Le F91 et le Fola ont bien mal lancé leur saison. Et il faudrait assez vite que survienne l’embellie.
Les ratages conjoints des deux grands clubs n’ont ni les mêmes causes, ni les mêmes conséquences. Mais relèvent de la même urgence : gagner, vite.
Le F91 n’avait plus perdu son match d’ouverture en championnat depuis août 2003, contre Beggen (3-2). C’est dire le petit séisme qui a secoué le club, vendredi soir à Hostert (2-1). Quatorze ans plus tard, Dudelange se retrouve de nouveau confronté à la déception d’un départ raté en championnat. À l’époque, c’était à peine un caillou dans sa chaussure au niveau sportif. Aujourd’hui, vu la densité de la concurrence, c’est plus gênant. Ne serait-ce que parce que le double champion en titre a eu un aperçu très clair de ce qui l’attend sur une grande majorité des matches qu’il va jouer cette saison : des blocs bas et dotés de garçons doués pour le jeu de contre.
Si Mondorf ne comptait pas autant de blessés, on jurerait que c’est encore le piège évident qui guettera les hommes de Dino Toppmöller le week-end prochain. Il faudra se relancer sur un terrain où le ressort est cassé. Incapables de gagner au stade John-Grün ces deux dernières saisons (0-0 en 2015/2016, 1-1 en 2016/2017), les Dudelangeois ont failli y abandonner le titre à deux reprises. Ils s’y rendront avec la certitude que leur potentiel offensif est encore plus conséquent, mais aussi que cela ne leur a servi à rien contre une équipe de Hostert parfaitement organisée et pas comptable de ses efforts. Or ça, les Mondorfois, malgré leur défaite à Differdange, savent faire.
L’ambiance est encore plus tendue au stade Jos-Nosbaum après cette désillusion. Et dans la foulée de Mondorf, débarquera la Jeunesse, flanquée de plusieurs «Dudelangeois» (Adler, N’Diaye, Ney…) qui ne se priveront pas de mettre la tête sous l’eau à un club qui ne leur a pas fait de cadeau. Il est difficile d’imaginer que le champion ne prenne pas vite ses premiers points. Mais en dessous d’un six sur six, il y aura déjà un petite crise larvée qui couvera.
Le Fola déjà en danger de décrochage
L’équation est différente pour le Fola. Ce dernier a pris de plein fouet le contrecoup européen qui l’occupait encore activement jeudi dernier, mais a pu se réjouir de voir qu’en changeant 50 % de son onze de base, il avait une belle marge de manœuvre contre Rosport. Sans un laxisme défensif effarant (connaissant l’exigence de son staff en la matière) et un réalisme offensif en panne sèche, il aurait fait respecter la logique. Ce qui ne lui sert strictement à rien.
Pourquoi c’est gênant? Parce que lundi, il visitera le très très ambitieux Progrès, que sa jolie campagne en Europa League n’a, lui, pas semblé trop contrarier. Les Niederkornois ont de leur côté résisté à un RFCU qui se place en gros outsider de cette saison, et seraient bien inspirés de prendre immédiatement cinq points d’avance sur le club doyen puisque c’est ce dont il sera question. Les Eschois s’en remettraient bien sûr, mais la saison passée, le F91 et Differdange ont prouvé, main dans la main, qu’il était possible de voir deux clubs finir le même exercice avec une seule défaite au compteur. Allez remonter cinq unités dans ces conditions, même avec un effectif solide comme celui que s’est constitué le Fola! C’est le genre de risque que ne peut pas prendre un favori au titre. Oui, il est bien trop tôt pour être catastrophiste, c’est hors de propos, mais il va falloir se situer face à un concurrent direct et lui envoyer un signal fort. Or, avec un seul point au compteur au lieu de trois, les conditions ne sont pas idéales.
Julien Mollereau