Comme souvent dans les opérations «remontada» menées par les clubs luxembourgeois, le F91 a eu le temps d’y croire un tout petit peu avant de se faire rattraper par la triste réalité. Défaite 2-3 contre le modeste Escaldes.
Delorge attend, Latik ne vient pas et, loin de son but, trop juste pour intervenir, le portier dudelangeois, déjà coupable d’une bourde à l’aller, coûte un nouveau but contre Escaldes sur un plat du pied de Segura (0-1, 34e). À la demi-heure de jeu, le F91 a alors trois buts de retard contre les Andorrans et a déjà le droit de se dire que sa campagne européenne est terminée, malgré un sursaut signé Agostinho, qui longe la surface sur une touche allongée de Kirch et qui déclenche un tir soudain du droit, que Marinovich ne peut que repousser en lucarne (1-1, 41e).
On a le droit de se demander si en doublant le score d’une tête à bout portant (mais quel arrêt réflexe du portier andorran à la 42e!), Agostinho aurait offert un gros tournant à cette double confrontation.
Il ne l’a pas fait et c’était, déjà, l’une de ces occasions justement à concrétiser. Pour une remontada, dans un match de ce standing (malgré un niveau technique pas époustouflant), il y a des moments à ne pas rater. Dinho qui, plein axe, bute sur le gardien au bout d’un joli mouvement à trois (4e), Agostinho, trop altruiste alors que son alter ego n’est même pas là et que lui était en bonne position dans la surface, seul (27e), en sont de parfaits exemples.
Sur la vidéo, la tête de Gavioli est rentrée
Et les hommes de Mika Pinto ne font pas mentir cette analyse inquiétante au retour des vestiaires. Quand on sait l’importance de marquer juste avant ou juste après la pause, voir Rotundo servi sur un plateau par un centre de Pinelli, au deuxième poteau, mais mettre sa tête sur le poteau (47e) fait très mal au moral de tout le monde. Spectateurs compris.
Le coup de massue est pourtant pour encore un peu plus tard, quand sur un coup-franc extrêmement bien travaillé de Kirch, la tête du Brésilien Gavioli va fracasser le dessous de la barre (53e). Sur la vidéo, on voit le ballon passer la ligne. Mais il n’y a pas de VAR en Conference League…
Il y a pourtant encore la place d’y croire quand sur un énième très bon ballon de Kirch, Rotundo dépose un amour de ballon lobé d’une tête renversée, en devançant son garde du corps (2-1, 71e), mais le F91 n’a visiblement pas tout ce qu’il faut, en termes d’expérience et deux minutes plus tard, Emanoel, qui vient d’entrer, prend la profondeur devant la passivité coupable du flanc gauche luxembourgeois. Il fixe Latik et plie l’affaire (2-2, 73e). Valero, rentré lui à la 87e, va scorer à la 88e (2-3) devant l’apathie défensive locale. Triste.
Julien Mollereau