Sans briller, Dudelange s’est imposé en grande partie grâce à son fameux duo Sinani-Stolz. Un duo d’irremplaçables qui pourrait bien se transformer en trio, avec Antoine Bernier, qui a été dimanche un des grands artisans de la victoire dudelangeoise face à Mondorf.
Ni bon ni mauvais dimanche, le F91 a été combatif, accrocheur (17 fautes sur la première période, près de 30 au total), et surtout efficace lors de la réception de Mondorf. Du moins en première période avec deux tirs cadrés sur la première période et autant de buts signés par Danel Sinani. Un de la tête sur un service de Dominik Stolz, avant que l’international luxembourgeois ne rende la pareille au joueur allemand en deuxième mi-temps. Le fameux duo qui fait peur à toute la DN, voire désormais un peu plus loin au vu des résultats européens des Dudelangeois, a encore frappé. «Ce qui fait la différence, c’est peut-être qu’on possède deux joueurs comme eux, toujours présents dans les moments importants», souriait d’ailleurs après coup un Bertrand Crasson qui s’empressait cependant vite d’ajouter qu’il «n’y avait pas eu qu’eux» face à ce «Mondorf qui nous a posé bien des soucis».
En disant ça, l’entraîneur dudelangeois songeait sans doute à son petit (1,70 m) compatriote belge, Antoine Bernier. À 22 ans, le petit élément offensif belge du F91 a assurément un bel avenir devant lui s’il parvient à se montrer plus constant et plus efficace à la conclusion.
Déjà plusieurs coups d’éclat… mais sans réussite
Dimanche, c’est ce dernier qui avait mis le F91 sur du velours en obtenant au quart d’heure un penalty à la suite d’une accélération fulgurante sur son côté gauche. Avant quelques autres coups d’éclat tout au long du reste des 90 minutes, dans le genre de ceux qu’il a déjà réussis depuis l’entame de la saison sur les pelouses de DN, comme celles d’Europa League. Mais malheureusement pour Dudelange, avec intermittence et sans toujours beaucoup de réussite dans le dernier geste.
Comme lors de cet incroyable slalom hier après 75 minutes, où il a dribblé plusieurs joueurs avant de rater la conclusion de l’action face à Özcan. «Sur ce coup-là, j’ai manqué de lucidité. La finition, c’est le gros point que je dois encore bosser. Mais je le fais. Ça va venir», souriait le principal intéressé après coup.
Même s’il ne travaille avec lui que depuis quelques semaines, son entraîneur, lui, a déjà complètement cerné son joueur. «Antoine est encore jeune. Mon travail avec lui consiste à essayer de le faire progresser dans une position où il peut être efficace. Mais aussi faire en sorte qu’il parvienne à répéter les bonnes performances avec plus de constance. Dans son passé récent, il n’a pas eu l’occasion d’être aligné aussi souvent qu’il ne l’est aujourd’hui. Il doit apprendre…», glissait ainsi Crasson.
Avec Lukebakio (Berlin), Bornauw (Cologne)…
Avant de lancer quelques compliments : «C’est un garçon avec des qualités hors normes de course, de vitesse. Un joueur qui commence à devenir indispensable chez nous!» Un constat qui ne surprendra pas beaucoup les habitués des matches du F91. «Après avoir bossé deux mois avec lui, c’est difficile de dire jusqu’où il peut aller. Mais c’est un joueur qui pourra certainement un jour évoluer à un niveau plus haut que celui où il joue aujourd’hui.»
Ce garçon étant prêté cette saison par le club belge de l’Antwerp, les chances semblent minces de le voir continuer au Luxembourg au-delà de cette saison. Attiré chez nous par un Emilio Ferrera qui l’avait eu sous ses ordres chez les jeunes à Anderlecht (où il évolua quatre ans, avant de filer à l’été 2018 dans le club anversois), Antoine Bernier, du haut de ses 22 ans, rêve d’imiter ses anciens équipiers anderlechtois avec qui il évoluait en Youth League, la Ligue des champions des -19 ans : Dodi Lukebakio (Hertha Berlin), Sebastiaan Bornauw (Cologne), Orel Mangala (Stuttgart) ou Sambi Lokonga (Anderlecht).
S’il continue sur cette lancée, pourquoi pas !
Julien Carette