Sélection dames : Dan Santos a adoré l’émulation autour de son équipe lors de cette semaine de qualification. Pourvu que ça dure !
Au fil des deux belles victoires contre la Lettonie (3-2) dans les arrêts de jeu à Bettembourg et de la Macédoine (2-1) à Esch, la sélection nationale dames a marqué des points au classement, rendant sa quatrième place définitive pour sa toute première phase éliminatoire, mais aussi dans les cœurs où quelque chose s’est passé, croit deviner le sélectionneur national.
Quel moment très précis de cette semaine à deux victoires et six points avez-vous préféré ?
Dan Santos : Ouh… Il y en a beaucoup. Je pourrais dire… maintenant, parce que c’est maintenant que je réalise, mais je dirais juste avant le coup de sifflet final de notre match contre la Macédoine, quand la quatrième arbitre me dit qu’il reste dix secondes et que je vois que c’est nous qui avons le ballon. C’est le moment où je me dis « là, cette fois, c’est bon ! ».
Le combo Lettonie-Macédoine, vous avez commencé à le préparer à quel moment ? C’est quelle somme de travail ?
On a commencé juste après Tahiti (NDLR : le deuxième de ces deux matches amicaux a eu lieu le 19 février). J’ai visionné quatre matches de la Lettonie, trois de la Macédoine et on était très bien préparés. Voilà, ça a duré de mi-février à mi-avril et pendant tout ce temps, on a toujours été sur le pont pour préparer des filles qui ont connu leurs premières titularisations internationales cette semaine, jusqu’à 14 h le jour du match, où on a encore changé d’avis sur un poste… Non, depuis deux mois, on n’a vraiment pas arrêté !
L’une des images marquantes de cette semaine, c’est la communion quasi fusionnelle de ce groupe avec son public très jeune et très féminin.
C’est super de voir que ces deux matches ont été une bonne pub pour le football féminin. C’est même très important. Hier (NDLR : mardi), j’ai vu plein de petites filles avec des étoiles dans les yeux demander à mes joueuses leur maillot, des selfies, des autographes. Et là, je voyais bien que leur rêve, ce serait un jour d’aller jouer pour cette équipe nationale du Luxembourg. Cette semaine, on leur a donné à toutes l’envie de se donner l’objectif d’aller voir le plus haut possible. Et ça, c’est beau ! Maintenant, j’espère surtout qu’on va commencer à intéresser encore un peu plus de monde après ça.
Puisqu’on parle d’objectifs à la hausse : on a vu des filles comme Marta Estevez rayonner sur le match face à la Macédoine. Attendez-vous, d’ici à la fin de campagne, de nouveaux départs vers le monde professionnel?
Certaines veulent tenter l’aventure et le peuvent. Certaines ne le veulent pas. Et d’autres le voudraient, mais ne peuvent pas… Mais si l’opportunité se présente, on va les soutenir à fond, d’autant que je sais que trois ou quatre pourraient essayer l’été prochain.
Maintenant, la réforme du championnat est une priorité absolue
Cette campagne devrait avoir un impact sur le ranking du Grand-Duché, classé actuellement 116e, alors que la Lettonie, par exemple, est 110e. Qu’en attendez-vous ?
Je ne sais pas où l’on sera classés dans les prochaines semaines, mais il me semble évident que, oui, on va progresser et dépasser certaines nations. Mais j’ai cru comprendre que l’UEFA souhaiterait peut-être en venir, pour les dames, à un système comme celui de la Ligue des nations, avec des groupes de niveau. Bon… Nos matches contre l’Angleterre ou l’Autriche (NDLR : 23 buts encaissés et 0 inscrit sur trois rencontres jusque-là) nous ont beaucoup apporté au niveau de l’expérience, nous aident à placer la barre plus haut. Je pense qu’à l’UEFA, les gens sont aussi conscients que c’est important pour le développement du football féminin. Et puis, des adversaires « jouables » pour nous, il y en a beaucoup plus que chez les hommes. Alors espérons que ça ne changera pas trop.
Finalement, le plus gros chantier de ces prochains mois, outre le déplacement en Lettonie, ne sera-t-il pas de remettre un peu d’ordre dans un championnat bancal qui ne vous aide pas franchement à hausser le niveau ?
Si, clairement ! Il faut que ça change et très vite. On y travaille. Nous avons envoyé un questionnaire aux clubs dans l’optique de réformer le championnat et il y aura prochainement une proposition pour rééquilibrer l’ensemble, sinon ça ne servira à rien. D’ailleurs, je tiens à dire qu’il est très dommage que tant de problèmes soient tombés un peu toujours sur le même club, le RFCU. Je comprends leur frustration. Mais qu’ils sachent que, maintenant, la réforme du championnat est une priorité absolue.
Avez-vous eu des messages de vos pairs ou du président après ces deux succès à la suite ?
J’ai vu Luc Holtz avant la Macédoine, qui m’a félicité pour le succès contre la Lettonie. Et entre les deux matches, le président Philipp est aussi venu personnellement à l’hôtel pour faire la même chose que Luc et aussi donner quelques conseils. Il a dit que nous avions déjà dépassé les attentes et que, maintenant, on devait placer la barre plus haut. C’est une démarche qui a été très appréciée par les filles.