Le président Gérard Jeitz a l’habitude. Son Rumelange est lanterne rouge de DN, mais il est coutumier de la gestion des situations compliquées… et veut que son équipe joue crânement sa chance contre Dudelange ce dimanche.
Apparemment, votre protestation contre l’arbitrage du match à Mondorf a été classée sans suite par le tribunal fédéral sur la foi du rapport de l’arbitre…
Gérard Jeitz : Je ne savais pas où ça en était. Je ne savais même pas s’ils avaient ouvert une enquête, mais en même temps, je n’ai pas eu non plus vraiment le temps de suivre.
Cette semaine, le F91 s’est laissé surprendre chez lui par la Jeunesse (1-3, en match en retard, mercredi). Vous n’avez pas peur que l’USR paye les pots cassés?
Je n’ai pas suivi ce match et le résultat m’a un peu surpris. Mais c’est indépendant de notre rencontre…
Ce n’est pas plus mal qu’on joue Dudelange maintenant
Vous ne croyez pas à la notion de sursaut obligatoire pour une équipe comme le F91?
Qu’elle ait perdu ou à la limite même qu’elle n’ait pas joué du tout, cela ne change rien pour un club comme Rumelange : c’est un match très dur. On ne joue pas dans la même division. Du coup, son dernier résultat ne me préoccupe pas. Ce n’est pas plus mal de jouer le F91 maintenant que plus tard. Et, de toute façon, ce n’est pas bon pour nos joueurs de penser à ce genre de choses.
Avez-vous aussi ce sentiment que l’USR ne mérite pas forcément sa place de lanterne rouge?
Oui, je suis de votre avis. Si l’on fait un bref retour en arrière, il n’y a pas un match que l’on ait vraiment mérité de perdre cette saison. Mais on marque peu. On a des occasions, mais on ne les met pas au fond.
Pardon, mais avec 15 buts, l’USR est quand même la cinquième meilleure attaque de l’élite, mine de rien…
N’empêche, on perd des matches comme à Hostert ou Etzella, où l’on se procure bien plus d’occasions que l’adversaire. En Coupe, contre Strassen (NDLR : défaite 1-4, le week-end passé), on doit mener 3-1 à la pause. Or, on rentre aux vestiaires à 1-2 avec un adversaire qui a marqué sur ses deux seules frappes.
C’est un vrai problème.
En même temps, on peut facilement imaginer que c’est une simple question d’habitude dans le club. Personne ne panique à la vue du classement, non?
C’est clair que non. Après, j’essaye d’intervenir parfois parce que les joueurs et le staff ont la pression, ils ne sont pas satisfaits. Je dois leur dire que ce n’est pas une catastrophe non plus, cette position. Notre situation ne me gêne pas plus que ça. Il n’y a pas à paniquer, d’autant qu’on ne mérite pas cette place : la saison est très longue.
Pourquoi cela marche-t-il beaucoup mieux chez l’autre promu, Etzella?
Il encaisse moins. Non, je ne sais pas. Chacun défend son bifteck. Moi, je plaide juste notre vision du football. On ne veut pas se mettre à onze derrière. On a une vocation que nous imposent nos joueurs, plutôt offensifs. Et, même si on reste à cette place, je préférerais toujours les pousser à améliorer leur jeu offensif plutôt que de leur demander de se mettre derrière.
je préférerais toujours les pousser à améliorer leur jeu offensif
Comment va Sven Loscheider, votre coach?
Il est plus mal que moi les soirs de défaite. Lui et son staff sont assez jeunes et ils doivent apprendre la défaite, ce genre de situation qu’ils ont peu connu, finalement, lors de l’exceptionnelle dernière saison. On en parle beaucoup ensemble. Je suis là pour les soutenir. Moi, j’ai l’expérience de joueur, de coach, de président, je peux comprendre les problématiques de tout le monde. Alors je l’aide. Et je peux déjà dire aux joueurs, avant le F91, pas besoin d’être crispé. D’ailleurs, ils ne le seront pas. Juste motivés.
Toujours aussi mordu?
Totalement même. Je ne suis pas encore près de la fin. On a encore pas mal de projets à Rumelange. On vient d’installer de nouveaux sièges, une nouvelle sono, on aspire à avoir d’autres matches (NDLR : internationaux)…
Ça ne vous lasse pas, ce yoyo permanent entre la PH et la DN?
Avec le temps, on apprend à lire son club et le destin qui est le sien et surtout, on apprend à vivre avec. Il faut seulement être serein au niveau du comité et savoir où l’on va. Bon, après, j’avoue que la saison passée, celui qui m’aurait dit qu’on allait monter avec ce groupe aussi jeune, je lui aurais répondu : « Tu ne connais vraiment rien au foot. »
Apparemment, vous deviez payer des frais pour des dégradations à Mondorf. Ça ne ressemble pas au destin habituel d’un club comme l’USR…
Apparemment, il se serait passé quelque chose avec une porte du vestiaire. C’est ce que l’un de nos officiels m’a appris, mais lui pas plus que quiconque aurait remarqué quelque chose de répréhensible dans le comportement de nos joueurs. On va donc contacter la commune de Mondorf pour savoir s’il n’y avait pas déjà un problème avec cette porte. Si ce n’est pas le cas, on payera les frais. Et je n’aimerais pas du tout que cela arrive. Je me mets dans la peau des clubs qui nous accueillent et si cela arrivait à Rumelange, je ne serais pas content. Alors si c’est le cas, là – comme cela nous est déjà arrivé une fois dans le passé – on paye. Mais on le déduira du salaire du joueur!
Entretien avec Julien Mollereau