L’annonce de la généralisation des tests antigéniques nécessite encore des éclaircissements. Mais sur le principe, les clubs pourraient jouer en toute sécurité pour une somme relativement modique.
Des mois qu’on en parle, que certains clubs les réclament à cor et à cri pour garantir la continuité de la compétition et la sécurité de leurs joueurs. Mais que d’autres craignent d’avoir à les payer et refusent donc d’y souscrire. Pourtant, nous y voilà enfin : les tests débarquent sur la Division nationale, au même titre que dans tout le sport luxembourgeois. Et ils seront un outil essentiel à la fédération et à ses clubs de l’élite (masculine ou féminine) pour aller au bout des championnats, si c’est possible.
Alors que la FLF a annoncé vendredi qu’elle fournirait finalement les calendriers des championnats de BGL Ligue hommes et Ligue 1 dames mardi, elle a aussi officialisé l’arrivée des tests antigéniques dans ses championnats élites. Ce qui met en branle la longue litanie des questions. Comment on fait? Qui le fait? Avec quelle régularité? Pour l’heure, il a juste été signalé que le ministère des Sports, le Luxembourg Institute of Health et le COSL mèneraient ainsi, par ce biais, une étude scientifique. Mais quel sera le processus? On devrait avoir la réponse dans quelques jours, Dan Kersch étant censé apporter des précisions de méthode, même s’il a déjà sous-entendu que les clubs seraient responsabilisés. Cela tombe bien : certains médecins de clubs ont déjà indiqué que par facilité, il ne serait pas illogique de confier aux staffs médicaux eux-mêmes la gestion des prélèvements.
Près de 10 000 tests à faire pour finir ?
Il faut dire que les tests antigéniques devraient permettre de tester une trentaine de joueurs et membres du staff en moins de deux heures avec une quasi-immédiateté de résultat (et donc de réactivité), ce qui changerait de la lourdeur de la procédure du début de saison.
La logique, pour protéger l’intégrité de la compétition et assumer les responsabilités médicales et morales de la reprise du sport en période d’épidémie, serait ainsi, théoriquement, d’effectuer un test par semaine, au moins 48 heures avant chaque journée de championnat, afin de ne laisser que des joueurs «sains» participer aux rencontres. Cela n’aurait qu’un coût finalement assez marginal à l’échelle de ce que le coronavirus a déjà coûté aux clubs (d’autant que l’État en assumerait la charge) : avec 21 journées de championnat restant à jouer, seize clubs et une moyenne d’une trentaine de personnes à tester chaque semaine par équipe, soit près de 10 000 pour la seule DN (et 6 750 pour les dames), ce processus reviendrait à environ 100 000 euros pour finir le championnat de BGL Ligue (et 67 500 euros de plus pour les dames, toujours à la louche). Heureusement que l’«antigénique» (environ 10 euros en prix public, c’est-à-dire trois fois moins coûteux qu’en France) est bien moins cher que le PCR (plus de 50 euros).
Mais sur un autre plan, le compte est vite fait : le foot luxembourgeois absorberait à lui seul 33 % des 50 000 tests promis par le gouvernement. Et il faudrait encore en passer par le test PCR en cas de positivité, pour affiner le diagnostic, le test antigénique restant moins fiable. La mise en place de cet outil essentiel entraînera-t-elle aussi, de facto, une remise à plat de la stratégie de la fédération concernant le maintien ou l’annulation des matches, en fonction de la multiplication des cas? En début de saison, la FLF avait indiqué qu’elle annulerait les rencontres au cas par cas, sans fixer un quota de joueurs atteints au-delà duquel elle remettrait les matches. Il y a donc encore beaucoup de questions en suspens avant de s’élancer, les 6 et 7 février prochains. Mais au moins, désormais, l’outil est-il disponible.
Julien Mollereau