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[Football] Belghazouani : «Je ne pensais pas devenir directeur sportif»


Il y a presque un an jour pour jour, Chahir Belghazouani (33 ans) faisait ses débuts de joueur au Luxembourg. À présent, il découvre le poste de directeur sportif. (Photo Luis Mangorrinha)

L’ancien pro français Chahir Belghazouani est depuis quelques jours le nouveau directeur sportif de Mühlenbach en remplacement de Rachid Boulahfari. Un poste auquel il ne se destinait pas vraiment…

Voici pratiquement un an jour pour jour, Chahir Belghazouani (33 ans) faisait ses débuts de joueur au Luxembourg. Après une riche carrière qui l’avait emmené de Grenoble au Dynamo Kiev en passant par Strasbourg, Ajaccio ou Brest, l’ancien international marocain avait quitté la D1 grecque pour rejoindre la Lorraine natale de sa compagne. Et un club de Mühlenbach qui jouait alors les premiers rôles en Promotion d’honneur. Aujourd’hui, il effectue ses premiers pas en tant que directeur sportif d’un club… qu’il avait quitté sportivement cette saison après quelques journées de championnat.

On vous avait quitté joueur en septembre en partance du club de Mühlenbach. Et on vous y retrouve en ce début d’année 2020 dans la peau du directeur sportif. Que s’est-il passé?

Chahir Belghazouani : Rien de bien extraordinaire. J’ai eu la carrière de footballeur que j’ai eue. Qui s’est terminée ici à Mühlenbach. Et puis, au mercato hivernal, le club m’a rappelé pour voir si je pouvais donner un coup de main auprès d’une équipe dont j’avais vu deux ou trois matches depuis mon départ.

On a quand même évoqué une petite brouille entre l’entraîneur belge, Fangio Buyse, et vous qui serait à la base de votre décision d’arrêter. C’est forcément un peu spécial de vous voir désormais travailler ensemble en tant qu’entraîneur et directeur sportif…

Il y a eu des petits trucs entre nous. Rien de grave, mais tout mis ensemble, cela m’a décidé à dire stop. Mais je n’ai aucun souci avec lui, les choses sont mises au clair. Vous savez, dans ce monde du foot que je côtoie depuis près de 20 ans désormais, il faut savoir mettre les ego de côté. Sinon… Donc, ce n’est pas ce qu’il a pu se passer qui fait que je vais garder des rancœurs, de la rancune. Je suis ici jusqu’à la fin de la saison, avec l’envie d’aider le club à se maintenir en BGL Ligue. Comme j’étais arrivé ici voici un an pour monter à cet échelon. Ce que nous avons réussi.

On m’a demandé en toute fin du mois de janvier si je pouvais donner un coup de main.

Comment êtes-vous arrivé à ce poste de directeur sportif?

J’ai amené les deux renforts du mercato hivernal et, à partir de là, on m’a demandé en toute fin du mois de janvier si je pouvais donner un coup de main.

Directeur sportif, c’est un travail que vous vouliez faire dans votre après-carrière?

Non, pas du tout. Je m’étais déjà interrogé sur la question et je n’avais pas abouti sur une profession en particulier, même si agent de joueurs ne me déplaisait pas.

Mais pourquoi avoir accepté dès lors?

Parce que j’ai amené à Mühlenbach quelques joueurs. C’est pour eux que j’ai accepté d’aider le club. Il y a les deux recrues du mercato. Arnaud Guedj, un jeune milieu de terrain de 22 ans dont j’espère qu’il sera la révélation de la deuxième moitié de la saison. Je l’ai recruté via des contacts. Il a déjà connu la D1 ukrainienne (à Zirka), l’Albanie (Skënderbeu), la Roumanie (Universitatea Cluj), … après avoir été formé à Nice. C’est un garçon avec un bon impact physique, une bonne technique… Et puis, il y a l’attaquant Mamadou Samassa qui a été mon équipier à Brest et possède un CV comme on en voit peu au Luxembourg (NDLR : plus de 100 matches en L1 à Marseille ou Valenciennes, la Ligue des champions, la Serie A avec le Chievo Vérone, Pescara…). Ces dernières années, il était du côté de l’Asie. Là, il a terminé le championnat indonésien en décembre, avant de nous rejoindre.

J’avais aussi fait venir deux autres joueurs l’été dernier : Tripy Makonda avec qui j’avais évolué en Ligue 2 à Brest et Azrack Mahamat que j’avais côtoyé en D1 greque à Levadiakos.

Ce que je vais effectuer ici durant les six prochains mois, je vois ça comme une parenthèse. Avec donc le but d’aider ce club à se maintenir. On a connu pas mal de soucis d’entraîneur en début de campagne, mais le groupe est de qualité. Ici, on reprend tout à zéro en vue de la deuxième partie de saison. Je sais qu’on peut réussir de belles choses.

Dans l’optique du maintien, votre reprise va être très importante puisque après le match en retard de ce dimanche face au RFCU, vous affronterez Rosport et Rodange, soit les équipes qui vous entourent dans le bas de classement…

C’est vraiment très très serré dans les dernières positions puisque entre le dernier, Rodange, et le premier sauvé, Etzella, il n’y a que deux points de différence. Mais au-delà de ça, je ne vois que deux ou trois équipes au-dessus du lot dans ce championnat. Et donc, si les rendez-vous face à Rosport ou aux Rodangeois vont être très importants, nous sommes aussi capables de prendre des points contre beaucoup d’autres formations.

L’urgence, c’est d’assurer le maintien

Votre prédécesseur à ce poste, Rachid Boulahfari, l’a quitté voici un mois parce qu’avec ses obligations professionnelles et privées il « manquait de temps pour assurer tout ce que ce job demande ». De votre côté, pas de souci à ce niveau-là?

Non. À part ces deux derniers jours où j’ai souffert de la grippe. Il n’y a rien de trop compliqué à faire, mais c’est vrai que c’est prenant.

Vous avez dit être là pour six mois. C’est vous qui allez préparer le groupe pour la saison prochaine?

Je ne vois pas les choses aussi loin que ça. L’urgence, c’est d’assurer le maintien. Et chaque semaine sera importante dans cette optique. Et puis, à mon sens, il est impossible de penser à la saison prochaine tant qu’on ne sait pas à quel niveau évoluera alors l’équipe. Sincèrement, je ne me considère pas vraiment comme un directeur sportif. Mais plutôt comme une personne présente pour tenter d’aider le club à réussir sa mission, son challenge. Un accompagnateur qui est là pour tenter de donner les outils nécessaires au coach et faire en sorte que les joueurs ne pensent plus qu’à performer sur le terrain.

L’an prochain alors, on vous verra plus dans le rôle d’agent de joueurs. Avec votre CV, vous devez avoir un fameux carnet d’adresses…

Je n’aime pas trop parler de tout ça. Je suis encore en période de réflexion… Mon carnet d’adresses? Oui, il est fourni. En termes de clubs, de joueurs, de dirigeants, d’entraîneurs… j’ai eu la chance de faire pas mal de belles rencontres. De quoi appeler qui il faut quand c’est nécessaire.

Entretien avec notre journaliste Julien Carette