Auteur de quatre buts en cinq journées, le défenseur central Amdy Konté (28 ans) est le symbole d’un Mondercange à qui tout sourit en ce début de saison en Promotion d’honneur.
Après cinq journées, le classement des buteurs de la Promotion d’honneur comporte un petit «bug». Juste derrière le quatuor de tête à cinq réalisations, composé de l’ailier Redouane Boulbrachène (Steinsel) et des avant-centres Mohamed Guilavogui (Bettembourg), Patrick Macedo (Walferdange) et Louka Franco (Wiltz), on trouve… un défenseur central, le Mondercangeois Amdy Konté.
Déjà auteur de quatre têtes victorieuses, dont la dernière en date a permis dimanche à son équipe d’arracher le nul sur le fil (2-2) contre Wiltz et de conserver sa place de leader et son invincibilité (13 pts), le Sénégalais de 28 ans est le symbole d’un FC Mondercange à qui tout réussit, en ce début de saison.
Vous avez marqué plus de buts* en cinq journées de PH que sur l’ensemble de votre carrière chez les seniors…
C’est vrai (il rit)! Ces temps-ci, je suis souvent au bon endroit au bon moment, mais il faut dire aussi que cette saison, on a un bon tireur de corners et de coups francs : sur mes quatre buts, Maxime Loichot m’a fait trois passes décisives. Je pense aussi qu’offensivement, on est bien : on se crée beaucoup d’occasions et ça permet d’avoir beaucoup de coups de pied arrêtés, comparé aux années précédentes.
Mais vous, vous n’avez rien changé dans votre placement, vos déplacements sur les coups de pieds arrêtés ?
Non! Simplement, cette saison, les tireurs me cherchent vraiment.
Vos coéquipiers offensifs ne sont pas trop jaloux de votre réussite ?
Mon pote Quissumgo Maconda me fatigue un peu (il rit). Il n’arrête pas de me dire que je lui ai pris tous ses buts ! Mais les autres me chambrent aussi un peu, comme Marc Oberweis (le coach des gardiens), mais ça va, ils sont en réussite aussi : Elvis Delgado (2 buts), Djebril Danhach, Yonni Rocha ou Maxime Loichot (1 but chacun) ont déjà marqué.
À votre image, tout semble sourire au FC Mondercange en ce début de saison.
On est en réussite, mais c’est dû aussi au groupe. On a un bon état d’esprit et collectivement, on est solidaires. Chacun fait les efforts pour l’autre. Ça faisait un bon moment que je n’avais pas été dans un groupe comme ça ! Au niveau des recrues, l’accent a été mis sur l’état d’esprit.
Cette saison, le mot d’ordre, c’est « la star, c’est l’équipe ». Marc (Depienne, l’entraîneur du FCM) et le staff ont mis l’aspect humain en premier. C’est ça qui prime en ce moment. Je vois aussi un staff plus proche des joueurs.
Vous attendiez-vous à un aussi bon début de saison, collectivement ?
Durant l’avant-saison, ce n’était pas trop ça. On a perdu quelques matches de préparation (NDLR : cinq sur six, dont deux contre des équipes de D1, Itzig et le CS Oberkorn, pour une victoire contre Schouweiler, pensionnaire de D2) et on a un peu douté, mais on connaissait notre potentiel.
Moi-même, j’étais un peu mitigé, mais je savais qu’on avait un bon groupe et je trouvais qu’on pouvait faire des choses intéressantes. Aujourd’hui, ça nous sourit, mais on n’a joué que cinq matchs, donc on ne va pas s’avancer, sachant que l’objectif, ce n’est pas la montée.
Ces deux-trois dernières années, c’était un peu chaud financièrement et sportivement, alors l’objectif premier est d’avoir une certaine stabilité dans l’équipe et de prendre les matches les uns après les autres. Les objectifs viendront peut-être après. Et puis, à part Wiltz, on n’a pas encore affronté les équipes de haut de tableau. Mais je vois que le collectif est vraiment là alors je me dis que, même en étant faibles par moments, si on est bons collectivement, on peut aller chercher des choses impossibles.
Après trois saisons compliquées en BGL Ligue, qu’est-ce qui vous a convaincu de rester à Mondercange ?
J’avais des opportunités pour rester en BGL Ligue, mais j’ai une bonne relation avec Marc, avec le président (José Dhur) et avec Alessandro Alunni, avec qui j’ai joué. Ils m’ont présenté leur projet, auquel j’ai adhéré, et m’ont mis en avant en me donnant le brassard de capitaine.
J’ai fait des sacrifices financiers pour rester, mais il y a des choses plus importantes que l’argent. Je suis bien ici, le projet me plaît, ils me respectent, je les respecte, alors ça ne servait à rien d’aller voir ailleurs.
L’objectif, ce n’est pas la montée, mais d’avoir une certaine stabilité dans l’équipe
Le capitanat change-t-il beaucoup de choses dans votre perception des choses et votre manière d’aborder les matches ?
Non, ce n’est pas la première fois que je suis capitaine et j’étais déjà un leader, c’est juste le brassard qui change. Ce statut, beaucoup de joueurs expérimentés de l’effectif peuvent l’avoir, comme Toni Luisi, Quissumgo Maconda, «Gody» (Godmer Mabouba) ou Jordan (Swistek), qui était capitaine la saison dernière et joue aussi son rôle.
C’est bien, d’ailleurs, d’avoir su garder un noyau et quelques cadres de la saison dernière. Ça aussi, ça nous a beaucoup aidés dans notre début de saison.
Parce que ceux qui ont connu la descente sont revanchards ?
Ça nous aide surtout au niveau des automatismes. Après, peut-être que chacun a ses objectifs… Les miens ? Je ne m’en suis fixé aucun. Si je continue à marquer tant mieux, mais mes objectifs, ils sont d’abord défensifs ! Et de ce côté-là, on est plutôt solides (meilleure défense de PH avec quatre buts concédés). Pourvu que ça dure !
À ce sujet, vous n’aurez pas la partie facile, dimanche en Coupe, avec un déplacement à Norden, qui a remporté tous ses matches en Division 1.
On sort d’un match très compliqué contre Wiltz où on a su gagner un point et il ne faut pas qu’on casse la dynamique. On va y aller avec sérieux, avec la même ambition qu’en championnat pour ramener la qualif. Mais on sait que ce ne sera pas simple.
*Muet avec le Racing (2020-2022), il n’avait jusqu’ici marqué qu’une fois (en Coupe de Luxembourg) en trois saisons à Mondercange, et une fois avec son ancien club sénégalais de Génération Foot (Sénégal).