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[Football] Chanot : «C’est fou de se retrouver avec deux Luxembourgeois dans cette compétition»


(Photo : afp)

MONDIAL DES CLUBS Maxime Chanot est sur le point de s’élancer dans la compétition avec le Los Angeles FC. Et rêverait de retrouver Leo et Benfica en 8es.

La mise à l’écart du club mexicain de Leon (contrôlé par le même propriétaire que Pachuca, également présent à ce Mondial des clubs) a offert une opportunité en or au Los Angeles FC de Maxime Chanot : jouer un barrage (et le remporter, 2-1) contre Club America, pour prendre la place laissée vacante.

Vous n’êtes pas triste que cette compétition ait lieu aux États-Unis? 

Maxime Chanot : Je ne m’étais pas posé la question, sans doute parce que je vois ça différemment, à mon âge : jouer à la maison, ça limite les voyages. Par exemple, la sélection luxembourgeoise me manque, mais les allers-retours entre le Findel et la Californie ne me manquent pas (il rit). Alors oui, ça m’aurait fait plaisir d’aller disputer ce Mondial au Japon, par exemple. Là, notre camp de base sera à Atlanta et il fera très très chaud en cette période de l’année.

Et pas triste que la tête d’affiche de votre groupe soit Chelsea, alors que vous auriez pu hériter du Real de Mbappé, du PSG champion d’Europe en titre, de l’Inter qui était finaliste de la Ligue des champions, du richissime Manchester City…

Bah, c’est toujours un peu la même histoire quand tu as ce genre de tirage. Est-ce que tu préfères des adversaires abordables dans l’espoir de franchir le 1er tour, ou affronter de gros adversaires sans grand espoir, mais pour te faire plaisir? Nous, on a choisi : on a assez d’ambitions pour essayer de se qualifier pour les 8es. Et là, puisqu’on parle de «gros», si l’on part du principe qu’il sera peut-être difficile d’empêcher Chelsea de terminer 1er de notre groupe, on risquerait de tomber sur le Bayern Munich.

C’est quand même fou de se retrouver avec deux Luxembourgeois dans cette compétition, non?!

Ou sur le Benfica Lisbonne de Leandro Barreiro.

Bon après, on ne va pas se lancer dans les calculs avant que cela n’ait commencé. Mais c’est quand même fou de retrouver deux Luxembourgeois dans cette compétition, non?!

Vous nous disiez que L.A. envisage un petit parcours?

Je dis que L.A. a vraiment envie d’en faire un, ce qui est différent. Mais l’idée, c’est de prouver qu’on a le niveau. On ne s’engage pas juste pour faire acte de présence, juste pour faire beau. Il y a les meilleures équipes de football du monde et rien que dans notre groupe, on va rencontrer Flamengo, une référence au Brésil! Et contre laquelle on jouera peut-être une petite finale lors du dernier match de groupe.

Avez-vous l’impression que les États-Unis, qui comptent trois clubs engagés, jouent leur crédibilité d’éternel championnat émergent, mais jamais vraiment émergé?

Je pense que vous avez raison. Il est question de se positionner au moins par rapport aux clubs européens. On a beaucoup à jouer en termes de crédibilité. Même si ce n’est pas sur trois matches qu’on peut le déterminer, il nous faut des résultats positifs. Par contre, l’organisation de la Concacaf va être particulièrement surveillée à un an du Mondial (NDLR : au Canada, aux États-Unis et au Mexique). C’est un vrai test que celui de la gestion des foules, même si la compétition n’a, médiatiquement, pas été particulièrement mise en avant et qu’il se pose la question des affluences.

Après une longue blessure, vous revenez doucement dans le coup. Assez pour aspirer à avoir un peu de temps de jeu?

Au pays des commotions cérébrales (NDLR : il y a beaucoup de cas en football américain), la MLS est très précautionneuse. Moi, j’ai reçu un coup de genou dans la tempe au tout début de saison et cela fait quatre mois que je patiente, et mes retours n’ont pas été couronnés de succès. La première fois, c’était contre Miami et Lionel Messi, mais je suis resté sur le banc… Et maintenant que c’est à peu près bon, je dois faire face à une autre réalité : il y a cinq autres défenseurs centraux dans notre groupe, qui sont presque tous internationaux. J’essaye de rattraper mon retard, de retrouver le rythme. Quand tu as été absent aussi longtemps, tu dois accepter de travailler beaucoup pour reprendre ton poste. Mais je suis là et ce Mondial, même si je dois être lucide sur le fait que c’est peut-être le point d’orgue de ma carrière – parce que ce n’est quand même pas donné à tout le monde de vivre ça-, ce n’est pas une histoire personnelle, mais collective.

Et qui va vous permettre de vous échapper un peu de Los Angeles, qui vit une année particulièrement dramatique, entre incendies géants et forte contestation des derniers jours contre les expulsions de migrants voulues par Donald Trump…

Ah! les feux en début d’année… Certains de mes coéquipiers y ont perdu leur maison. On a été obligés de déménager tellement la qualité de l’air était mauvaise. J’avais déjà vécu un épisode fou à New York où les mégafeux au Canada, à plusieurs centaines de kilomètres, avaient ramené une fumée jaune sur la ville. On avait été interdits de sortir pendant deux jours. Alors là, quand c’est directement à côté, vous imaginez… Quant à la contestation actuelle… c’était malheureusement presque prévisible puisque Trump a été élu sur ce programme. Mais en faisant intervenir l’armée, il met de l’huile sur le feu. La circulation à L.A. en ce moment est extrêmement difficile. Partir un peu, ce n’est pas plus mal…