Anthony Moris vient de finir son année folle avec l’Union sur un nul (0-0) contre La Gantoise. Un boxing day toujours aussi particulier.
L’Union Saint-Gilloise, après un 13 sur 15 pour finir l’année, est leader avec sept points d’avance sur son dauphin, le champion en titre brugeois. À treize journées de la fin de la saison régulière, le club de la capitale belge compte treize points d’avance sur le premier non-qualifié pour le play-off à quatre de fin de saison, qui n’est autre que La Gantoise. Autant dire qu’il tient le bon bout et que son gardien de but, Anthony Moris, n’avait pas autre chose à arborer qu’un franc sourire au sortir de ce dernier match du 26 décembre, après un réveillon de Noël qui n’en était pas un.
Ça ressemble à quoi de jouer un 26 décembre, au lendemain de Noël?
Anthony Moris : Je l’avais déjà fait une fois avec le Standard, alors je connais. Disons que c’est un peu spécial parce qu’il faut faire des sacrifices, ne pas commettre le moindre excès. Et pour ça, il faut une famille compréhensive. C’est pour ça que Noël, on l’a juste fait en famille restreinte, avec ma femme et ma fille. Pas de réveillon. On se rattrapera le 31, pour le jour de l’An. Parce que je me refuse toujours de boire le moindre verre d’alcool 48 heures avant un match de football. Donc mon Noël, je l’ai fait avec un repas tout ce qu’il y a de plus normal et à l’eau. Ma femme aussi mais ça, c’était son choix (il sourit).
Vous êtes pourtant un grand amateur de vin…
Je suis un grand amateur, oui, mais je suis encore plus fan de mon métier et du football.
L’idée derrière le boxing day, c’est d’offrir une grande fête de famille aux amoureux du ballon rond, or là…
Or là rien du tout. Ils ont tout fermé et on s’est retrouvés à jouer notre premier match de la saison à huis clos. Cela s’est ressenti sur la qualité du match parce qu’il n’y avait pas le petit surplus d’adrénaline. Pourtant, c’était un match et il fallait faire le boulot. Et on l’a bien fait : on reste plutôt bien au classement.
On est sollicités au niveau commercial. Logique : ils explosent tous les records en termes de ventes. Maillots, bonnets… la boutique tourne bien!
En règle générale, ce calendrier à l’anglaise, vous êtes plutôt pour ou plutôt contre?
Ah ben, sur le match d’hier, je suis plutôt contre. Mais en temps normal, il y a un peu plus de folklore et cela ne me dérange absolument pas de faire des sacrifices pour ce genre de partie d’après-Noël. Et en ces périodes de fin d’année, nous autres, les joueurs, on est sollicités au niveau commercial. Logique : ils explosent tous les records en termes de ventes. Maillots, bonnets… la boutique tourne bien!
Vos statistiques personnelles aussi : au fil de 37 matches disputés cette année avec l’Union, vous en avez terminé 38 % sans encaisser de but.
C’était une bonne année, oui. Une très bonne année même. On remporte le titre en D2 et on est leader en D1 quelques mois plus tard avec sept points d’avance. Je ne pense pas que beaucoup de gens s’imaginaient ça en janvier dernier. Et je pense en avoir pris ma part, dans cette réussite.
L’Union doit-elle viser l’Europe?
Il suffit de regarder le classement pour dire oui. Mais on est aussi réalistes : même si cela n’a rien de comparable avec notre dynamique actuelle, avec une défense de fer et une attaque qui a marqué sur 19 de nos 21 matches de championnat, on se rappelle que la saison passée, tout le monde parlait du Beerschot, qui s’était écroulé après 14 journées. Ça peut aller vite. Et puis le fait d’avoir des play-offs qui changent complètement la donne fait que même si on parvient à se qualifier dans le top 4, ce sera très dur. Après, je ne sais même pas comment cela fonctionne, ces play-offs. En Belgique, les règles changent tout le temps et honnêtement, je n’y comprends rien. Surtout, on aura un mois de janvier très très chargé avec des matches successivement contre Genk, Bruges, Anderlecht et Anvers (NDLR : après un premier match contre Seraing).
En 2022, le Luxembourg a-t-il une chance de voir son portier national élu meilleur gardien de Jupiler Pro League?
(Il sourit) Ah! si ce n’était que de moi, je voterais pour moi, oui, mais on a encore bien vu lors de l’élection du Ballon d’or qu’il n’y avait pas que les performances footballistiques qui comptaient, mais que c’était aussi une question de lobbying. Ce serait une belle reconnaissance, mais le simple fait d’être nominé serait déjà beau.
Entretien réalisé par Julien Mollereau