Au sortir de ce match très abouti contre Dundee, les joueurs strassenois ont montré qu’ils y croyaient plus que jamais. Et ils l’ont dit sans se cacher.
Il y avait un peu de tout au sortir des vestiaires, à Dundee, jeudi soir. De la frustration un peu, de la fierté surtout. De l’envie pour le retour aussi et avant tout, des certitudes. Incarnées dans cette harangue sans ambigüité de captain’ Agovic, auteur de son «meilleur match avec Strassen, au moins défensivement» et qui a avoué eu peur de «prendre un rouge» quand il s’est agacé contre un adversaire : «À nous d’avoir les couilles de jouer plus haut au retour, de jouer des un-contre-un, d’attaquer les seize mètres».
«On va devoir prendre plus de risques»
Physiquement, les gars de Stefano Bensi ont le droit de se dire qu’ils peuvent bousculer leur adversaire, au retour. «Le coach nous l’a dit, de ne pas nous retenir, témoigne Zacchary Hadji, à qui son frère, Samir, a juste conseillé de « rester en vie avant le retour ». Ce sont des Écossais. Ils aiment ça, on ne leur fait pas mal, en fait, aux gars!».
Et un garçon qui s’est particulièrement appliqué à le faire, c’est Ricky Delgado, qui s’est lancé dans le combat avec une ardeur de guerrier : «J’ai pas mal envoyé, mais j’ai aussi pas mal reçu, sourit l’ancien Dudelangeois, qui a fait la phase de groupes avec le F91. J’ai des petits bobos partout, mais c’est un jeu que j’aime bien. Je préfère les duels que des gars qui partent dans le dos».
C’est peut-être ce qui attend la défense un peu plus au retour, avec un bloc plus haut. «Oui, on va devoir prendre plus de risques, estime Tim Hall. On va devoir ouvrir des espaces. Attendons de voir ce que le coach va nous dire. Mais je crois qu’eux ne nous ont pas trop pris au sérieux, nous, les petits Luxembourgeois».
Stefano Bensi : «C’est loin d’être fini»
Le coach ? Il a donné à Lukas Sever – entré avec «beaucoup d’adrénaline» – des consignes clairement offensives à son entrée, en fin de match. Façon «allez chercher le nul plutôt que défendre ce séduisant 1-0». «Ça oui. Mais on m’a aussi demandé de conserver le score parce qu’au retour, on aura beaucoup plus l’avantage, chez nous». Une analyse qui a déjà germé dans le cerveau de Stefano Bensi, fier de ses gars et des perspectives qu’ils se sont ménagées : «C’est loin d’être fini. Physiquement, techniquement, tactiquement, on est prêts. Il nous a juste manqué d’un peu de courage de frapper, au lieu de chercher la position idéale».
Mais la pression du lieu, du public, de l’instant, ont pu jouer. Cela ne sera pas forcément le cas la semaine prochaine au Parc des sports d’Oberkorn, mais ce match leur restera longtemps. Un moment fondateur pour certains. «Moi ça m’a impressionné le public! Ça fait tellement de bruit», souffle Daryl Myre. «Ça m’a mis une chair de poule incroyable», admet de son côté Koray Özcan. Et pourtant, ils ont tenu…
De notre envoyé spécial à Dundee, Julien Mollereau