club dans cette D1B…

Une sorte de finale, oui. Un match forcément intéressant mais qu’on aurait évidemment préféré éviter. Enfin, on joue à la maison et on y est bons. D’ailleurs, on possède le deuxième meilleur bilan à domicile de toutes les équipes. Roulers est, lui, obligé de l’emporter pour être sûr de se maintenir, alors qu’un nul nous suffit vu le petit point d’avance que nous avons sur eux. Mais cette équipe roularienne a quand même montré ces derniers temps qu’elle avait de la ressource. Lors des deux dernières rencontres, elle a été menée 3-0 à l’Union et 0-2 par Lokeren, avant de revenir à chaque fois au score et de prendre un point.

Ce championnat de D1B est quand même assez dingue. Quand on pense que voici quelques jours, on parlait de Lommel comme possible vainqueur de la deuxième tranche et donc finaliste du match pour la montée. Et là, vous allez jouer pour éviter de jouer les barrages…

Vu sa configuration en deux tranches, il n’y a pratiquement jamais de temps mort dans ce championnat. Et ici, dans cette deuxième partie, on a assez vite atteint la barre des 15 points. Puis il y a eu une rencontre à l’Union Saint-Gilloise où notre adversaire a arraché le nul dans les derniers instants, avant le match au sommet face à Virton. On méritait les trois points et on n’a fait que 0-0… Après, on a perdu nos trois derniers matches. Et nous voilà à cette dernière journée…

Peter Maes? Je sens que c’est un coach qui peut me ramener à mon meilleur niveau

L’enjeu face à Roulers est quand même assez énorme. Soit vous vous maintenez et vous jouez à partir d’avril les « play-offs 2 » avec des équipes de D1, ce qui serait une sacrée vitrine. Soit vous perdez et vous vous retrouvez alors à devoir jouer les « play-offs 3 », avec toute une série de rencontres disputées face au même adversaire, la lanterne rouge Lokeren, afin de déterminer le descendant en D3, aussi appelée D1 amateurs…

C’est toute l’existence du club qui va se jouer. Car cette D1 amateurs, comme son nom l’indique, n’est pas vraiment professionnelle. Ce serait donc un sacré pas en arrière. Et Lokeren (NDLR : qui connaît de graves soucis financiers), c’est loin d’être une mauvaise équipe, avec des joueurs de qualité. Donc si on devait les affronter, ce serait loin d’être gagné.

Et sur un plan plus personnel, comment vous sentez-vous ?

Physiquement, très bien. D’ailleurs, les statistiques au niveau de l’intensité des courses l’ont bien montré. Pour le reste, les situations de match sont différentes des entraînements. J’ai forcément encore besoin de minutes sur le terrain à ce niveau-là. C’était satisfaisant, mais je peux beaucoup mieux faire. Quand j’ai vu le gros rythme du début de partie, je me suis dit que cela allait être long et, au final, j’ai peut-être mieux terminé.

Et comment cela se passe avec votre nouvel entraîneur, Peter Maes ?

Lors des séances, il vient souvent vers moi pour me parler. Il est une des principales raisons qui m’ont poussé à signer ici. Je m’étais renseigné auprès de quelques amis qui connaissent le foot belge et on m’a dit « C’est quelqu’un de très respecté qui peut t’emmener quelque part. » Le genre de technicien qui peut vous faire progresser. D’ailleurs, depuis qu’il est revenu en octobre dans ce club de Lommel où il a été formé, les résultats sont bons. Et ce n’est pas pour rien si un grand club comme Genk a prêté chez nous certains de ses joueurs. C’est parce qu’il sait ce que Peter Maes peut leur apporter.

Ma première rencontre avec lui a eu lieu en novembre, dans la foulée du rendez-vous international. Et cela avait été très positif. Il m’avait dit qu’il me voulait absolument, qu’il savait que je valais mieux que cette D1B et qu’il voulait m’emmener plus haut. Et je sens que c’est un coach qui peut me ramener à mon meilleur niveau. Ce qui doit correspondre à ce que j’ai montré lors de ma première saison au Legia Varsovie.

Et ce club de Lommel, vous le trouvez comment ?

Peter Maes m’avait dit que tout y était «basique». C’est vrai que ce n’est pas comme dans les grands clubs où des gens sont payés pour tout faire. Ici, par exemple, la personne qui s’occupe de préparer nos petits-déjeuners, elle est comme une mamie avec ses petits-enfants. Et sincèrement, moi, ça me touche. Je trouve ça beau. Je n’ai pas mis trop de temps à me sentir à l’aise. C’est calme et j’aime ça. Pour moi, c’est le cadre idéal pour me relancer.

Entretien avec Julien Carette