La saison 2022 de Maxime Chanot commence cette nuit au Costa Rica par un 8e de finale de Ligue des champions, une épreuve que le New York City FC ne dispute que pour la seconde fois.
C’est le propre des clubs jeunes : ils jouent presque constamment pour écrire leur histoire. Celle du New York City FC, né en 2013, mais dont les débuts officiels remontent à 2015, ne comporte ainsi que deux lignes, quasi anecdotiques, dans la colonne «compétitions continentales».
La plus récente ? Une défaite dès son entrée en lice l’an passé en quarts de finale de la Leagues Cup, tournoi à élimination directe créé en 2019 et appelé à prendre de l’ampleur à l’été 2023, mais qui ne met pour l’heure aux prises que quatre équipes américaines et quatre formations mexicaines. On a connu plus prestigieux.
Le prestige, en attendant peut-être que cette «Superligue» balbutiante ne lui dame le pion – c’est l’objectif de ses créateurs –, c’est encore la Ligue des champions de la CONCACAF qui l’incarne à l’échelle nord-américaine. Et dans cette épreuve, qui regroupe 16 clubs et se dispute au format aller-retour – sauf la finale –, le bilan new-yorkais se résume à une participation en 2019.
Pour une élimination en quarts de finale face à Santos Laguna, venu rappeler à Maxime Chanot et ses équipiers l’omnipotence mexicaine dans la compétition : depuis sa refonte en 2008, la «Champions» n’a été remportée que par des Mexicains.
Toronto a ouvert la voie en 2018
À défaut, la Major League Soccer a en 13 éditions placé quatre de ses représentants en finale. Dont un a vraisemblablement fait évoluer les mentalités au pays du «salary cap» et des «designated played» (dans chaque club, seuls trois joueurs peuvent percevoir un salaire dépassant le plafond imposé) : le Toronto FC, seulement battu aux tirs au but en 2018 par Guadalajara, après avoir sorti en demies le Club América, formation la plus titrée de l’épreuve (sept victoires) et fait jeu égal sur l’ensemble des deux matches avec les Chivas en finale.
«Ça fait quelques années que l’écart se resserre et que les clubs de MLS sont de plus en plus proches de la gagner, observe Antoine Latran, fondateur du site Culture Soccer, spécialisé dans le football nord-américain. La MLS leur laisse de plus en plus la possibilité de dépenser, et les clubs s’y mettent de plus en plus.
Depuis la finale de Toronto, une vraie compétition s’installe avec le Mexique, même s’il y a toujours un écart de moyens et de niveau.» Pour le mesurer, Chanot et le New York City FC devront patienter au moins jusqu’en demi-finales. En d’autres termes, leur tableau est assez dégagé.
Les clubs de MLS sont de plus en plus proches de la gagner
Pour leur entrée en lice, les «Boys in blue» rendent ainsi visite cette nuit (2 h) aux Santos de Guapiles, «pas une grosse équipe du Costa Rica». Seulement voilà : puisque les champions de la MLS ont perdu quelques cadres (notamment Jesus Medina et James Sands, partis au CSKA Moscou et au Glasgow Rangers) cet hiver et sortent de deux mois sans match officiel, que «toutes les recrues ne sont pas là» et que se déplacer au Costa Rica peut impliquer une aire de jeu compliquée voire quelques galères en matière d’obtention de visa, ce huitième de finale aller n’aura sans doute rien d’aisé.
Chanot titulaire… pour l’instant?
Quant au retour, il se disputera non pas à près de 5 000 bornes de New York, à Los Angeles, l’enceinte du NYCFC n’étant pas homologuée pour les rencontres de Ligue des champions, et celle du voisin des New York Red Bulls faisant l’objet d’une rénovation.
En attendant de savoir si le buteur maison Valentin Castellanos, objet d’une offre de River Plate récemment, sera encore là dans quelques semaines, les «Blues» peuvent toujours compter cette nuit et jeudi prochain sur une valeur sûre : Maxime Chanot.
Concurrencé depuis peu par le Brésilien Thiago Martins (26 ans), qui a hérité du statut éloquent de «designated player» à son arrivée en provenance du Japon, l’international luxembourgeois devrait entamer la saison comme titulaire, au moins «le temps que Martins s’adapte».
La suite est un peu plus floue et Chanot, compte tenu de son âge (32 ans) et de la grosse saison 2021 réalisée à ses côtés par Alexander Callens (29 ans), «sera peut-être un peu plus sur le banc d’ici la fin de l’année». Mais entre la MLS, la C1 CONCACAF et la Cup, de retour cette année après deux annulations, les matches ne manqueront pas et le natif de Nancy «jouera de toute façon». Cela nécessite tout de même de faire le job cette nuit.