Sélection nationale U19 La moitié des joueurs appelés cette semaine par Mario Mutsch évolue à l’étranger. Mais ce pari n’est en rien une garantie pour leur avenir.
Avec un but pour le futur Luxembourgeois Aiman Dardari (ex-F91, aujourd’hui à Mayence), un pour Thomas Souchard (Karlsruhe) et un pour le bizut James Alves Rodrigues (Venise), appelé pour la première fois au sein d’une équipe nationale après être passé par le Centre de formation national (CFN) en U13, c’est peu dire que les petits nouveaux ont réussi, mardi à Mertzig face au Monténégro (3-2), leurs débuts avec la sélection U19, désormais coachée par Mario Mutsch, promu cet été après deux ans à la tête des U17.
Rappelé par Karlsruhe, qui ne l’avait autorisé à disputer qu’une seule des deux rencontres amicales prévues cette semaine, au même titre que son équipier en club Hugo Luis Afonso et que le défenseur messin Fabio Lohei (appelé en juin avec les A, sans entrer), Souchard ne pourra pas confirmer dès aujourd’hui à Hosingen (18 h) contre les Monténégrins, qui affronteront une équipe assez différente de celle rencontrée mardi à Mertzig.
Elshan, Monteiro et Turping à l’arrêt
Si James Rodrigues, «un peu passé en dessous des radars» de la formation luxembourgeoise ces dernières années, a été autorisé par son nouveau club de Venise à passer la semaine au Grand-duché et pourrait donc enchaîner une deuxième cape, ce sont principalement «ceux qui sont ici chez nous (NDLR : au CFN), du lundi au jeudi avec la formation, qui joueront jeudi», annonce Manou Cardoni, le directeur technique national.
Après quoi, les 11 «expatriés» encore disponibles regagneront l’Allemagne – où 7 d’entre eux (9 avec Afonso et Souchard) expatriés appelés pour ce rassemblement évoluent – la Belgique, les Pays-Bas, le Portugal ou l’Italie, pour y poursuivre une progression généralement facilitée par leur apprentissage à l’étranger.
Généralement, mais pas toujours, car comme le rappelle Manou Cardoni, quelques joueurs nés en 2004, comme Leon Elshan, Diogo Monteiro, sans club aujourd’hui après la fin de leurs contrats au Roda JC (Pays-Bas) et Monza (Italie), ou Selim Turping, «qui sort d’une année difficile avec beaucoup de blessures» au Borussia Mönchengladbach, se sont «un peu perdus» ces derniers temps.
«Il n’y a pas de formule magique»
«Quand ils partent à l’étranger, ils sont confrontés à un changement d’environnement, de système, d’école, observe le DTN. Il y a plein de choses qui changent et certains sont à la peine quand ils passent ce palier-là, ce n’est pas évident. Prenons l’exemple de Selim Turping : avant de partir d’ici (en janvier 2021) il avait fait une énorme progression, et il a accumulé les blessures depuis un an et demi, c’est dommage. Certains se développent mieux s’ils restent chez nous. Il n’y a pas de formule magique.»
Ni, donc, de garantie de fréquenter le haut niveau en cas de passage à l’étranger : «L’espoir est de les former pour atteindre les A, mais certains vont peut-être revenir au Luxembourg pour intégrer des équipes de BGL Ligue.» Ce qui, en soi, serait déjà une assez bonne chose pour la compétitivité du championnat. «L’idéal, poursuit Cardoni, serait qu’ils passent tous pros, mais la réalité, ce n’est pas ça.»
Cela n’empêche pas le directeur technique national de considérer la génération 2004/2005, qui commencera sa campagne qualificative pour l’Euro 2023 de la catégorie fin septembre en Bulgarie (avec des matches contre le pays hôte, la Turquie et l’Azerbaïdjan), comme «un bon petit groupe» avec «un bon potentiel». Et d’espérer, par conséquent, «qu’il y aura quand même des supporters» aujourd’hui à Hosingen, «car ils représentent l’avenir. En tout cas, je l’espère».